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Remix News est un des médias les plus censurés du monde occidental (entretien)

9 décembre 2023

Temps de lecture : 15 minutes
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Remix News est un des médias les plus censurés du monde occidental (entretien)

Temps de lecture : 15 minutes

L’Observatoire du Journalisme s’est entretenu avec John Cody, le directeur de la publication (« managing editor ») du site d’information Remix News dont la popularité grandissante a récemment poussé Facebook à réagir en le soumettant à une censure insidieuse mais très efficace, le shadow-banning. Remix News est un site anglophone basé en Hongrie. Il couvre l’actualité internationale, notamment européenne (avec en particulier un éclairage inégalé, en langue anglaise, sur l’Europe centrale), d’un point de vue conservateur. Comme l’explique John Cody, ce n’est pas la première fois – ni certainement la dernière – que Remix News (rmx.news), qui n’a pourtant jamais été poursuivi en justice pour ses publications, subit la censure de la Big Tech. Sur l’exemple du média Remix News, John Cody nous fait découvrir l’ampleur de la censure à l’œuvre dans le monde occidental aujourd’hui.

Quel type de média est le site web Remix News ?

Nous sommes un média anglo­phone basé en Hon­grie. Au départ, nous nous con­cen­tri­ons prin­ci­pale­ment sur le groupe de Viseg­rád et sur les nou­velles en prove­nance de cette région, mais comme vous le savez, le groupe de Viseg­rád s’est en quelque sorte dés­in­té­gré en tant que force idéologique cohérente. On peut se deman­der si cette force a jamais été cohérente, mais quoi qu’il en soit, nous avons aujourd’hui une cou­ver­ture plus large des ques­tions qui agi­tent l’Occident, et en par­ti­c­uli­er l’Europe. Remix News présente dif­férents points de vue sur ces ques­tions. Par exem­ple, nous présen­terons le point de vue polon­ais sur la guerre entre l’Ukraine et la Russie, mais aus­si le point de vue hon­grois. Dans l’ensemble, nous nous con­cen­trons sur des sujets tels que l’immigration, la cen­sure et la poli­tique européenne, ain­si que sur des sujets cul­turels et d’autres encore.

Quelle est votre portée? Quels sont vos meilleurs suc­cès en ter­mes de vues pour vos arti­cles et vos vidéos ?

C’est une ques­tion légitime, même si je pense que de nom­breux médias ne souhait­ent pas divulguer tous leurs chiffres ou données.

En ter­mes d’articles, nous avons des arti­cles qui ont été con­sultés entre 100.000 et 250.000 fois. Il s’agit d’articles que nous con­sid­érons comme ayant un cer­tain suc­cès. Mais c’est par la vidéo que Remix News a vrai­ment excel­lé en ter­mes de portée.

Avant d’être fer­més sur Tik­Tok, nous avions par­fois des vidéos avec 4 mil­lions de vues sur cette plate­forme, et nous obte­nions régulière­ment entre 500 000 et un mil­lion de vues par vidéo. Nous avons con­nu un suc­cès par­ti­c­uli­er sur Face­book. Nous avons enreg­istré 100 mil­lions de vues au cours de l’année écoulée, ce qui représente une crois­sance con­sid­érable par rap­port à l’année précé­dente, où nous avions enreg­istré env­i­ron 4 mil­lions de vues. L’année écoulée a été excep­tion­nelle pour nous sur Face­book, et nous tou­ch­ions des mil­lions de per­son­nes par semaine.

De quel type de vidéos s’agit-il ?

Il s’agit prin­ci­pale­ment de vidéos de courte durée. Le for­mat d’un grand nom­bre de ces vidéos s’inspire en fait de médias de gauche, comme les Deutsche Welle Sto­ries en Alle­magne, qui sont de cour­tes vidéos pub­liées sur Face­book. Il s’agit en quelque sorte de racon­ter l’actualité par le biais d’un réc­it nar­ratif émail­lé d’entretiens ou de cita­tions d’hommes poli­tiques. Ces vidéos durent en général entre 1,5 et 4 min­utes. Elles sont en quelque sorte faites sur mesure pour Tik­Tok, Face­book et ce type de pub­lic. Il ne s’agit pas de doc­u­men­taires de longue durée.

