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Accueil | Portraits | Éric Fottorino

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13 décembre 2022

Temps de lecture : 22 minutes

13 décembre 2022

Accueil | Portraits | Éric Fottorino

Éric Fottorino

Temps de lecture : 22 minutes

Romancier, journaliste… et lobbyiste

Romancier prolifique, ancien patron contesté du Monde, apôtre de la bien-pensance pour certains, Éric Fottorino a commencé sa carrière au quotidien Le Monde comme journaliste avant d’en grimper les échelons pour en finir directeur. Il est souvent décrit comme un homme aux identités multiples, qu’elles soient professionnelles ou culturelles.

Né en août 1960 à Nice (Alpes-Mar­itimes), il est le fils d’une infir­mière, Monique Chabrerie, enceinte à 16 ans d’un juif maro­cain, « Moshé Maman, patronyme trans­for­mé en Mau­rice Maman, médecin juif maro­cain » (lexpress.fr) ayant exer­cé à Rabat et Toulouse, qu’elle ne pour­ra pas épouser car « la famille ultra-catholique s’op­posa à leur union et répu­dia la fille-mère, qui mit seule au monde leur enfant » (nouvelobs.com). Il évoque l’absence de son père, ses orig­ines (« fils de Mar­dochée, petit-fils de Yahya, juif berbère anal­phabète », Ibid.) dans ses livres Ques­tions à mon père et Le marcheur de Fès : « Comme tous les siens, le Juif maro­cain a rêvé de s’intégrer à la France, de par­ler sa langue, d’y con­stru­ire sa mai­son, sa famille, son avenir. (…) À chaque pas, je suis tombé sur ce père longtemps incon­nu. Jusqu’à tomber sur moi, à l’improviste. » (calmann-levy.fr) Sa mère épousera plus tard un kinésithérapeute d’o­rig­ine tunisi­enne, Michel Fot­tori­no, qui don­nera son nom au petit Éric Bruno. Il se sui­cidera en se tirant une balle dans la bouche, le 11 mars 2008, sur un park­ing de La Rochelle. Éric Fot­tori­no abor­de cette his­toire dans l’Homme qui m’aimait tout bas.

Il est mar­ié avec Nathalie (ou Natal­ie selon Éric Fot­tori­no), de son nom de jeune fille Thiriez (née en juil­let 1965). Ensem­ble, ils ont créé en juin 2012 la SARL « Le Sep­ti­col­ore » au cap­i­tal de 3 000 euros, dont l’un des objets est « toutes presta­tions de ser­vices, d’assistance, de for­ma­tion, d’étude, de rédac­tion et de con­seil aux entre­pris­es dans le domaine de la presse, des médias, de l’édition, de la com­mu­ni­ca­tion, la représen­ta­tion, l’image et l’identité d’entreprise, le par­rainage et la pro­mo­tion en général, sous toutes ses formes et sous tous sup­ports, exis­tants ou à venir. » Nathalie Fot­tori­no est de longue date impliquée dans la lutte con­tre le SIDA en tant que mar­raine de l’association « Orphe­lins Sida Inter­na­tion­al ». À ce titre, elle s’est fendue d’une tri­bune libre en novem­bre 2001 dans le jour­nal com­mu­niste L’Humanité.

Le cou­ple e eu qua­tre filles Alexan­dra, Elsa, Con­stance et Zoé et réside à Maisons-Laf­fite dans les Yve­lines. Alexan­dra est cav­iste, som­melière et for­ma­trice indépen­dante en vin et spir­itueux. Elle a scé­nar­isé en 2022 une bande dess­inée auto­bi­ographique dans laque­lle elle dénonce le sex­isme du monde du vin. Elsa est jour­nal­iste musi­cale, rédac­trice en chef du mag­a­zine Pianiste, et roman­cière. Zoé, quant à elle, pour­suiv­ait des études de psychologie.

Formation

  • Lycée Fénelon à La Rochelle puis une licence à la fac­ulté de droit.
  • Insti­tut d’É­tudes Poli­tiques (IEP) de Paris diplômé en 1983.

Parcours professionnel

1982

Pigiste au quo­ti­di­en Libéra­tion

1984–1985

Pigiste à La Tri­bune de l’Économie

1986

Il entre au jour­nal Le Monde. Éric Fot­tori­no est d’abord jour­nal­iste spé­cial­isé dans tout ce qui touche aux matières pre­mières et plus générale­ment au con­ti­nent africain. Il est par­al­lèle­ment Chargé de con­férences à l’IEP de Paris de 1992 à 1995. Il devient Grand reporter (1995–1997), Rédac­teur en chef (1998–2003) puis Chroniqueur (2003–06).

