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Accueil | Portraits | François Lenglet

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16 novembre 2021

Temps de lecture : 21 minutes

16 novembre 2021

Accueil | Portraits | François Lenglet

François Lenglet

Temps de lecture : 21 minutes

Journaliste, expert et… repenti du libéralisme

« Ma bible, ce sont les chiffres de l’OCDE »

Né en novembre 1961 à Antony, dans les Hauts de Seine, d’une mère professeure de français et latin et d’un père directeur d’une petite entreprise dans l’industrie chimique, tous deux venus du nord de la France, François Lenglet est un journaliste économique français qui a longtemps dirigé le service France-Economie de France 2 avant d’occuper les mêmes fonctions à TF1 depuis 2018.

Il est mar­ié depuis 1989 avec Sabine Argen­ti, direc­trice de la com­mu­ni­ca­tion de la Fon­da­tion de France, avec laque­lle il a eu qua­tre enfants. Il vit actuelle­ment dans une mai­son de la forêt de Sénart, au sud de Paris, non loin de là où il a gran­di. Dis­cret et effacé de nature, il met un point d’honneur à ne pas tutoy­er les poli­tiques, ni à accepter de dîn­er en face-à-face avec eux, con­traire­ment à nom­bre de ses con­frères. Il est un spé­cial­iste de la sta­tis­tique macro-économique. Même s’il se situe résol­u­ment dans le camp des libéraux, François Lenglet se défend cepen­dant de tout dog­ma­tisme, ne jurant que sur les chiffres de l’OCDE qu’il con­sid­ère comme la référence ultime en économie. Cepen­dant, lors d’un entre­tien avec Benoît Aragon pour PureMé­dias en 2016, Lenglet recon­naît aus­si utilis­er d’autres sources, notam­ment « le site de l’IN­SEE alle­mand […], le “Finan­cial Times” qui est le meilleur jour­nal du monde, et les études de quelques écon­o­mistes comme Patrick Artus ». Il s’est même lancé depuis 2012 dans une cri­tique raison­née de la mon­di­al­i­sa­tion, se faisant l’avocat de la « démon­di­al­i­sa­tion », thèse macro-économique ini­tiée par le penseur philip­pin Walden Bel­lo et reprise en 2012 par Arnaud Mon­te­bourg lors de la cam­pagne des prési­den­tielles, et se prononce désor­mais en faveur d’un retour au pro­tec­tion­nisme. François Lenglet est l’incarnation d’un cer­tain jour­nal­isme d’expertise s’appuyant exclu­sive­ment sur les chiffres.

Formation

Con­traire­ment aux apparences, François Lenglet est de for­ma­tion lit­téraire et ne dis­pose d’au­cun diplôme en économie. Sco­lar­isé au col­lège Saint-Aspais de Melun puis au lycée de Mont­geron, il obtien­dra par la suite une dou­ble maîtrise en let­tres mod­ernes et en philoso­phie à l’université Paris IV-Sor­bonne. L’intéressé racon­te même que son sujet de mémoire à la Sor­bonne por­tait sur l’interprétation exis­ten­tial­iste de la philoso­phie de Blaise Pas­cal, ce qui ne l’empêchera pas d’être con­sid­éré comme une référence médi­a­tique dans le domaine économique. Sur le plan poli­tique, il admet s’être réjoui à l’époque de l’élection de François Mit­ter­rand : « C’était un moment d’enthousiasme et d’espérance incon­testable, un vent de fraîcheur sur la vie poli­tique. […] La gauche réformiste pen­sait pou­voir réc­on­cili­er la jus­tice et le marché, et sub­limer tout ça dans la per­spec­tive européenne. J’ai cru à ça. » 

Parcours professionnel

Après avoir passé son enfance en Ile-de-France, François Lenglet débute sa car­rière comme jour­nal­iste à l’Agence de presse A Jour où il tra­vaille de 1983 à 1985. Par la suite, il devient rédac­teur en chef de Mini­tel Mag­a­zine, organe de presse dédié à l’actualité du mini­tel. En 1986, il part s’installer à Shang­hai, en Chine, où il exerce les activ­ités de pro­fesseur de lit­téra­ture française dans une uni­ver­sité jésuite de Shang­hai jusqu’en 1987, même s’il con­fesse avoir été plus attiré par la décou­verte de la Chine que par la per­spec­tive d’enseigner, puis de cor­re­spon­dant en Asie pour la presse française, notam­ment L’Express, de 1987 à 1989.