Quels sont les sujets habituelle­ment abor­dés dans ces vidéos ? 

Ils peu­vent être très dif­férents, mais en ce qui con­cerne Remix News, ils sont prin­ci­pale­ment axés sur l’Europe, bien que dans nos vidéos, nos sujets soient un peu plus inter­na­tionaux que les arti­cles que nous pub­lions sur notre site web. Nos vidéos cou­vraient des sujets dans des pays comme l’Inde, l’Afghanistan et les États-Unis. Nous nous deman­dions sou­vent quelle his­toire allait intéress­er notre pub­lic avant de faire quelque chose avec une telle his­toire. Cela pou­vait aller des fes­ti­vals folk­loriques en Hon­grie à la crise à la fron­tière entre le Mex­ique et les États-Unis, par exem­ple. Mais notre pub­lic était par­ti­c­ulière­ment intéressé par le con­flit en Ukraine et le thème de l’immigration.

Ces sujets ont vrai­ment trou­vé un écho. Et je pense que la rai­son en est que, sur Face­book et Tik­Tok, l’algorithme ne per­met pas vrai­ment à ces sujets de cir­culer libre­ment. Avant d’être cen­surés, nous attiri­ons vrai­ment beau­coup de gens avec ces deux sujets. Les gens s’y intéressent, surtout à l’immigration. En ce qui con­cerne l’Ukraine, nous présen­tions égale­ment le point de vue hon­grois, ce qui était nou­veau pour de nom­breuses per­son­nes sur ces plate­formes. Les gens s’intéressent à ce que Vik­tor Orbán, par exem­ple, a à dire sur le con­flit en Ukraine, car beau­coup n’ont jamais réelle­ment enten­du son avis sur cette ques­tion. Un avis qui est tout à fait unique sur la scène européenne.

Le 30 octo­bre, vous avez infor­mé vos lecteurs que Remix News avait fait l’objet d’un acte de shad­ow-ban­ning  de la part de Face­book, juste­ment après avoir atteint un très grand nom­bre de vues, comme vous venez de le dire. Êtes-vous tou­jours cen­suré sur Face­book? Ce shad­ow-ban­ning vous vise-t-il encore ?

Oui. L’un des aspects excep­tion­nels de ce ban­nisse­ment sub­rep­tice est que nous avons fait appel de la déci­sion ini­tiale con­tre notre pro­fil et que nous n’avons jamais reçu de réponse. Jusqu’à présent, nous avions tou­jours reçu des répons­es à nos recours et Face­book lui-même affirme répon­dre dans les qua­tre jours. Mais cette fois, ils ne nous ont même pas répon­du et cela fait main­tenant large­ment plus de deux mois que cela dure. La pre­mière attaque était en fait une sorte de diffama­tion, de calom­nie, de leur part, car ils pré­tendaient que nous fai­sions la pro­mo­tion d’un groupe haineux. Ils ne veu­lent pas nous dire à quelle vidéo ils fai­saient référence, mais nous n’avons jamais fait la pro­mo­tion de groupes haineux. En fait, nous nous sommes tou­jours effor­cés de respecter les règles sur Face­book.

Et après cela, ils nous accusé de faire du spam. Nous ne faisons pas de spam nous-mêmes et nous ne coor­don­nons aucun spam. Nous ne savons pas non plus de quoi ils par­lent, car ils se con­tentent de faire référence à un mes­sage que nous avons pub­lié sans nous dire de quel mes­sage il s’agit. C’est donc pour nous une sit­u­a­tion très étrange, kafkaïenne, même.

Avez-vous mal­gré tout une idée de ce qui a pu motiv­er ces attaques ?

Je pense que la vidéo à laque­lle ils font référence est une vidéo que nous avions réal­isée sur des Bri­tan­niques qui protes­taient con­tre des pénich­es pour loger des migrants. Il y avait ces hôtels flot­tants pour migrants qu’ils avaient instal­lés en Grande-Bre­tagne. Et je tiens à pré­cis­er que dans cette vidéo, avec toutes les per­son­nes inter­viewées, nous avions util­isé des images de l’Asso­ci­at­ed Press. Toutes ces per­son­nes avaient été inter­viewées par l’Asso­ci­at­ed Press et don­naient leur avis sur ces barges à migrants. La source des images et des inter­views ne provient pas d’une per­son­ne mar­ginale ou déséquili­brée. Ce ne sont que des per­son­nes qui don­nent leur avis. Elles dis­ent qu’elles ne veu­lent pas de ces pénich­es à migrants dans leur ville ou sur leur île.