1992 à 1995

Chargé de con­férences à l’IEP de Paris.

2005

Il est chargé de pré­par­er la nou­velle for­mule du quotidien.

Mars 2006

Nom­mé Directeur de la rédac­tion en rem­place­ment d’Edwy Plenel

Juin 2007

Éric Fot­tori­no est élu Directeur du Monde.

Janvier 2008

Élu prési­dent du direc­toire du groupe La Vie-Le Monde par les mem­bres du Con­seil de sur­veil­lance. Il sera révélé plus tard que sa nom­i­na­tion fût le résul­tat d’un pacte entre Alain Minc, prési­dent du con­seil de sur­veil­lance du quo­ti­di­en et porte-parole des action­naires extérieures, et Fot­tori­no : si Fot­tori­no était élu, il devait évin­cer le prési­dent de la Société des rédac­teurs du Monde, le chroniqueur judi­ci­aire Jean-Marie Dumay, dont l’intransigeance déplai­sait aux action­naires. « Le 25 jan­vi­er 2008, lors dun con­seil de sur­veil­lance de plus de six heures, Dumay est poussé à la démis­sion. Sensuiv­ra une mise au rebut pour lui qui a, comme bien dautres, dénon­cé la trahi­son de Fot­tori­no. Dumay est « black­listé », mis au plac­ard en jan­vi­er 2009, per­dant son poste de chroniqueur » (Forbes).

Décembre 2010

Il est révo­qué par le con­seil de sur­veil­lance du Monde et doit céder son fau­teuil de prési­dent du direc­toire à Louis Drey­fus, un proche col­lab­o­ra­teur de l’un des nou­veaux acquéreurs du Monde, Matthieu Pigasse.

Avril 2014

Il lance, avec Lau­rent Greil­samer et le sou­tien financier très con­séquent du mil­liar­daire Hen­ry Her­mand , le jour­nal Le 1, qui traite chaque semaine d’une grande et unique ques­tion d’actualité en don­nant la parole à des intel­lectuels, des artistes, des jour­nal­istes, etc.

2017

Avec François Bus­nuel, Eric Fot­tori­no est à l’initiative de la paru­tion de la revue trimestrielle Amer­i­ca, dont le pre­mier numéro paraît en print­emps 2017 et est aus­sitôt écoulé à 37 000 exem­plaires. Cette pub­li­ca­tion, à mi-chemin le for­mat du mag­a­zine et du livre fait la part belle aux con­tri­bu­tions d’écrivains améri­cains et est conçue comme un out­il de résis­tance cul­turelle au trump­isme, comme l’OJIM l’avait noté à l’époque. La paru­tion est cen­sée pren­dre fin mi-2020, une fois le pre­mier man­dat de Trump terminé.

Mars 2019

La rédac­tion du 1 met en œuvre son nou­veau pro­jet en mars 2019 en pub­liant une sec­onde revue trimestrielle bap­tisée Zadig. Comme Amer­i­ca était une réac­tion à l’élection de Trump, Zadig se veut une réac­tion à l’élection d’Emmanuel Macron (« dont la start-up nation ne par­lait à per­son­ne » dix­it Fot­tori­no) et le pre­mier numéro, rassem­blant des textes d’écrivains sur l’état de la France comme elle va, ou plutôt comme elle ne va pas (on retrou­ve Régis Jauf­fret, Leïla Sli­mani et Marie Dar­rieussecq au som­maire du pre­mier numéro, un petit monde libéral lib­er­taire peu éloigné du macro­nisme finale­ment), ren­con­tre un franc suc­cès édi­to­r­i­al et s’écoule à 90 000 exemplaires.

Juin 2020

Rebe­lote l’année suiv­ante. Fot­tori­no tente un nou­veau coup en lançant un nou­veau trimestriel sobre­ment bap­tisé Légende.

Juin 2022

Il est coop­té mem­bre de l’As­so­ci­a­tion pour le sou­tien des principes de la démoc­ra­tie human­iste (ASPDH), pro­prié­taire du groupe Ouest-France. Un an plus tôt, il était récom­pen­sé par le prix lit­téraire Ouest-France pour son roman Mohi­can. Selon cer­taines rumeurs, il serait pressen­ti pour pren­dre la tête du direc­toire du quo­ti­di­en région­al le plus impor­tant de l’Hexagone.