Con­traire­ment à beau­coup de gens issus de sa généra­tion, Lenglet n’a jamais man­i­festé aucune forme de ten­dresse pour le maoïsme, que ce soit lors de sa péri­ode étu­di­ante ou au cours de son séjour en Chine.

Depuis cette époque, il par­le couram­ment le chi­nois. C’est aus­si de cette péri­ode que date sa pas­sion pour l’économie. En effet, l’Asie con­nais­sant alors un décol­lage économique ful­gu­rant, il fut donc naturelle­ment amené à cou­vrir les sujets économiques pour le compte des jour­naux qui l’employaient. De retour à Paris, il est recruté comme jour­nal­iste chargé de l’international au mag­a­zine Sci­ence et Vie Economie où il tra­vaille de 1989 à 1991.

C’est au cours de cette dernière année qu’il entre au jour­nal L’Expansion créé par Jean Bois­son­nat et Jean-Louis Ser­van Schreiber où il va gravir rapi­de­ment les éch­e­lons tout en se for­mant au con­tact de ceux qu’il qual­i­fie de men­tors : Gérard Moati, Hen­ri Gibier et Bernard Guet­ta. C’est au sein de cette rédac­tion qu’il fait la con­nais­sance d’un autre jeune jour­nal­iste économique comme lui, Emmanuel Lechypre, qu’il retrou­vera plus tard sur les plateaux de BFMTV. Il se lie égale­ment d’amitié avec Vin­cent Giret, entré dans la rédac­tion en 1994, qui devien­dra en 2017 le directeur de la radio publique France Info. Il devient ain­si chef du ser­vice économie en 1994 puis rédac­teur en chef en 1997 et enfin directeur-adjoint de la rédac­tion en 1998.

En 2000, il devient directeur de la rédac­tion du men­su­el Enjeux-Les Echos. En 2007, il pub­lie son pre­mier ouvrage, La crise des années 30 est devant nous (Per­rin), dans lequel il porte un regard cat­a­strophiste sur l’avenir économique de l’Occident. En 2008, il claque la porte du men­su­el après suite à un désac­cord avec Nico­las Beytout con­cer­nant la reprise en main du jour­nal par Bernard Arnault (en rai­son d’éventuels con­flits d’intérêts qui auraient pu en résul­ter) et rejoint le quo­ti­di­en économique La Tri­bune, où il est recruté par son ancien col­lègue aux Echos Érik Izraelewicz avec qu’il s’était lié d’amitié à l’occasion des dis­sen­sions internes liées au rachat du jour­nal. Il devient rédac­teur en chef puis directeur de la rédac­tion de La Tri­bune de 2010 à 2011.

En 2010, il pub­lie un deux­ième ouvrage, La guerre des empires. Chine con­tre États-Unis (Fayard), tout aus­si pessimiste.

En 2011, La Tri­bune ren­con­tre de graves dif­fi­cultés finan­cières et il est licen­cié par l’actionnaire et prési­dente Valérie Decamp (qui avait racheté le titre à Alain Weill) après avoir opposé son véto à un nou­veau plan de licen­ciements. Après une brève péri­ode de chô­mage, il devient directeur de la rédac­tion de BFM Busi­ness et édi­to­ri­al­iste économique sur la chaîne d’information en con­tinu BFMTV. C’est à ce moment que le jour­nal­iste de presse écrite chevron­né devient un habitué des plateaux et que sa vis­i­bil­ité médi­a­tique s’accroît.

