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Le Figaro s’interroge sur les commentaires pro-Poutine sur son site

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11 mars 2014

Temps de lecture : 2 minutes
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Le Figaro s’interroge sur les commentaires pro-Poutine sur son site

Temps de lecture : 2 minutes

Pourquoi il y a tant de commentaires pro-Poutine sur le Web ? C’est la question à laquelle a tenté de répondre lefigaro.fr en interrogeant Pierre-Henri d’Argenson, spécialiste des questions internationales à Sciences Po.

Le quo­ti­di­en s’interroge en effet sur l’engouement que sus­cite le prési­dent russe dans les com­men­taires qui inon­dent cha­cun de ses arti­cles sur le sujet. Pour M. d’Argenson, il y a à l’origine une « sym­pa­thie pro-russe que l’on retrou­ve surtout en France au sein des mou­ve­ments gaullistes et sou­verain­istes » et qui prône la stratégie bien française de l’« alliance de revers ». Out­re cette don­née, la rai­son prin­ci­pale est, tou­jours selon le spé­cial­iste, bien plus pro­fonde. Les inter­nautes expri­ment surtout « le refus implicite de beau­coup de gens de se pli­er à l’in­jonc­tion médi­a­tique désig­nant la Russie de Pou­tine comme le camp du Mal ».

« Il s’ag­it d’une révolte intel­lectuelle, qui relève d’une lame de fond de rejet de l’or­dre idéologique rég­nant. Inter­net facilite cette révolte en libérant l’ex­pres­sion, et nous assis­terons dans les années qui vien­nent à un soupçon de plus en plus sys­té­ma­tique, par principe, à ce qui sera présen­té comme la pen­sée oblig­a­toire sur tel ou tel sujet », pour­suit-il, soulig­nant qu’il y a égale­ment une « fas­ci­na­tion pour la «viril­ité» du per­son­nage, avec son mélange de sang-froid et d’au­dace guerrière ».

« Dans l’in­con­scient col­lec­tif, Vladimir Pou­tine évoque un peu Louis XIV: c’est un monar­que absolu, autori­taire, mais capa­ble de pro­téger le peu­ple russe con­tre les puis­sants. Les médias «main­stream» ne com­pren­nent pas cela », explique-t-il. Et Pierre-Hen­ri d’Argenson de faire la com­para­i­son avec notre sys­tème actuel, décon­sid­éré pour avoir « don­né le pou­voir à l’oli­garchie, aux baron­nies, aux multi­na­tionales, aux lob­bies, qui font et défont les règle­ments européens sans le moin­dre con­trôle pop­u­laire, face à une classe poli­tique tou­jours prompte à par­ler de “démoc­ra­tie” et de “droits de l’homme” mais en réal­ité impuis­sante ou consentante ».

Le spé­cial­iste con­clut : « Les com­men­taires «pro-russ­es» ne sont pas l’ex­pres­sion d’un «par­ti de l’é­tranger». Ce qui s’ex­prime aujour­d’hui, c’est un juge­ment poli­tique tel qu’on le retrou­ve presque tou­jours dans l’his­toire: même si les gens n’ai­ment pas Pou­tine, ils recon­nais­sent en lui un grand dirigeant, qui restera dans l’his­toire de la Russie. »

Les médias « main­stream » prendraient-ils enfin en compte la frac­ture qui sépare leur ligne édi­to­ri­ale et le ressen­ti de leurs lecteurs ? Sans doute la crise de la presse est-elle pour quelque chose dans cette remise en question…

Voir notre infographie du groupe Dassault