Parcours militant

Non ren­seigné

Ce qu’il gagne

Selon Libéra­tion, Eric Fot­tori­no perçe­vait 17 500 euros par mois en tant que directeur de la rédac­tion du Monde en 2007.

Publications

Essais
  • Les Années folles des matières pre­mières : 1972–1987, Hati­er, 1988
  • Le Fes­tin de la terre : l’his­toire secrète des matières pre­mières, Lieu Com­mun, 1988
  • La France en friche, Lieu Com­mun, 1989.
  • La piste blanche : l’Afrique sous l’emprise de la drogue, Bal­land, 1991
  • Besoin d’Afrique, Fayard, 1991
  • L’Homme de terre, Fayard, 1993
  • Mille et un soleils [paroles du Maghreb en France], stock, 1995
  • Aven­tures indus­trielles, Stock, 1996
  • Voy­age au cen­tre du cerveau, Stock, 1998
  • Cœur d’Afrique Stock, 1998 (Prix Ameri­go Vespucci)
  • Je pars demain, Stock, 2001
  • Bégh­in-Say, une saga indus­trielle, P. Rey édi­teur, 2002
  • 2003 : C’est mon tour (avec Jean-Marie Caton­né, Gérard Mordil­lat et Jean-Bernard Pouy), Eden, 2003
  • Lire tue (avec Nico­las Vial), édi­tions des équa­teurs, 2005
  • Le Tiers sauvage, Album Gal­li­mard, 2005
  • Marée basse (avec Éric Guille­mot), Album Gal­li­mard, 2006
  • Paris Plages : De 1900 à aujour­d’hui, Hoe­beke, 2010
  • Femmes éter­nelles (avec le pho­tographe Olivi­er Mar­tel), Philippe Rey édi­teur, 2011
  • Mon tour du « Monde », Gal­li­mard, 2012
  • Berbères (avec le pho­tographe Olivi­er Mar­tel), Philippe Rey édi­teur, 2012
  • En Afrique, Denoël, 2014
  • Partout sauf en Afrique, Denoël, 2014
  • Fils de Berbères (édi­tion revue et aug­men­tée de Berbères, 2012), Philippe Rey, 2014
  • Trois jours avec Nor­man Jail, Gal­li­mard, 2016
  • Macron par Macron, édi­tions de l’Aube, 2017
  • Romain Gary, le vision­naire, édi­tions de l’Aube, 2019
  • Le temps sus­pendu, avec Nico­las Vial, édi­tions de l’Aube, 2020
Romans
  • Rochelle, Fayard, 1991
  • Moi aus­si je me sou­viens, Bal­land, 1992
  • Les Éphémères, Stock, 1994
  • Nordeste, Stock, 1999
  • Un ter­ri­toire frag­ile Stock, 2000 (Prix Europe 1 et le Prix des Bibliothécaires)
  • Caresse de rouge, Gal­li­mard, 2004 (Prix François Mau­ri­ac de l’A­cadémie Française)
  • Kor­sakov, Gal­li­mard, 2004 (Prix des libraires et Prix France Télévisions)
  • Bais­ers de ciné­ma, Gal­li­mard, 2007 (Prix Femina)
  • Petit Éloge de la bicy­clette, Gal­li­mard, 2007
  • L’Homme qui m’aimait tout bas, Gal­li­mard, 2009
  • Ques­tions à mon père, Gal­li­mard, 2010
  • Le Dos crawlé, Gal­li­mard, 2011
  • Le Marcheur de Fès (réc­it), Cal­mann-Lévy, 2013
  • Suite à un acci­dent grave de voyageur, Gal­li­mard, 2013
  • Petit éloge du Tour de France Folio, 2013
  • Chevro­tine, Gal­li­mard, 2014
  • Trois jours avec Nor­man Jail, Gal­li­mard, 2016
  • Dix-sept ans, Gal­li­mard, 2018
  • Mari­na A, Gal­li­mard, 2021
  • Mohi­can, Gal­li­mard, 2021
Vidéo
  • La dette ou la vie / Don Kent, réal. ; Michel Polac, présent. ; Jean Baneth, Gus­tave Mas­si­ah, Éric Fot­tori­no, 1992

Collaborations

Avril 2018

Il est reçu par la fon­da­tion Jean Jau­rès, le lab­o­ra­toire d’idées du Par­ti Social­iste le plus influ­ent après Ter­ra Nova, pour don­ner son éclairage sur le thème suiv­ant : « La presse écrite va-t-elle sur­vivre ? Réflex­ion sur un mod­èle économique en péril ? »

Octobre 2017

Il par­ticipe à une table ronde organ­isé par HEC débats dans les locaux de l’école sur le jour­nal­isme aux côtés d’Audrey Pul­var, Valen­tine Ober­ti et Fab­rice Arfi de Médi­a­part.