Dans le même temps, il offi­cie égale­ment comme édi­to­ri­al­iste sur la radio RMC. Il faut dire que ces trois canaux (BFM Busi­ness, BFM TV et RMC) appar­ti­en­nent à un seul et même groupe, Nex­tRa­dioTV, créé en 2000 par Alain Weill, ancien directeur général de NRJ Group et action­naire majori­taire de la Tri­bune avant que Lenglet n’y soit employé.

La même année, il défend sur BFM Busi­ness la sor­tie de l’Euro, pili­er du pro­gramme de Marine Le Pen, ce qui lui avait valu d’être relayé par le site d’information fron­tiste Nation­Pres­se­In­fo. En juin 2011, il par­ticipe égale­ment à sa pre­mière édi­tion de Des Paroles et des Actes où il apporte la con­tra­dic­tion à Marine le Pen (« C’était un peu comme com­mencer par la piste noire » selon ses ter­mes) sur des ques­tions moné­taires, alors même qu’il avait souligné les défauts struc­turels de l’euro quelques mois plutôt.

Par la suite, en 2012, il plaidera égale­ment en faveur de la sor­tie de la Grèce de la zone Euro et cri­ti­quera les poli­tiques d’austérité. Le 29 jan­vi­er 2012, il est invité à l’Élysée en com­pag­nie de trois autres jour­nal­istes (Claire Chaz­al, Lau­rent Dela­housse et Jean-Marc Sylvestre) pour men­er un entre­tien avec le prési­dent de la république Nico­las Sarkozy au sujet de son pro­gramme économique alors que ce dernier est can­di­dat à sa réélec­tion. Le 12 avril de la même année, il inter­pelle dans l’émission poli­tique de France 2 « Des paroles et des actes » le leader du Front de Gauche Jean-Luc Mélen­chon sur son pro­gramme en le con­frontant à des graphiques et à des chiffres cen­sés con­tredire ses thès­es économiques. À cette occa­sion, il est accusé par le jour­nal de gauche Fakir d’utiliser des chiffres mensongers.

Le 26 jan­vi­er 2012, il reçoit dans la même émis­sion, François Hol­lande, alors can­di­dat à la prési­dence. En mai 2012, il devient édi­to­ri­al­iste occa­sion­nel dans l’hebdomadaire Le Point. En juin 2012, il quitte ses fonc­tions au sein de BFM Busi­ness et de BFMTV pour devenir rédac­teur en chef du ser­vice France au sein de la rédac­tion de France 2. En sep­tem­bre 2012, il pub­lie un nou­veau livre, Qui va pay­er la crise ? (Fayard) dans lequel il fait notam­ment le con­stat d’un choc généra­tionnel entre jeunes et vieux du fait de la crise. L’année suiv­ante, en sep­tem­bre 2013, il pub­lie un nou­v­el ouvrage, La fin de la mon­di­al­i­sa­tion, dans lequel il dresse notam­ment le con­stat de l’échec du libre-échange glob­al­isé et prône le retour à un pro­tec­tion­nisme raisonné.

En octo­bre 2013, un arti­cle du Monde diplo­ma­tique, repro­duit sur le site web d’analyse des médias Acrimed, met en cause François Lenglet, le dépeignant comme un impos­teur, qui manie les chiffres de manière par­ti­sane. Par ailleurs, depuis sep­tem­bre 2013, il ani­me une chronique économique quo­ti­di­enne à 8h15 sur RTL au cours de laque­lle il s’est notam­ment déclaré en faveur de l’assouplissement de la lég­is­la­tion sur le tra­vail domini­cal et de la réforme du régime d’indemnisation des inter­mit­tents du spectacle.

Au cours de l’émission « Des Paroles et des Actes » du 26 mai 2016 où il est opposé à Jean-Luc Mélen­chon, François Lenglet tente de met­tre en dif­fi­culté le leader de la France Insoumise en rap­pelant la ten­dresse dont il fait preuve pour les dirigeants boli­variens d’Amérique du Sud. Il enchaîne en pointant du doigt, à titre d’exemple, la cor­rup­tion et le népo­tisme dont a fait preuve le prési­dent bolivien Evo Morales :

« Evo Morales, prési­dent de la Bolivie, est aujourdhui empêtré dans des scan­dales de cor­rup­tion con­sidérables. [] Cest un cor­rompu. [] La petite amie de M. Morales, qui est la mère de son fils, a bénéficié de 500 mil­lions de dol­lars de com­man­des publiques, allez mexpli­quer que tout cela est nor­mal ! ».