Nous util­isons beau­coup d’images d’actualité sous licence provenant d’autres médias légitimes, et dans ce cas-là nous soulignions sim­ple­ment que des man­i­fes­ta­tions avaient lieu con­tre ces pénich­es pour migrants, et qu’une grande par­tie du pub­lic bri­tan­nique en a assez de cette sit­u­a­tion. Aucun des pro­pos tenus n’était haineux. Le mes­sage général de ces Bri­tan­niques est qu’ils com­pren­nent que ces per­son­nes veu­lent être quelque part, mais qu’ils n’ont pas les ressources néces­saires pour les accueillir.

Il n’y avait donc rien de haineux dans ce qui était dit, mais Face­book veut nous cen­sur­er, alors ils vont tou­jours trou­ver une rai­son de nous cen­sur­er. Nous sommes tout sim­ple­ment devenus trop gros. Trop de gens regar­daient nos vidéos, trop de gens inter­agis­saient avec nous et aimaient notre page, et Face­book cher­chait une rai­son de nous cen­sur­er. En fin de compte, peu importe la vidéo ou la rai­son invo­quée, car je pense qu’ils avaient un objec­tif clair et qu’ils ont sim­ple­ment trou­vé une rai­son quel­conque pour s’en pren­dre à nous.

Com­ment cela vous a‑t-il affecté ? 

C’est juste­ment là la par­tie insi­dieuse de ce shad­ow-ban­ning et je crois qu’il en est juste­ment un peu ques­tion dans les  Twit­ter files. Il s’agit d’une cen­sure furtive pour vous faire taire sans faire de bruit. Les gens diront que vous n’êtes pas ban­ni de la plate­forme, que vous y êtes tou­jours présent. Néan­moins les censeurs peu­vent décider du nom­bre de per­son­nes que vous pou­vez attein­dre, et pour moi, la réal­ité c’est que vous êtes de fait ban­ni de la plateforme.

Nous sommes passés de 2 à 3 mil­lions de vues par semaine à quelques mil­liers de vues seule­ment. Ils ne font voir nos vidéos qu’aux per­son­nes qui nous suiv­ent et ce seule­ment à une frac­tion minus­cule de ces per­son­nes. Et ils ne lais­sent pas ces vidéos se propager au-delà de ce cer­cle. Nous sommes donc enfer­més dans une sorte de pur­ga­toire. Je pense que ce shad­ow-ban­ning est une forme de cen­sure très intel­li­gente de leur part. Cela per­met de vous main­tenir dans des limbes où vous exis­tez sans exis­ter vrai­ment. Il est donc un peu plus dif­fi­cile de ral­li­er les per­son­nes hos­tiles à la cen­sure parce que ces per­son­nes se dis­ent que vous n’avez pas été com­plète­ment banni.

Pour­tant, la réal­ité est que, à toutes fins utiles, nous sommes bien ban­nis de Face­book. Nous ne tou­chons plus grand monde et c’est une chose qui est arrivée à beau­coup d’autres, malheureusement.

Quel est l’impact sur le nom­bre de lecteurs du site Remix News ?

Env­i­ron 15 à 20 % de notre traf­ic nous venait de Face­book, ce qui fait une dif­férence con­sid­érable. Remix News est un petit organe de presse et si nous sommes tou­jours petits, c’est en par­tie parce que nous avons été telle­ment cen­surés. Je pour­rais don­ner la liste des plate­formes sur lesquelles nous avons été cen­surés, mais elle com­mence à être assez longue.

Peut-être pour­riez-vous sim­ple­ment nous don­ner les noms de vos plus gros censeurs ?