Juillet 2015

Féru de cyclisme, ll est con­sul­tant Francetv Sport lors des édi­tions 2015 et 2016 du Tour de France. Il est recruté par Daniel Bilalian, alors directeur des sports pour suc­céder à Jean-Paul Ollivi­er, le Nel­son Mon­fort du cyclisme.

Juillet 2013

Il organ­ise avec sa femme Nathalie Thiriez le « Tour de fête » « en com­pag­nie de vingt-trois jeunes cyclistes ama­teurs, 5 filles et 18 garçons, représen­tant la diver­sité de la société française. »

2012

Invité lors de la pre­mière édi­tion du Print­emps des entre­pre­neurs organ­isé par le MEDEF Lyon.

2012

Invité lors de la 2ème Uni­ver­sité d’été du MEDEF Côte-d’Or sur le thème « Lan­gages de l’engagement »

2012

Invité lors du cinquième salon du livre de la fédéra­tion de Paris de la Ligue inter­na­tionale con­tre le racisme et l’an­tisémitisme (LICRA).

2011

Invité lors des entre­tiens du Jeu de Paume, Table ronde : « Les noces de la poli­tique et de la communication ».

2011 : Ani­ma­teur de tables ron­des lors qua­trième salon du livre de la fédéra­tion de Paris de la Ligue inter­na­tionale con­tre le racisme et l’an­tisémitisme (LICRA).

2009

Il par­raine via le quo­ti­di­en Le Monde « les Dîn­ers de l’Atlantique » (2009) organ­isés par Félix Mar­quardt, son frère Max­im­i­lien, Mar­quardt & Mar­quardt (2007) et Anne-Lau­re Kiechel, gérante chez Roth­schild & Cie (action­naire de Libéra­tion), Faits et doc­u­ments, n°364 du 15 au 31 octo­bre 2013.

2009

Invité du deux­ième salon du livre de la fédéra­tion de Paris de la Ligue inter­na­tionale con­tre le racisme et l’an­tisémitisme (LICRA). Il mène une Table Ronde sur les migra­tions inter­na­tionales avec Ben­jamin Sto­ra, Hubert Védrine et Cather­ine Wih­tol de Wenden.

2009

Invité de l’université d’été du MEDEF au débat « La Toile va-t-elle craquer ? »

Il l’a dit

« Je n’ai jamais imag­iné que l’on pour­rait met­tre côte-à-côte les mots « crimes » et « sol­i­dar­ité ». Est-ce qu’un con­ti­nent comme l’Europe est si frag­ile qu’il ne peut pas accueil­lir des cen­taines de mil­liers d’immigrants? Je ne crois pas. Ce ne sont pas des migrants, ce sont des gens qui fuient la guerre, la tor­ture, une mis­ère absolue », « 28 min­utes », Arte, 11/12/2022.

« J’ai voulu avec cette revue racon­ter la France au plus près, faire émerg­er des réal­ités peu con­nues ou que l’on croit con­naître mais que des réc­its pré­cis font appa­raître de façon réal­iste. L’idée de Zadig est de répar­er la France en pointant numéro après numéro ses dif­fi­cultés mais aus­si et surtout les actions de celles et ceux qui n’attendent pas l’Etat pour agir là où ils vivent pour retiss­er des liens humains, créer de la richesse, imag­in­er des issues de sec­ours pérennes et stim­u­lantes. », 78 actu, mars 2019.

« On a voulu créer un jour­nal indépen­dant de tout pou­voir et traiter les sujets sans tabou. C’est ce qui est très exci­tant dans cette aven­ture : on ne s’interdit rien. De plus en plus, les régies pub­lic­i­taires et les annon­ceurs peu­vent décider directe­ment des con­tenus des titres de presse. Avec Le 1, on a voulu man­i­fester une pri­or­ité pour le lecteur, tout en essayant de se met­tre à sa place. On voulait lui per­me­t­tre d’accéder rapi­de­ment à un sujet de fond, et d’en vari­er les angles en s’adressant à un his­to­rien, un anthro­po­logue, un uni­ver­si­taire, un philosophe… », actu.fr, 18 mars 2016.