Cette déc­la­ra­tion ne manque pas de déclencher une légère ten­sion diplo­ma­tique entre la France et la Bolivie. À la suite d’une let­tre de protes­ta­tion de l’ambassadeur de Bolivie en France, il recon­naît s’être emporté et regrette avoir util­isé « les ter­mes que j’ai util­isés pour qual­i­fi­er le prési­dent Morales, lors de ce débat télévisé pour le moins ani­mé, n’étaient pas appropriés ».

En 2018, après six ans de bons et loy­aux ser­vices, il quitte la rédac­tion de France Télévi­sions pour TF1 et s’en va rejoin­dre son ami et men­tor, David Pujadas, vic­time du man­age­ment expédi­tif et idéologique de Del­phine Ernotte l’année précé­dente, sur le plateau de l’émission quo­ti­di­enne qu’il ani­me sur LCI, 24h Pujadas, l’info en question.

En 2019, il pub­lie son sep­tième ouvrage, Tout va Bas­culer, dans lequel il prédit l’imminence d’une crise finan­cière et poli­tique qui devrait son­ner le glas du cycle libéral actuel amor­cé par l’ère Rea­gan-Thatch­er, tout en insis­tant sur le fait que les pop­ulismes, en tant que tra­duc­tion d’une demande de pro­tec­tion au sein des pop­u­la­tions, sont là pour durer.

À par­tir de sep­tem­bre 2019, il ani­me le nou­veau mag­a­zine Lenglet Déchiffre dif­fusé tous les dimanch­es sur LCI.

Parcours militant

Non ren­seigné

Ce qu’il gagne

Non ren­seigné

Sa nébuleuse

François Lenglet est mem­bre du Cer­cle des écon­o­mistes, think tank réu­nis­sant une trentaine d’économistes et fondé en 1992 à l’initiative de Jean Hervé Loren­zi, qui est par ailleurs con­seiller du direc­toire de la Com­pag­nie finan­cière Edmond de Roth­schild depuis 2000, et mem­bre depuis 2011 du con­seil d’orientation de la Fon­da­tion Ecolo­gie d’avenir, con­seil présidé par Claude Allè­gre. Ce dernier a aus­si été mem­bre du Con­seil d’analyse économique de 1997 à 2012. Le cer­cle des écon­o­mistes compte dans ses rangs des per­son­nal­ités aus­si divers­es que Dominique Roux, écon­o­miste, chef d’entreprise et père de Valérie Pécresse, Patrick Artus, directeur des études et de la recherche de Natix­is ou Chris­t­ian de Boissieu, écon­o­miste, mem­bre de la com­mis­sion pour la libéra­tion de la crois­sance française, dite « com­mis­sion Attali ». François Lenglet inter­vient la plu­part du temps en tant que jour­nal­iste mod­éra­teur lors des débats organ­isés par le cer­cle des économistes.

Par ailleurs, l’épouse de François Lenglet, Sabine Argen­ti, est diplômée de l’Ecole Supérieure de Com­merce de Paris est a été direc­trice asso­ciée de l’agence de com­mu­ni­ca­tion TBWA Cor­po­rate, 3ème groupe de com­mu­ni­ca­tion français après Pub­li­cis et Havas depuis 2009 jusqu’en 2015, date à laque­lle elle rejoint l’organisme phil­an­thropique créé par le Général de Gaulle en 1969, la Fon­da­tion de France. Avant de rejoin­dre TBWA, elle avait occupé divers postes dans la com­mu­ni­ca­tion, a été pigiste pour la presse fémi­nine (Pri­ma, Par­ents et Fem­i­na Heb­do) et a même tra­vail­lé comme direc­trice de la com­mu­ni­ca­tion du syn­di­cat CFDT en 2005. En octo­bre 2010, à l’occasion d’une con­tre-man­i­fes­ta­tion organ­isée par Pierre Car­les devant l’Automobile Club de France, François Lenglet est filmé par des jour­nal­istes indépen­dants alors qu’il se rend au dîn­er du Siè­cle. Il a égale­ment été con­vié à l’édition 2017 du forum annuel de Bilder­berg qui s’est déroulé à Chan­til­ly, dans l’état améri­cain de Vir­ginie, où les mem­bres ont abor­dé, entre autres les thèmes des fake news, de la mon­tée des pop­ulismes ain­si que du virage effec­tué par la nou­veau gou­verne­ment Trump.

