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Doubles casquettes des journalistes : Le Figaro convoque des collaborateurs !

21 juin 2023

Temps de lecture : 3 minutes
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Doubles casquettes des journalistes : Le Figaro convoque des collaborateurs !

21 juin 2023

Temps de lecture : 3 minutes

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Après Radio France et notamment France Info, c’est au tour du Figaro de devoir faire la lumière sur les doubles casquettes au sein de ses équipes.

Dans le viseur : Renaud Girard

C’est la Société des jour­nal­istes du Figaro qui a tiré la son­nette d’alarme, à la suite de l’audition de Jean-Pierre Duthion à l’Assemblée nationale : ce 12 avril 2023, alors qu’il est inter­rogé dans le cadre de la Com­mis­sion d’enquête rel­a­tive aux ingérences poli­tiques, économiques et finan­cières de puis­sances étrangères, le « lob­by­iste et con­sul­tant » Jean-Pierre Duthion indique aux députés : « Lorsque Renaud Girard […] est con­vié au Qatar pour ani­mer une séquence du Forum de Doha, on est en droit de se deman­der com­bi­en il touche pour ce « ménage » – comme dis­ent les jour­nal­istes –, com­ment cette ani­ma­tion se déroule sur place et quelle est ensuite son atti­tude, en tant qu’expert en poli­tique étrangère et en rela­tions inter­na­tionales du Figaro, vis-à-vis de ce même Qatar ». Et l’auditionné, qui avait été pointé du doigt à l’occasion de l’affaire Rachid M’Barki d’ajouter : « Renaud Girard est tout de même celui qui, au Figaro, donne le « la » en matière de poli­tique étrangère, notam­ment avec ses deux pages heb­do­madaires. Sa presta­tion au forum de Doha serait sans doute inimag­in­able au New York Times »… Le 12 mai 2023, la SDJ avait pro­posé une ren­con­tre avec le jour­nal­iste, afin de le « ques­tion­ner sur les activ­ités de sa société de con­seils » entre­prise par­al­lèle­ment à son tra­vail de journaliste.

Soupçon « d’ingérence étrangère » et de « ménage » inapproprié

Celui qui est grand reporter de poli­tique étrangère depuis 1988 assur­era à l’issue de cette audi­tion « n’avoir jamais reçu d’argent d’un gou­verne­ment étranger et n’avoir jamais écrit sous l’influences des per­son­nes ou entités pour lesquelles il a pu tra­vailler », si l’on en croit La Let­tre A. Sans mon­nay­er l’orientation de ses arti­cles, les influ­ences du chroniqueur inter­na­tion­al au Figaro depuis 2013 peu­vent néan­moins soulever des ques­tions légitimes : cette plume, égale­ment mem­bre du Con­seil fran­co-bri­tan­nique depuis 2002, est-elle totale­ment indépen­dante lorsqu’elle rédi­ge, le 8 novem­bre 2021, un arti­cle sur L’affligeante crise fran­co-bri­tan­nique ? Loin d’être le seul jour­nal­iste à inté­gr­er de tels organ­ismes, Girard aura surtout été pointé du doigt par une SDJ soucieuse de ne pas se faire accuser de con­nivence avec des pays étrangers avec lesquels son action­naire Das­sault pour­rait pass­er des marchés.

Sec­ond jour­nal­iste à être pointé du doigt, François Delé­traz, jour­nal­iste qui cou­vre la ques­tion des trans­ports au Figaro serait égale­ment mem­bre du Bureau nation­al de la Fédéra­tion nationale des asso­ci­a­tions d’usagers des trans­ports (FNAUT)[1] dont il est amené à faire part des reven­di­ca­tions. Sa place de prési­dent de l’Association des jour­nal­istes fer­rovi­aires, depuis juin 2007, pour­rait égale­ment faire l’objet de questionnements.

Un système opaque

Si Alex­is Brézet a con­vo­qué ses jour­nal­istes, force est de con­stater qu’il n’y a apparem­ment rien de répréhen­si­ble dans leur con­duite. Payés en droits d’auteur, ces deux jour­nal­istes exer­cent les activ­ités annex­es qu’ils souhait­ent. Le seul texte régu­lant leurs fonc­tions est la Charte de déon­tolo­gie du jour­nal­isme, qui n’a pas de valeur con­traig­nante et qui rap­pelle notam­ment qu’un « jour­nal­iste digne de ce nom […] ne touche pas d’argent dans un ser­vice pub­lic, une insti­tu­tion ou une entre­prise privée où sa qual­ité de jour­nal­iste, ses influ­ences, ses rela­tions seraient sus­cep­ti­bles d’être exploitées ». À moins qu’une autorité supérieure vienne encadr­er plus stricte­ment ces dou­bles cas­quettes, il ne sem­ble pour l’heure pas exis­ter de lég­is­la­tion con­damnant le fait de tra­vailler à ces dif­férents postes, en dépit des fron­tières ténues qui les unissent.

Notes

[1] Infor­ma­tion de la Let­tre A que le site de la Fédéra­tion, dont la rubrique vide du « Qui sommes-nous ? » ne nous per­met pas de vérifier.

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