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Nouveaux critères à la télé allemande : être issu de l’immigration, femme et « woke »

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21 septembre 2021

Temps de lecture : 4 minutes
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Nouveaux critères à la télé allemande : être issu de l’immigration, femme et « woke »

Temps de lecture : 4 minutes

Des changements à la télévision nationale allemande : Aline Abboud, d’origine libanaise et née à Berlin-Est en 1988, présente désormais le journal télévisé sur l’une des principales chaînes publiques outre-Rhin. Dans une interview au journal Taz, elle a récemment déclaré :

« Nous sommes confrontés chaque jour à devoir sélectionner les faits de l’actualité et faire très attention à notre choix de mots. En théorie nous avons l’énorme pouvoir de changer le contenu des informations — ce que nous ne faisons pas, bien sûr.»

De Beyrouth à Istambul en passant par Leipzig

Abboud, qui était aupar­a­vant rédac­trice en chef du jour­nal télévisé d’une autre grande chaîne publique alle­mande, a été reporter et a ani­mé le for­mat poli­tique Ceux d’en haut sur “funk”, le ser­vice d’in­for­ma­tions pour la jeunesse des radiod­if­fuseurs publics sur Inter­net, un for­mat qui pro­pose de nom­breux pro­grammes de gauche et d’ex­trême gauche, voire racistes anti-blancs.

Après avoir étudié l’arabe à Leipzig, Istan­bul et Bey­routh et obtenu un mas­ter, elle a com­mencé sa car­rière en tant que sta­giaire à la rédac­tion du site inter­net du Bun­destag (n.d.t. : équiv­a­lent de notre Assem­blée Nationale) pour arriv­er en 2016 à la télévi­sion du ser­vice pub­lic grâce à la présen­ta­trice Dun­ja Hay­ali (LGBT d’origine Iraki­enne, NDLR), qui lui a con­fié le poste de rédac­trice en chef de l’émis­sion qu’elle présente sur les réseaux sociaux.

Voir aus­si : Alle­magne : pour une expul­sion, qua­tre clan­des­tins entrent

Narcissisme migratoire

À l’écran, Aline Abboud est sou­vent l’ob­jet d’une mise en scène par­ti­c­ulière et de longues séquences dans les films dont elle est respon­s­able. Nar­cis­sisme pur ? En tout cas, la caméra présente trop sou­vent son vis­age en gros plans énormes, allant jusqu’à mon­tr­er un sour­cil ou une oreille en détail pen­dant plusieurs sec­on­des — prob­a­ble­ment avec l’ac­cord de l’intéressée.

Abboud est con­sciente que son ascen­dance étrangère a favorisé sa car­rière, car elle « ne peut pas tou­jours dire exacte­ment si le fait d’être une femme a été plus déter­mi­nant que celui d’être issu de l’im­mi­gra­tion ». Ce qui ne l’incite pas à la réflex­ion mais lui fait dire : 

« Nous avons besoin — en particulier dans l’industrie des médias — de beaucoup plus de personnes ayant des perspectives diverses. Il est indispensable qu’il y ait plus de femmes, si possible issues de l’immigration, dans les professions liées au journalisme ».

Une « objectivité » pro-Verts

Ce qu’elle entend par objec­tiv­ité devient clair, par exem­ple, dans sa con­tri­bu­tion à Ceux d’en haut : Dans une vidéo de dix-sept min­utes, seules trois per­son­nes, en dehors de la présen­ta­trice, ont leur mot à dire : la prin­ci­pale can­di­date des Verts Annale­na Baer­bock, tout au long de l’émis­sion, Robert Habeck (n.d.t. : homme poli­tique et écrivain, mem­bre des Verts), à deux repris­es et une seule fois, pour l’ex-min­istre de l’In­térieur, Thomas de Maiz­ière (CDU), con­nu pour ses sym­pa­thies, se sera  répan­du en appré­ci­a­tions flat­teuses sur les Verts, tout comme l’au­ra fait Habeck avec exubérance. La can­di­date des Verts aura pu ain­si se présen­ter sous son meilleur jour sans ris­quer une approche cri­tique de ses nom­breuses déclarations.

On pour­rait presque penser que cette con­tri­bu­tion du ser­vice pub­lic, sous la forme d’une vidéo de mar­ket­ing, a été com­mandée par le bureau fédéral des Verts. Dans une autre vidéo de la série, ayant pour thème « La cam­pagne élec­torale. Les straté­gies des par­tis », Abboud cou­vre plus ou moins de cri­tiques trois par­tis : la Gauche, la CDU et surtout l’AfD. Les Verts, en revanche, ne reçoivent presque aucun blâme.

Que peut-on atten­dre alors de la nou­velle présen­ta­trice en ter­mes « d’ob­jec­tiv­ité, d’im­par­tial­ité, de diver­sité d’opin­ion, d’équili­bre », critères impérat­ifs des pro­grammes des ser­vices publics, fixés par con­trat ? Il n’est pas dif­fi­cile de trou­ver la réponse…

Voir aus­si : Alle­magne : citoyens d’une nation ou citoyens du monde ? La bour­geoisie est à gauche

Source : Junge Frei­heit, 04/09/21. Tra­duc­tion AC. Les sous-titres sont de notre rédaction

Pho­to : cap­ture d’écran vidéo. Source.

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