« J’ai ressen­ti la peur, l’an­goisse, oui, mais était-ce parce que j’avais été un enfant aban­don­né ? Ou parce que je suis fils d’un juif ? Je n’ai pas fait la part des choses. Mais la judéité ne s’est pas imposée, non. Mau­rice lui-même a pris ses dis­tances, il se qual­i­fie de “juif cul­turel”. Moi, je ne veux pas être un impos­teur, je resterai tou­jours à dis­tance de cette reli­gion », « Éric Fot­tori­no : “On peut aimer plusieurs pères comme on peut aimer plusieurs enfants” » (lexpress.fr)

« J’au­rais pu tomber sur un salaud [père biologique], c’est vrai. Or, c’est un type excep­tion­nel. Je le dis aujour­d’hui, mais longtemps je l’ai con­sid­éré comme un lâche, un irre­spon­s­able. D’ailleurs, il avait tou­jours le mau­vais rôle dans mes romans, de Rochelle à Kor­sakov », Ibid.

« À pro­pos de la fausse agres­sion dans le RER D : “Pen­dant treize min­utes, Marie a été juive. Treize min­utes qui lui ont paru inter­minables. Juive dans le regard de six mau­vais garçons d’origine maghrébine et africaine, des gamins de ban­lieue qui en voulaient pour com­mencer à son argent. On est juif d’abord dans le regard de l’autre. Donc Marie, 23 ans, et sa petite fille de 13 mois dans sa pous­sette par la même occa­sion, toutes deux ont été juives. Treize min­utes. (…)Quand la haine fait son méti­er de haine sans être inquiétée, tran­quille­ment, injures et lames sor­ties, quand la bêtise fait son méti­er de bête, il faut alors que les mots fassent leur méti­er de mots. Qu’ils fassent mouche comme des pro­jec­tiles. Qu’ils ne fassent pas peur. N’ayons donc pas peur des mots. Ven­dre­di, dans le RER D, une jeune femme dev­enue juive pen­dant treize min­utes sous le regard féroce de six agresseurs a été vic­time de méth­odes de nazis. Et face à ces petites frappes il ne s’est trou­vé aucune voix, aucune main sec­ourable. Si bien que l’indignation est partagée entre l’acte odieux et l’odieuse pas­siv­ité de pas­sagers qui, s’ils n’ont pas vu directe­ment la scène, l’ont au moins enten­due. Avoir le courage physique de ren­tr­er dans le lard d’une bande armée est une chose. Don­ner l’alerte en est une autre. (…) Pen­dant ce temps, on imag­ine la frayeur de Marie, les gestes qu’elle aura dû accom­plir pour effac­er de sa peau trois croix gam­mées. De sa peau, pas de sa mémoire », « Méth­ode de nazis », Le Monde, 13/07/2004.

« Écrire dans l’instant, dans l’émotion de l’instant, c’est la tâche du chroniqueur. On ne saurait regret­ter une émo­tion sincère devant un fait don­né pour avéré. Dénon­cer un acte anti­sémite était notre rôle, notre devoir. À con­di­tion qu’acte anti­sémite il y ait eu. Or il ne s’est rien passé. Le doute qui aurait dû nous guider ne saurait désor­mais nous paral­yser. Se tromper, être trompé, voilà un risque du méti­er. Il faut l’assumer. Sans renon­cer à s’indigner de nou­veau si, demain, un véri­ta­ble acte raciste comme il y en a tant et trop en France venait à se repro­duire », « Les risques du méti­er », Le Monde, 15/07/2004.