Publications

  • La crise des années 30 est devant nous, Per­rin, 2007
  • La guerre des empires : Chine con­tre Etats Unis, Fayard (col­lec­tion « Doc­u­ments »), 2010
  • Qui va pay­er la crise ?, Fayard (col­lec­tion « Doc­u­ments »), 2012
  • La fin de la mon­di­al­i­sa­tion, Edi­tions Fayard (col­lec­tion « Doc­u­ments »), 2013
  • Tant pis ! Nos enfants paieront, Albin Michel, 2016
  • Tordez le cou aux idées reçues, Stock (col­lec­tions «Essais-Doc­u­ment »), 2018
  • Tout va bas­culer, Albin Michel, 2019.
  • Quoi qu’il en coûte, qui va vrai­ment pay­er, Albin Michel, 2020

Il l’a dit

« On nous dit que c’est impos­si­ble de sor­tir de l’Euro, c’est évidem­ment des bêtis­es, c’est des prob­lèmes tech­niques, rap­pelons qu’il n’y a pas si longtemps, il y a des pays comme la Tché­coslo­vaquie qui se sont séparés, cha­cun des pays a pré­paré une nou­velle mon­naie, l’his­toire moné­taire est jonchée d’u­nions moné­taires qui se font et qui se défont et c’est prob­a­ble­ment ce que l’on va voir dans les années qui vien­nent ! », BFM Busi­ness, 1er novem­bre 2011.

« Je dirais que je pra­tique une forme un peu prim­i­tive de Data Jour­nal­ism. Depuis que les don­nées sont acces­si­bles sur Inter­net, ça change la vie. Ma bible, ce sont les chiffres de l’OCDE que je peux avoir en ligne au lieu d’aller fouiller dans des vol­umes pous­siéreux au château de la Muette! Le chiffre, c’est une ques­tion implicite. Mais bien sûr, le Data Jour­nal­ism m’intéresse et j’ai pour ambi­tion de faire un grand site d’Open Data économique avec BFM Busi­ness. C’est un pro­jet en cours et j’ai d’ailleurs recruté quelqu’un pour le men­er », 20 minutes.fr, 31 jan­vi­er 2012

« Si on rétablit, notam­ment vis à vis de la Chine, un cer­tain nom­bre de pro­tec­tions, notre indus­trie pour­rait rede­venir com­péti­tive. On peut imag­in­er que l’In­dus­trie cesse de détru­ire des emplois et même qu’elle en crée », Atlantico.fr, 7 octo­bre 2013

« Si on rétablit, notam­ment vis à vis de la Chine, un cer­tain nom­bre de pro­tec­tions, notre indus­trie pour­rait rede­venir com­péti­tive. On peut imag­in­er que l’In­dus­trie cesse de détru­ire des emplois et même qu’elle en crée », Atlantico.fr, 7 octo­bre 2013

« Sur ce sujet, il y a un décalage crois­sant entre la société française et ceux qui la représen­tent, les syn­di­cats et les poli­tiques. Du côté des Français, tant chez les salariés que chez les con­som­ma­teurs, on souhaite plus de sou­p­lesse dans les horaires de tra­vail des mag­a­sins, pourvu que cette sou­p­lesse soit encadrée et rémunérée. La société a changé. Et l’essor du com­merce en ligne, qui évidem­ment ne con­naît pas d’horaire, a sans doute fait bouger les men­tal­ités. Et puis à l’inverse, dans les syn­di­cats et les par­tis poli­tiques, on s’accroche au sym­bole, au totem et au tabou. Et on ne veut rien chang­er, sinon avec des lois telle­ment com­plex­es qu’elles en devi­en­nent inap­plic­a­bles », France 2, 29 sep­tem­bre 2013, à pro­pos du débat sur le tra­vail dominical.

