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Nicolas de Tavernost : le départ d’un dinosaure du PAF !

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18 février 2024

Temps de lecture : 4 minutes
Accueil | Veille médias | Nicolas de Tavernost : le départ d’un dinosaure du PAF !

Nicolas de Tavernost : le départ d’un dinosaure du PAF !

Temps de lecture : 4 minutes

Il l’a annoncé le 13 février au Figaro : après 37 ans de service, Nicolas de Tavernost quitte la présidence du Directoire de M6.

« J’ai estimé que les con­di­tions actuelles per­me­t­taient, compte tenu de la bonne tenue du groupe, de pass­er à l’é­tape de la suc­ces­sion ». À 73 ans, Nico­las de Tav­er­nost a décidé de pass­er la main, après 37 années passées à la tête de M6. Évo­quant la retraite d’un « par­rain du secteur », cer­tains salu­ent le départ de l’un des « derniers patrons his­toriques du paysage audio­vi­suel français ». Celui de « l’homme des coups »

Quel bilan pour M6 ?

Selon celui qui assumera encore ses fonc­tions jusqu’au 23 avril prochain se félicite des derniers bilans du groupe, affichant pour 2023 un résul­tat net de 234 mil­lions d’euros soit une aug­men­ta­tion de 45 % en un an. En matière d’audiences, Tav­er­nost s’est réjoui de la pro­gres­sion de celles-ci sur les 25 – 49 ans. En ter­mes d’investissement, le patron qui espère « dou­bler a min­i­ma la con­som­ma­tion sur la plate­forme [ndlr. M6+] avec 1 mil­liard d’heures con­som­mées et tripler les revenus stream­ing pour attein­dre 200 mil­lions d’eu­ros à hori­zon 2028 », assure que la « Mai­son M6 est gérée » puisqu’elle béné­fi­cie « d’un demi-mil­liard d’euros de tré­sorerie ». Pour autant, la fin de son man­dat sera mar­quée par l’échec de la fusion entre TF1 et M6, affaire qui aura duré deux ans.

Voir aus­si : Nico­las de Tav­er­nost, portrait

Quel président pour M6 ?

À la suite de la procé­dure de suc­ces­sion engagée par le Con­seil de Sur­veil­lance du Groupe à l’automne passé, c’est David Lar­ra­mendy qui a été désigné pour suc­céder au dinosaure du PAF. Ce Directeur Général de M6 Pub­lic­ité et Directeur Général de M6 Inter­ac­tions depuis le 8 décem­bre 2014, passé par Ernst & Young et Gold­man Sachs, a fait l’objet des éloges de Tav­er­nost qui le décrit comme un « pro­fes­sion­nel tal­entueux avec une forte expéri­ence dans le man­age­ment et d’ex­cel­lents résul­tats à la régie pub­lic­i­taire ». Des­tiné à « préserv­er la cul­ture d’en­tre­prise de M6 », ce choix interne devrait selon lui per­me­t­tre de « main­tenir » et de « fédér­er les équipes ». Il n’aurait quoiqu’il en soit pas été ques­tion pour le vétéran de partager un temps don­né le pou­voir à la tête du groupe. « Quand vous êtes en poste, vous êtes en poste, avait-il con­fié au Monde en mai 2023. Je n’aime pas les fauss­es solu­tions, dans lesquelles on partage le pou­voir un temps avec quelqu’un d’autre ».

La fin d’exercice d’un résistant aux autorités de régulation

La fin de l’activité de Nico­las de Tav­er­nost signe aus­si la dis­pari­tion d’un patron hos­tile aux autorités de régu­la­tion et ses déci­sions. « Le jour où je pour­rai m’exprimer libre­ment, avait-il lancé il y a quelques mois dans les colonnes d’un quo­ti­di­en, ce serait pour dire que je ne suis pas super fan des autorités indépen­dantes en général… » Il avait aus­si fait état de sa volon­té d’amender les « règles absur­des » des autorités de régu­la­tion de l’audiovisuel. La nou­velle autori­sa­tion d’émettre sur la TNT, obtenue 27 avril 2023 par M6 et qui per­met à la chaîne d’émettre sur ce canal pen­dant dix ans, sem­blait aus­si con­di­tion­née par le choix d’un nou­veau prési­dent du direc­toire avant le terme du bail. C’est désor­mais chose faite, avec le départ de ce patron qui s’avoue « libéral ». Et qui con­cède par­mi ses regrets celui de ne pas « avoir tou­jours réus­si à con­va­in­cre les autorités publiques de faire évoluer la règle­men­ta­tion », notam­ment quant à « l’in­ter­dic­tion de ces­sion d’une chaîne TNT durant 5 ans après la réat­tri­bu­tion de sa fréquence, mesure qui fos­silise, selon lui, l’in­té­gral­ité du paysage audio­vi­suel français ».

Voir aus­si : M6 gardera sa fréquence con­tre Niel qui vise CNews en 2025