« Si je me suis per­son­nelle­ment et net­te­ment pronon­cé pour le rachat du groupe par Le Monde libre (…), c’est sur la base d’engagements forts et clairs pris par MM. Bergé, Niel et Pigasse: (…) s’appuyer sur son man­age­ment, sur ses équipes, pour redress­er la sit­u­a­tion finan­cière et met­tre en œuvre une stratégie définie en com­mun. Depuis la mi-novem­bre, aucun de ces engage­ments n’est tenu », « Le Monde: Fot­tori­no “déçu” et “trahi” », lejdd.fr, 15/12/2010

« Que de per­son­nal­ités injuste­ment mal­menées, semon­cées voire jugées dans nos colonnes ! L’er­reur fut sou­vent de pren­dre nos excès pour l’ex­pres­sion de l’indépen­dance, quand ils n’é­taient qu’in­signifi­ance », « Le Monde, expli­ca­tion de textes », lejdd.fr, 03/11/2010

« La France est un pays de diver­sité, de respect et de tolérance, de sol­i­dar­ité et de partage. On est dif­férent pas seule­ment aux niveaux de nos orig­ines mais aus­si dans notre façon de penser », « « La diver­sité, et si on en fai­sait le tour ? », respectmag.com, 25/07/2013

« Les coureurs pro­fes­sion­nels ne sont pas représen­tat­ifs de la France, en grande majorité blancs et de classe moyenne », Ibid.

« Cer­tains sont de “bons Gaulois”, sourit-il, des Bre­tons, des Nor­mands… Et puis il y a des jeunes fran­co-algériens, fran­co-maro­cains, fran­co-kur­des… Un autre vient de Guade­loupe. C’est la France telle qu’elle est. Il est pos­si­ble d’accomplir un rêve, mais ce que l’on ne peut imag­in­er faire tout seul peut se réalis­er à plusieurs, en col­lec­tif », « Bilan de fin d’étape du pelo­ton frater­nel », Le droit de vivre (mag­a­zine de la LICRA) octo­bre 2013.

« Il n’y a pas d’élan volon­tariste, religieux ou mys­tique, juste une curiosité envers une cul­ture [juive] dont j’ai été tenu éloigné. Je suis touché par le rit­uel, ces moments radieux aux cours desquels on se réu­nit pour célébr­er quelque chose. Bien qu’étant fon­cière­ment indi­vid­u­al­iste, j’aime l’idée d’une com­mu­nauté, où l’on se sent pro­tégé, écouté et sol­idaire », « Éric Fot­tori­no : L’identité réc­on­cil­iée », www.cclj.be, 09/06/2010.

« Plus man­quera l’eau, plus se renchéri­ra la nour­ri­t­ure, plus il fera chaud, plus souf­friront les pau­vres, les plus frag­iles de nos sociétés. Les vic­times de la canicule de 2003 en France ou celles, non sec­ou­rues, de l’oura­gan Kat­ri­na en Louisiane, pen­dant l’été 2005, en furent des exem­ples élo­quents », « Le vert est mis », Le Monde, 09/06/2009.

« Je ne serai pas le directeur qui lais­sera enter­rer Le Monde de Beuve-Méry », Un si petit Monde d’Odile Benyahia-Kouider.

« Le Monde a rejoint la cohorte de ces titres renom­més dont le sort est désor­mais lié au cap­i­tal et au bon vouloir des cap­i­taines d’industrie ou de finance », Le Monde Diplo­ma­tique, juil­let 2012.

Sa nébuleuse

IEAG

Éric Fot­tori­no est admin­is­tra­teur de l’IEAG, l’Institut Européen d’Analyse Géo-Economique, une entre­prise créée en 2000 au chiffre d’affaire de 874 369 euros, spé­cial­isée dans les études de marché et les sondages. Ce présen­tant comme un « lab­o­ra­toire d’idées », ce think-tank mon­di­al­iste a été conçu par « ESL & Net­work » dont les activ­ités s’organisent autour de « la stratégie amont et la veille ; le lob­by­ing juridique et financier ; les Affaires Publiques français­es et européennes ; le finance­ment pub­lic et européen ; la for­ma­tion aux Affaires Européennes ; la com­mu­ni­ca­tion stratégique et l’événe­men­tiel ». Le direc­toire d’ « ESL & Net­work » est con­sti­tué de : Alexan­dre Medve­dowsky (Con­seiller général du Par­ti Social­iste du can­ton de Pey­rolles, Con­seiller munic­i­pal d’Aix-en-Provence et prési­dent du Technopôle de l’environnement Arbois-Méditer­ranée) ; Hen­ri Thomé (délégué général Europe assur­ant la direc­tion de la Représen­ta­tion européenne de Bouygues SA, basée à Brux­elles, pour l’ensemble des métiers du Groupe : Bouygues Con­struc­tion, Bouygues Immo­bili­er, Bouygues Tele­com, Colas et TF1. Il est mem­bre du Con­seil de Groupe, prési­dent du Club des représen­tants des grandes entre­pris­es français­es à Brux­elles, et mem­bre du con­seil d’administration du think tank Con­fronta­tions Europe, dont le prési­dent est Philippe Her­zog) et Steven Zunz, ancien assis­tant par­lemen­taire du député UMP Chris­t­ian Estrosi et co-prési­dent (via l’entreprise Per­ro­quet Insti­tu­tionel Com­mu­ni­ca­tion) de la société de lob­by­ing de « Domaines Publics » avec Jean-Michel Arnaud (via l’entreprise CAUSALIS) et Frédéric Lefeb­vre (2007–2009), ancien secré­taire d’État aux PME et au tourisme de Nico­las Sarkozy.