« Ces iné­gal­ités ont été décu­plées par l’ouverture des fron­tières, en par­ti­c­uli­er la mon­di­al­i­sa­tion finan­cière. Pour les réduire, comme sem­blent le souhaiter aujourd’hui les citoyens, il fau­dra réha­biliter les fron­tières.» La Fin de la Mon­di­al­i­sa­tion, 2013.

« Exacte­ment comme au théâtre, l’ac­tu­al­ité facétieuse prend de temps à autre la lib­erté de rassem­bler sur une même scène tous les per­son­nages d’un drame, qui con­ver­gent pour le dénoue­ment de l’in­trigue. Ain­si, la comédie des inter­mit­tents du spec­ta­cle, refu­sant depuis des mois la pseu­do-réforme de leur régime d’in­dem­ni­sa­tion chô­mage, représente à mer­veille le dévoiement du mod­èle social français. Dévoiement, ou con­fis­ca­tion. Ou dénat­u­ra­tion, au prof­it d’un petit nom­bre de per­son­nes et d’en­tre­pris­es, vivant au cro­chet du “cochon de payeur”, le salarié de base, muette vic­time d’ex­cès hon­teux dis­simulés sous l’ap­parence trompeuse du sou­tien à la cul­ture. », Le Point ‚19 juin 2014.

« Je le serais plutôt main­tenant (marx­iste, ndlr). En tout cas, les clés d’explication marx­istes me sem­blent repren­dre une cer­taine actu­al­ité, que ce soit dans l’analyse de la pro­priété du cap­i­tal ou le retour d’une cer­taine lutte des class­es. », Charles n°24, Hiv­er 2018.

« Je ne suis prob­a­ble­ment pas tout à fait homogène au plan idéologique. Je peux être libéral pour l’analyse du marché des biens et des ser­vices, où je con­sid­ère qu’il faut de la con­cur­rence. Je peux l’être aus­si sur cer­tains aspects du marché du tra­vail. À l’inverse, sur tout un tas de sujets, je ne serai pas du tout libéral. Notam­ment sur le com­merce inter­na­tion­al ou sur la mon­naie. Le libre-échange n’est pas la meilleure des solu­tions à tous les prob­lèmes et à toutes les sit­u­a­tions. Je pense qu’il faut être prag­ma­tique. Quand on a intérêt à être libre-échangiste, il faut l’être. Et quand on n’a pas intérêt à l’être, notam­ment quand on com­merce avec la Chine, qui tient les deux bouts de la ficelle − puisqu’elle fait à la fois des t‑shirts et des avions −, il faut être vig­i­lant. », Charles, Hiv­er 2018.

« Sa poli­tique (Macron, ndlr) est effec­tive­ment tout à fait à con­tretemps des attentes dom­i­nantes. J’en veux pour preuve son évo­lu­tion spec­tac­u­laire sur l’Union Européenne : entre le dis­cours de la Sor­bonne, qui s’inspirait de la vision des sec­onds pères fon­da­teurs des années 80–90 (inté­gra­tion, fédéral­isme) et la Let­tre aux Européens dix-huit mois plus tard, où il insiste sur la dimen­sion des fron­tières extérieures de l’Europe, le ton est com­plète­ment dif­férent et sem­ble plus en phase avec ce qu’attendent les Européens », entre­tien filmé avec Nico­las Beytout sur le site de l’Opinion, le 2 avril 2019.