Nous avons été ban­nis de Twit­ter pen­dant deux ans. Après la reprise de Twit­ter par Elon Musk, nous avons été autorisés à revenir sur cette plate­forme, mais, pour une rai­son que nous ignorons, notre nom­bre de suiveurs a chuté de moitié  une fois que nous avons été réin­té­grés. Une par­tie de ces comptes per­dus de suiveurs avait cer­taine­ment été sup­primée ou avait dis­paru. Nous avons été ban­nis de Google AdSense. Nous avons été ban­nis de Taboola, une autre plate­forme pub­lic­i­taire numérique, après avoir gag­né quelque chose comme 150 ou 200 euros. Nous avons été ban­nis sur Tik­Tok. Nous avions des mil­lions de vues. Nous avons été sus­pendus plusieurs fois et main­tenant nous y faisons aus­si l’objet d’un shad­ow-ban­ning. Sur YouTube, cer­taines de nos vidéos étaient vision­nées entre 100.000 et 150.000 fois. Cela s’est com­plète­ment tari. Et main­tenant, il y a donc Face­book.

Je dirais qu’en ter­mes d’organes de presse Inter­net, nous sommes une des pub­li­ca­tions les plus cen­surées du monde occi­den­tal. De nom­breuses per­son­nes ont été com­plète­ment ban­nies et ont été plus dure­ment touchées que nous à bien des égards. Mais pour ce qui est d’une pub­li­ca­tion comme la nôtre avec des jour­nal­istes qui inter­viewent des hommes poli­tiques européens impor­tants, et avec les ressources néces­saires pour pub­li­er des vidéos et cou­vrir l’actualité tous les jours, notre sit­u­a­tion est tout à fait excep­tion­nelle. Notre lib­erté d’expression et notre capac­ité à tra­vailler dans un envi­ron­nement d’information ont été com­plète­ment cen­surées et mis­es à l’index.

La cen­sure qui nous vise est telle que nous avons presque l’impression d’être sur­veil­lés par une sorte d’entité ou d’organisation. Si vous regardez ce qui nous est arrivé sur Taboola, par exem­ple, nous n’y avons pra­tique­ment rien gag­né et il s’agit d’une plate­forme pub­lic­i­taire de sec­ond rang. Mais quelqu’un a su que nous avions gag­né 150 euros grâce à eux et nous a fait ban­nir. Ils n’ont pas répon­du à nos cour­riels alors que nous avions signé un con­trat. Quelqu’un savait donc que nous gagnions un peu d’argent grâce à cette plate­forme pub­lic­i­taire numérique et a réus­si à nous en faire retirer.

Et c’est la même his­toire partout. Chaque fois que nous met­tions en ligne une vidéo sur Tik­Tok, nous étions touchés dans les min­utes qui suiv­aient. Quelqu’un nous sig­nalait immé­di­ate­ment et nous étions placés dans une sorte de file d’attente pour être passés en revue. Je pense que nous sommes une men­ace pour « l’establishment », et ils n’aiment pas qu’une nar­ra­tion dif­férente ou un média diver­gent puisse attir­er du pub­lic. Il est sûr que Remix News représente une men­ace sérieuse à cet égard.

Com­ment se fait-il que Tik­Tok, une entre­prise de la Chine com­mu­niste, soit du même côté que la Big Tech américaine ? 

Je pour­rais explor­er dif­férentes théories, mais la branche privée améri­caine de Tik­Tok affirme qu’elle est indépen­dante de la Chine. On peut spéculer sur la vérac­ité de cette affir­ma­tion, mais je pense qu’il y a une part de vérité, car le Con­grès et le gou­verne­ment améri­cain exer­cent une énorme pres­sion pour que la Chine reste à l’écart de la plate­forme Tik­Tok qui fonc­tionne aux États-Unis. Je crois donc que la Chine est très pru­dente quant à son impli­ca­tion dans Tik­Tok.

Et toutes les très gross­es plate­formes de médias soci­aux, à quelques excep­tions nota­bles près, sont essen­tielle­ment com­posées de per­son­nes qui veu­lent cen­sur­er lour­de­ment les sites comme Remix News. Leurs moti­va­tions sont très opaques.

Le média Remix News a‑t-il déjà été con­damné par un tri­bunal pour inci­ta­tion à la haine, diffama­tion ou autre chose de ce genre ?