L’Institut Européen d’Analyse Géo-Economique, IEAG « pro­pose, à tra­vers les échanges entre per­son­nal­ités du monde de l’entreprise, de l’économie, du poli­tique et du social une réflex­ion sur ces sujets trans­vers­es, prospec­tifs et à l’échelle de l’Europe ». Ce think-tank « organ­ise deux à trois fois par mois des petits-déje­uners thé­ma­tiques autour d’une per­son­nal­ité du monde des affaires, de la poli­tique, du milieu syn­di­cal ou de celui de la cul­ture » dont la liste des invités donne une idée de l’importance de ce lab­o­ra­toire d’idées dans le monde économique ou médi­a­tique : Clara Gay­mard (GE), Richard Desco­ings (Sci­ences Po), Mar­wan Lahoud (EADS), Éric Rev­el (LCI), Denis Olivennes (Lagardère Active), Pierre Antoine Gail­ly (CCIP), Charles de Cour­son (député), Stéphane Richard (Orange), Jacques Toubon (Hadopi), Bruno Lasserre (Autorité de la con­cur­rence), Pierre-Hen­ri de Men­thon (Chal­lenges), François Drouin (Oseo), François Xavier Pietri (TF1), Chris­t­ian Saint-Eti­enne (écon­o­miste), Jean-Marc Vit­tori (Les Échos), Alex­is Brézet (Le Figaro), Emmanuel Pitron (RATP), Alain Lamas­soure (député européen), Jean-Marie Cheva­lier (écon­o­miste), Jean-Paul Bet­bèze (écon­o­miste), Pierre André de Chal­en­dar (Saint-Gob­ain), etc…

Ligue internationale contre le racisme et l’antisémitisme (LICRA)

La Licra Paris « organ­ise depuis plusieurs années en parte­nar­i­at avec la mairie du 6e Arrdt. de Paris le Salon du livre antiraciste, man­i­fes­ta­tion cul­turelle de grande ampleur réu­nis­sant de nom­breuses per­son­nal­ités du monde de la cul­ture engagées dans la lutte con­tre le racisme, l’antisémitisme et les dis­crim­i­na­tions. »

Maurice Lévy

PDG de Pub­li­cis Groupe depuis 1987 (troisième groupe de com­mu­ni­ca­tion au monde par le chiffre d’af­faires). « Quant au quo­ti­di­en, il omit de men­tion­ner le fait que Pub­li­cis est action­naire (à 49 %) de la régie du groupe Le Monde, M Pub­lic­ité. Les dirigeants suc­ces­sifs du jour­nal entre­ti­en­nent des rela­tions priv­ilégiées avec M. Lévy, au point que l’un d’entre eux, M. Éric Fot­tori­no, a recon­nu avoir renon­cé, sur les con­seils de cet « ami », à un édi­to­r­i­al dénonçant les pres­sions de M. Nico­las Sarkozy dans le proces­sus de recap­i­tal­i­sa­tion du groupe de presse, en 2010 » (monde-diplomatique.fr).

Henry Hermand

Le mil­lion­aire français ayant fait for­tune dans la grande dis­tri­b­u­tion, proche de Rocard et con­seiller de Macron sur ses vieux jours, a misé sur Fot­tori­no après que ce dernier a été remer­cié du monde, comme le relate Straté­gies : « Mais un autre dirigeant dentre­prise, Hen­ry Her­mand, qui a fait for­tune dans la grande dis­tri­b­u­tion, lui donne carte blanche pour boss­er sur un pro­jet et l’épater. Il planche docto­bre 2012 à juin 2013 avec Lau­rent Greil­samer et Natal­ie Thiriez. Ce sera Le 1. Hen­ry Her­mand les pres­sait de réus­sir du haut de ses 90 ans. « Un mois pour vous, c’est un an pour moi. » Il est mort en ayant eu la sat­is­fac­tion de voir ses deux derniers rêves devenir réal­ité : Le 1 et l’élec­tion d’un jeune homme qu’il jugeait promet­teur : Emmanuel Macron ». Avant son décès, l’homme d’affaires aurait investi 2.5 mil­lions d’euros dans l’hebdomadaire, dont il était action­naire à 51%.