« L’idée même de marché fait de vous un être cal­cu­lant et soli­taire. Tous les rap­proche­ments, toutes les inter­ac­tions sociales sont aujourd’hui arbi­trées par le marché, par le jeu de l’offre et de la demande. Cela con­duit mécanique­ment à un sen­ti­ment de soli­tude très pro­fond, qui n’est pas seule­ment physique, mais aus­si philosophique et poli­tique. Le suc­cès des mou­ve­ments pop­ulistes vient du fait qu’ils se bat­tent con­tre cela. Il y’a évidem­ment quan­tité de régimes pop­ulistes, mais qui ont tous, me sem­ble-t-il un point com­mun : ils enten­dent met­tre des lim­ites au libre jeu du marché et récusent l’idée d’une société où l’homme est seul face au cap­i­tal. », Elé­ments n°179, juil­let 2019.

« Au fond, la demande poli­tique a changé de manière sub­rep­tice et les élites ne s’en sont pas ren­du compte, pour de bonnes et de mau­vais­es raisons. La mau­vaise rai­son, c’est évidem­ment que l’ordre actuel leur con­vient très bien. Et, tan­dis que la demande de pro­tec­tion monte, les seuls qui répon­dent à cette demande sont les pop­ulistes. Mécanique­ment, les forces pop­ulistes doivent donc pro­gress­er davan­tage et faire bouger le jeu poli­tique tra­di­tion­nel. À un moment, les par­tis poli­tiques tra­di­tion­nels vont bien être oblig­és de s’adapter. », Élé­ments n°179, juil­let 2019.

« En principe, l’in­fla­tion redis­tribue tou­jours les revenus, la plu­part du temps en pénal­isant ceux qui vivent de la rente, retraités ou épargnants, ou encore déten­teurs du cap­i­tal, parce qu’elle érode la valeur de la richesse accu­mulée. À l’inverse, elle favorise plutôt ceux qui se sont endet­tés, parce qu’elle fait fon­dre la valeur du stock de dette accu­mulé. L’in­fla­tion atténue le poids du passé, qu’il soit posi­tif ou négatif. Un monde sans infla­tion est donc favor­able au cap­i­tal, alors qu’un monde infla­tion­niste ne l’est pas. » Le Figaro, Un monde sans infla­tion favorise le cap­i­tal, 1er novem­bre 2021.

Ils l’ont dit

« En réal­ité, ce choix d’introduire dans le pan­el des inter­view­ers un jour­nal­iste spé­cial­isé est une illus­tra­tion sup­plé­men­taire de l’importance prise par l’économie et la finance dans la poli­tique. Du coup, les princes du méti­er décou­vrent effarés que l’économie peut être abor­dée sous un angle plus tech­nique que poli­tique. Car Lenglet est un tech­ni­cien. Il a piloté le mag­a­zine Enjeux-Les Échos, avant de diriger La Tri­bune pour finale­ment pren­dre la tête de BFM Busi­ness. Il appar­tient donc à l’univers de la presse spé­cial­isée située légère­ment en dessous, dans l’aristocratie médi­a­tique, des fig­ures des quo­ti­di­ens et heb­do­madaires dits général­istes (Le Figaro, Le Monde, Libé, L’Obs, Le Point, L’Express, Mar­i­anne, etc.) et des poin­tures de la radio et de la télévi­sion », Aliocha, Marianne.net, 1er févri­er 2012

« Si deux et deux font tou­jours qua­tre, il existe en effet plusieurs façons de manier l’arithmétique. La pre­mière relève d’une démarche sci­en­tifique : on avance une hypothèse, on rassem­ble des don­nées, et on parvient soit à la val­i­da­tion de l’hypothèse, soit à une indéter­mi­na­tion — auquel cas la réflex­ion doit être affinée. L’autre méth­ode con­siste à par­tir d’une idée pré­conçue, et à organ­is­er les don­nées de façon à en sug­gér­er la con­fir­ma­tion par les « faits ». Ce type d’acrobatie sta­tis­tique a désor­mais un expert : François Lenglet, directeur du ser­vice « France » de France 2. Sous ses airs de Mon­sieur Loy­al, l’ancien pro­fesseur de lit­téra­ture, passé par plusieurs rédac­tions de médias économiques (L’Expansion, La Tri­bune, Les Echos, BFM) avant de devenir le chroniqueur-vedette de l’émission « Des paroles et des actes », sur France 2, durant la cam­pagne prési­den­tielle de 2012, incar­ne la capac­ité du pou­voir à se régénér­er en don­nant l’illusion du change­ment », Jean Gadrey et Math­ias Rey­mond, Le Monde diplo­ma­tique, mars 2013.

