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Xavier Niel stoppé dans ses investissements dans les médias par les difficultés de Free ?

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14 février 2019

Temps de lecture : 3 minutes
Accueil | Veille médias | Xavier Niel stoppé dans ses investissements dans les médias par les difficultés de Free ?

Xavier Niel stoppé dans ses investissements dans les médias par les difficultés de Free ?

Temps de lecture : 3 minutes

Xavier Niel est avant tout un investisseur, actionnaire principal de Free (plus de 50% du capital), voir son infographie ici ; mais aussi très présent dans l’informatique et les métiers de l’internet. Ce qui ne l’a pas empêché de s’intéresser activement aux médias, même s’il n’est pas réputé pour intervenir dans les rédactions.

Une forte présence médiatique

Xavier Niel est présent à la hold­ing du Monde libre avec Matthieu Pigasse et main­tenant Daniel Křetín­ský. Pigasse a ven­du la moitié de ses parts à Křetín­ský évi­tant ain­si de faire jouer une cau­tion ban­caire dont Niel était le garant, voir notre arti­cle du 9 novem­bre 2018 ici. Le Monde c’est aus­si Téléra­ma, Le Cour­ri­er Inter­na­tion­al, Le Huff­in­g­ton Post et La Vie (liste non lim­i­ta­tive). À côté de cela, Niel est co-action­naire, encore avec Pigasse, de L’Obs tou­jours en dif­fi­culté.

Mais il a mis aus­si quelques billes dans Médi­a­part, Les Jours (fondé par des anciens de Libéra­tion), Le Nou­veau Mag­a­zine lit­téraire et dans un bord poli­tique dif­férent dans feu Bakchich, Causeur et Atlanti­co. La phrase de Niel (nous para­phra­sons) « j’investis dans des jour­naux pour que les jour­nal­istes me foutent la paix » est con­tro­ver­sée. Rap­portée par des jour­nal­istes du Canard Enchaîné et de L’Express, elle n’a pas été démen­tie par l’intéressé qui y ver­rait « une boutade ». Il est toute­fois cer­tain que Niel n’a pas investi dans ces médias pour une rai­son finan­cière, mais de neu­tral­i­sa­tion à son égard. Ce qui n’est pas le cas de sa présence dans Medi­awan – un pro­duc­teur de con­tenus en pleine expan­sion– tou­jours avec Pigasse et Pierre-Antoine Cap­ton. Tous ces finance­ments ont été pos­si­bles grâce au suc­cès de Free.

Free ne va plus si bien

C’est là que le bât blesse. Free, qua­trième opéra­teur et dernier venu a révo­lu­tion­né le marché grâce à ses offres bon marché et ses avances tech­nologiques. Imité par ses con­cur­rents, il com­mence à souf­frir du côté de chez Orange dans la fibre, du côté de chez SFR dans les offres tar­i­faires, et du côté de chez Bouygues du côté des entre­pris­es et un peu sur tous ces fronts à la fois.

La dernière inno­va­tion tech­nologique de Free, la Free Box Delta, trop sophis­tiquée et un peu chère ne sem­ble pas pren­dre de parts de marché. En Ital­ie, Ili­ad monte et a récupéré plus de deux mil­lions de clients rapi­de­ment mais grâce à une offre qua­si­ment à pertes. Et les investisse­ments dans la 5G (sur appel d’offres) seront à la fois dis­pendieux et oblig­a­toires pour rester dans la course. L’action Ili­ad (mai­son mère de Free) qui dépas­sait les 200 euros en jan­vi­er 2018 ne valait plus qu’un peu moins de 92 euros le 11 févri­er 2019. Cette dégringo­lade relançait les rumeurs sur une pos­si­ble con­sol­i­da­tion des télé­coms en France. Mais Bouygues qui était l’enfant malade il y a trois ans se porte bien, Orange aus­si. Qui pour­rait céder de Patrick Drahi ou Xavier Niel, tous deux investis dans les télé­coms et les médias ? On voit mal Niel aban­don­ner Free qu’il a créé de toutes pièces. Le désen­gage­ment de l’un ou de l’autre de la télé­phonie comme a con­trario des médias aurait de toutes façons des réper­cus­sions sur leur empire médi­a­tique. Ouvrant la porte à une recom­po­si­tion du cap­i­tal du Monde Libre par exem­ple, ouvrant la voie au tchèque Daniel Křetín­ský en embus­cade avec le ren­fort de Denis Olivennes ; nous aurons l’occasion d’y revenir.

Crédit pho­to : MEDEF via Flickr (cc)