Non, nous n’avons jamais été pour­suiv­is en jus­tice et nous n’avons jamais vrai­ment eu de polémique de ce genre. Il n’y a pas non plus eu d’enquête de police nous visant con­cer­nant un sou­tien sup­posé de notre part à des groupes haineux. Tout cela n’a aucun sens. On nous assène toutes ces accu­sa­tions absur­des. Quand Twit­ter nous a ban­nis, ils nous ont dit que nous coor­don­nions des activ­ités de spam. C’était un men­songe. Ils ne font qu’inventer des accu­sa­tions et ce n’est pas le cas juste avec Remix News. Cela se pro­duit un peu partout, prin­ci­pale­ment à l’encontre de par­ti­c­uliers, et il n’y a mal­heureuse­ment jusqu’ici pas eu grand-chose de fait pour lut­ter con­tre ce phénomène.

En tant que média, avez-vous désor­mais le sen­ti­ment de pou­voir utilis­er votre lib­erté de la presse sur X (anci­en­nement Twitter) ?

Je dirais que, en ce qui con­cerne le con­tenu pro­duit par Remix News, je ne crois pas qu’il y ait beau­coup de choses qui puis­sent être cen­surées sur X. Il y a des rumeurs et même des preuves de cen­sure sur X sous la direc­tion d’Elon Musk. La part de respon­s­abil­ité de ce dernier est sujette à spécu­la­tion. Des groupes extérieurs exer­cent tou­jours une forte pres­sion pour cen­sur­er sur X, mais, par­mi les grandes plate­formes, c’est celle qui sem­ble la plus ouverte à l’heure actuelle.

Mais vous savez, avec la répres­sion de l’UE et la pres­sion exer­cée par divers groupes d’intérêt, la ques­tion est de savoir com­bi­en de temps cela pour­ra dur­er. Elon Musk est néan­moins un homme qui ne se laisse pas facile­ment bous­culer. C’est l’un des hommes les plus rich­es du monde et il jouit d’une pop­u­lar­ité incroy­able. Il est donc plus dif­fi­cile de cen­sur­er X cor­recte­ment. En tout cas, pour l’instant, en tant que Remix News, j’ai l’impression que nous pou­vons pub­li­er ce que nous voulons sur X, oui.

Mais nous avons per­du deux ans de suiveurs à cause de la cen­sure et nous avons beau­coup de mal à attir­er les gens sur cette plate­forme parce que nous n’y sommes pas très connus.

Avez-vous un plan pour con­tr­er la cen­sure de Face­book et des autres ?

J’aimerais que nous tradui­sions ces entités devant les tri­bunaux hon­grois. J’aimerais en faire une affaire judi­ci­aire. Cela va-t-il se pro­duire? Ce n’est pas encore clair. Les procé­dures judi­ci­aires peu­vent être longues et épuisantes, et elles néces­si­tent des ressources.

Ce qui est intéres­sant dans la mon­di­al­i­sa­tion, c’est que Remix News, par exem­ple, peut être cen­suré sur divers­es plates-formes aux États-Unis. Mais un tri­bunal en Hon­grie, en Pologne ou ailleurs peut déclar­er qu’un média comme le nôtre doit avoir sa place dans l’espace pub­lic, c’est-à-dire en l’occurrence sur les médias soci­aux, et que si cela ne lui est pas accordé, c’est une vio­la­tion fon­da­men­tale de  la lib­erté de cette pub­li­ca­tion et des principes de lib­erté de la presse, et les coupables doivent en subir les con­séquences légales. Remix News pour­rait créer un précé­dent pour d’autres organes d’information. En ce qui con­cerne notre action extra­ju­di­ci­aire, nous cher­chons sim­ple­ment d’autres canaux et per­son­nal­ités pour soulever la ques­tion, si pos­si­ble en faisant référence à Remix News. Mais beau­coup de gens et de médias ont été cen­surés. Je com­prends bien que nous sommes dans un océan de cen­sure et que Remix est l’un des médias qui se débat­tent dans l’eau en ce moment.

Quoi qu’il en soit, nous allons cer­taine­ment explor­er d’autres options, sur X et sur Rum­ble, par exem­ple. Et nous espérons dévelop­per notre newslet­ter. Nous devons sim­ple­ment con­tin­uer à aller de l’avant. C’est tout ce que l’on peut faire pour pub­li­er la vérité et pub­li­er les nou­velles en général.

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