« Spé­cial­iste des ques­tions économiques, il a donc décidé de se met­tre au ser­vice d’une ini­tia­tive du « monde de l’entreprise » et de répon­dre à cette épineuse ques­tion : « Faut-il à tout prix réin­dus­tri­alis­er la France (si jamais elle s’est désin­dus­tri­al­isée !) ou faut-il tout miser sur les ser­vices de plus en plus qual­i­tat­ifs et laiss­er d’autres pays pro­duire compte tenu de leurs coûts plus bas ? » (sic) [1]. Coût de la presta­tion : 8 500 euros hors tax­es, financés en par­tie par de l’argent public.On peut donc s’interroger sur le respect de la déon­tolo­gie par un jour­nal­iste-essay­iste qui met à prof­it sa répu­ta­tion acquise grâce au ser­vice pub­lic pour engranger plusieurs mil­liers d’euros de bonus, le tout en prodiguant ses con­seils au secteur privé… », Hen­ri Maler et Julien Salinge, Acrimed, 21/10/2014.

« Dans ce sens, Mon­sieur Lenglet se per­met d’aller trop loin et sig­nale claire­ment sans aucun fonde­ment ou preuve, que le Gou­verne­ment bolivien et son prési­dent sont soumis à la cor­rup­tion. En aucun cas, nous ne pou­vons accepter que la lib­erté de parole soit util­isée pour dén­i­gr­er un prési­dent, ce qui con­stitue une agres­sion à tout son peu­ple », Let­tre de S.E.M Jean Paul Guer­rera Avi­la, Ambas­sadeur de Bolivie en France, adressée à France Télévi­sion le 27 mai 2016.

« François est un peu han­té par l’idée de la crise, il est tou­jours à la recherche de la prochaine, c’est son côté un peu som­bre et anx­ieux », Vin­cent Giret, directeur de France Info, cité dans Charles n°24, Hiv­er 2018.

« Je ne l’avais jamais ren­con­tré, mais je le lisais dans La Tri­bune. Quelque chose m’avait frap­pé dans sa capac­ité à ren­dre comestibles des choses com­plex­es. Dans notre jar­gon, on appelle ça le “TCI”, le Taux de crédi­bil­ité immé­di­at à l’antenne. C’est injuste, mais cer­tains l’ont et d’autres pas. François avait ça. En plus, c’était un syn­thé­tiseur, un vul­gar­isa­teur de génie doté d’une grande cul­ture. […] Il me manque, parce que nous avions des échanges plusieurs fois par semaine. On fait quand même ce méti­er pour la stim­u­la­tion intel­lectuelle. J’ai une grande recon­nais­sance pour lui. On ne ren­con­tre pas trente-six fois des per­son­nes comme ça dans ce méti­er, qui nous enrichissent. » David Pujadas, cité dans Charles n°24, Hiv­er 2018.

« Il a su pren­dre la suc­ces­sion de Jean Bois­son­nat, qui était le pape du jour­nal­isme économique à son époque, et de François de Clos­ets. François a réus­si à être le con­tin­u­a­teur de tout ça. » Nico­las Beytout, cité dans Charles n°24, Hiv­er 2018.

« Les jour­nal­istes qui ont une for­ma­tion économique ont ten­dance à se trans­former en écon­o­mistes. Ça, Lenglet ne le fait pas. Il ne sort pas de son couloir.», Éric Hey­er, directeur du départe­ment Analyse et prévi­sion de l’OFCE (Obser­va­toire français des con­jonc­tures économiques), cité dans Charles n°24, Hiv­er 2018.

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