Ils ont dit

« Je ne le voy­ais pas diriger une équipe. Cest un loup soli­taire. Pas un chef de meute.[…] Cest une chose de men­er dix per­son­nes, affirme Alain Minc. Cen est une autre de diriger une rédac­tion de 500 jour­nal­istes », Alain Minc, Forbes, 26/03/2021.

« Le tout en parant les aven­tures fot­tori­nesques des atours de « l’indépendance », du « risque », et en fab­ri­quant le mythe d’un « self-made-man », telle­ment « self-made » qu’il peut compter sur l’appui de cap­i­taux solides et de for­tunes bien établies. Rien de « nou­veau » sous le soleil de la presse cul­turelle donc, dont l’entre-soi struc­turel a encore de beaux jours devant lui. À Yann Barthès qui lui demandait en un mot ce que sig­nifi­ait « être jour­nal­iste », Éric Fot­tori­no répondait, solen­nel : « Accepter d’être bous­culé par le réel ». C’est dire si depuis deux mois la tête doit lui tourn­er. », Acrimed, 13/05/2019.

« Éric a gran­di en vouant une affec­tion débor­dante à son père adop­tif et en éprou­vant une détes­ta­tion encom­brante pour son père biologique. C’est qu’il croy­ait avoir été aban­don­né. Il igno­rait ce que Mau­rice avait enduré au pré­texte qu’il était étranger et juif. Et que l’op­pro­bre des bien-pen­sants allait tou­jours le pour­suiv­re : “Etre juif, con­fie le vieil obstétricien, c’est avoir peur.” », « Le Grand Maman d’Éric Fot­tori­no », bibliobs.nouvelobs.com, 01/06/2010.

Jean-Marie Colom­bani : « Éric Fot­tori­no règne depuis trois ans et demi sur ce quo­ti­di­en. Trois ans et demi, c’est en général suff­isant pour dress­er un bilan à l’image d’un prési­dent améri­cain à mi-man­dat. Or celui-ci porte un nom : la fail­lite ! (…) Toute sa poli­tique depuis qu’il est en place a con­sisté non pas à bâtir, mais à décon­stru­ire, non pas à dévelop­per, mais à détru­ire ce que nous avions pas à pas con­tribué à édi­fi­er. Et que je sache, Éric Fot­tori­no, que j’ai instal­lé et pro­mu, n’a eu de cesse d’approuver, durant ces longues années, la stratégie que j’avais mise en place. Jamais je ne l’ai enten­du cri­ti­quer ce que j’avais décidé et organ­isé pour dévelop­per ce groupe. (…) N’est pas directeur du Monde qui veut ! », « Les pro­pos d’Éric Fot­tori­no sont indignes » blogs.lexpress.fr, 04/11/2010.

Un jour­nal­iste du Monde : « Il fait le tour des salons et des plateaux pour par­ler de ses blessures intimes, alors qu’il se passe des choses impor­tantes à la rédac­tion. Son objec­tif : entr­er à l’Académie. Au moment où le change­ment d’actionnaires se jouait cet été, il sor­tait un livre sur les berges de Seine », « Éric Fot­tori­no, patron du Monde, a‑t-il signé sa dis­grâce ? », rue89.com, 08/11/2010.

« Éric Fot­tori­no a trompé les assem­blées générales des sociétés de per­son­nels. Je con­sidère que le con­sen­te­ment a été vicié. Sa nom­i­na­tion comme prési­dent du groupe est nulle et non avenue. Je ne recon­nais pas sa légitim­ité. Comme je l’indique dans un cour­riel que j’en­voie au con­seil de sur­veil­lance : “On ne con­stru­it pas l’avenir sur un men­songe”. Qui plus est, j’ai passé mon temps a essay­er de l’aider, notam­ment au niveau du droit, pour qu’il puisse repren­dre sa démis­sion, et in fine pour devenir prési­dent du groupe », Jean-Marie Dumay, Nou­v­el Obs, 30/01/2008.

Crédit pho­to : Turb via Wikimé­dia (cc)

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