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Le Figaro « oublie » Guantanamo dans son interview de Poutine

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6 juin 2017

Temps de lecture : 3 minutes
Accueil | Veille médias | Le Figaro « oublie » Guantanamo dans son interview de Poutine

Le Figaro « oublie » Guantanamo dans son interview de Poutine

Temps de lecture : 3 minutes

La semaine dernière, Le Figaro publiait un entretien exclusif avec Vladimir Poutine. Le président russe évoquait la situation internationale, le rôle de la Russie dans le monde, mais aussi le camp de Guantanamo, que Barack Obama n’aura finalement pas fait fermer comme il l’avait promis. Un passage qui n’a pas été publié par le quotidien, rapporte Sputnik.

En effet, lors de ce long échange, le locataire du Krem­lin a rap­pelé la sit­u­a­tion de Guan­tanamo, le camp de pris­on­nier aux États-Unis qui sym­bol­ise l’échec de la poli­tique d’Oba­ma sur cette ques­tion. C’est lors d’une ques­tion sur les rap­ports entre les États-Unis et la Russie, avec notam­ment les accu­sa­tions d’ingérence russe dans la cam­pagne prési­den­tielle améri­caine, que Vladimir Pou­tine a expliqué que « les Prési­dents arrivent et repar­tent, mais la poli­tique (améri­caine, ndlr) ne change pas ».

D’après lui, « la bureau­cratie en Amérique est très puis­sante. La per­son­ne élue a son opin­ion, ses idéaux, sa vision des choses, mais le lende­main des élec­tions, des per­son­nes avec des attachés-cas­es, des cos­tumes-cra­vates et des chemis­es blanch­es vien­nent lui expli­quer com­ment il doit agir en bon Président ».

Exem­ple ? Barack Oba­ma, « un homme pro­gres­siste, un homme aux vues libérales, démoc­rates, (qui) avait promis avant l’élec­tion de fer­mer Guan­tanamo. L’a-t-il fait ? Non. », a‑t-il souligné. Et de pour­suiv­re : « Et pourquoi ? Ne l’a-t-il pas voulu ? Si ! Je suis per­suadé qu’il l’a voulu, mais il ne l’a pas pu. Il cher­chait sincère­ment à le faire, mais, cela n’est pas arrivé, tout n’est pas si simple. »

Pour Pou­tine, si la France ou la Russie avaient ain­si main­tenu, pen­dant des décen­nies, un camp avec « des gens enchaînés, sans procès », « on nous aurait mangés tout cru depuis longtemps ». Pour­tant, « aux États-Unis, c’est per­mis et cela con­tin­ue, ce qui est la ques­tion de la démoc­ra­tie, soit dit en passant ».

Créée à la suite des atten­tats du 11 sep­tem­bre 2001, la prison de Guan­tanamo (à Cuba) per­met de détenir des ter­ror­istes pré­sumés, sans procès et sans mise en exa­m­en. Lors de sa cam­pagne élec­torale de 2008, Barack Oba­ma avait promis de fer­mer le site, ce qu’il n’a finale­ment pas fait. Et c’est bien à ce décalage entre les promess­es et la réal­ité de la poli­tique améri­caine que Vladimir Pou­tine fai­sait allu­sion. Une remar­que tout à fait per­ti­nente… que Le Figaro a choisi de ne pas pub­li­er. Pourquoi ? La ques­tion reste ouverte…