Ojim.fr
Veille médias
Dossiers
Portraits
Infographies
Vidéos
Faire un don
PUBLICATIONS
Yann Barthès, Dilcrah, Netflix, Frontex, Bellingcat... Découvrez les publications papier et numériques de l'Observatoire du journalisme.
→ En savoir plus
PUBLICATIONS
Yann Barthès, Dilcrah, Netflix, Frontex, Bellingcat... Découvrez les publications papier et numériques de l'Observatoire du journalisme.
→ En savoir plus
Médiamétrie : la télé rechute !

L’article que vous allez lire est gratuit. Mais il a un coût. Un article revient à 50 €, un portrait à 100 €, un dossier à 400 €. Notre indépendance repose sur vos dons. Après déduction fiscale un don de 100 € revient à 34 €. Merci de votre soutien, sans lui nous disparaîtrions.

20 janvier 2023

Temps de lecture : 4 minutes
Accueil | Veille médias | Médiamétrie : la télé rechute !

Médiamétrie : la télé rechute !

Temps de lecture : 4 minutes

Après l’embellie covidienne, la consommation du petit écran a connu une forte décrue. Une tendance qui n’implique pas une austérité numérique mais un bouleversement de l’usage des écrans.

Une décrue inédite !

En 2022, en moyenne, les français ont passé 3h36 devant la télévi­sion selon le rap­port Médi­amétrie 2022. C’est beau­coup certes mais c’est surtout quinze min­utes de moins qu’en 2021 et 32 de moins qu’en 2020 (année faste du fait du con­fine­ment). Si on regarde un peu plus loin dans le rétro­viseur on peut con­stater une cer­taine sta­bil­ité au cours des exer­ci­ces : 3h40 en 2019, 3h46 en 2018, 3h42 en 2017 et 3h43 en 2016.

La chute de 2022 peut laiss­er envis­ager à moyen terme un pas­sage sous la barre des trois heures qui ramèn­erait au niveau d’avant les années 90 ! L’augmentation de la con­som­ma­tion avait pour­tant été con­tin­uelle de 1987 à 2010, avec en tout 25 % de vision­nage en plus pour les français selon l’Insee.

Les pre­mières décrues des années 2010 sont attribuées à l’explosion du numérique.

Moins de télévi­sion ne cor­re­spond donc pas à moins d’écran mais à une mod­i­fi­ca­tion du rap­port aux sup­ports numériques.

Si la liseuse PDF ne s’af­fiche pas, vous pou­vez télécharg­er directe­ment le rap­port sur le site de Médi­amétrie.

2022 une année pourtant cathodique

La ten­dance pour­rait être beau­coup plus forte dans les années à venir. En effet, 2022 aurait dû être une année riche en télévi­sion. La guerre en Ukraine, l’élection prési­den­tielle et la Coupe du monde de foot­ball ont dopé les audi­ences et sans ces trois « événe­ments » on peut imag­in­er que le petit écran se serait effon­dré encore plus bas. La finale de la Coupe du monde de foot­ball a ain­si été regardée jusqu’à 30 mil­lions de per­son­nes en France alors que la finale de 1998 n’avait rassem­blé « que » 20 mil­lions de téléspectateurs.

On peut envis­ager que pour les grands événe­ments sportifs, les réseaux soci­aux, par leur viral­ité, poussent à la con­som­ma­tion télévisée. En dépit de ce record d’audience, TF1 a per­du 1 % de part d’audience nationale en 2022 par rap­port à 2021 pas­sant de 19,7 % à 18,7 % (loin devant France 2 qui pro­gresse de 14,7 % à 14,8 %, France 3 com­plé­tant le podi­um en se main­tenant à 9,4 %).

Des chaînes d’info pas si prisées

L’actualité ukraini­enne aurait pu laiss­er penser à une explo­sion de la con­som­ma­tion des chaînes d’info en con­tinu mais la ten­dance demeure assez douce. BFM TV mar­que une belle pro­gres­sion pas­sant de 2,9 % à 3,3 %, CNews  de 2 % à 2,1 % et LCI de 1,1 à 1,7 %. Toutes pro­gressent donc mais restent à des niveaux très bas en com­para­i­son au trio de tête.

En revanche, si ces chaînes ne sont pas par­mi les plus regardées, il s’agit de tenir compte de deux élé­ments : d’une part, elles tour­nent en con­tinu dans de nom­breux cafés et restau­rants, ce qui peut aug­menter d’une cer­taine manière leur audi­ence. D’autre part, et c’est le point le plus impor­tant, ces chaînes sont « créa­tri­ces » de con­tenus pour les réseaux soci­aux. Ain­si, la chaîne CNews, qui appa­raît éton­nam­ment basse en ter­mes d’audience, est très large­ment reprise sur les réseaux soci­aux pour des pro­pos polémiques. Une car­ac­téris­tique qu’elle partage avec BFMTV, dont les entre­tiens d’Apolline de Mal­herbe sont sou­vent l’objet de nom­breux échanges sur les réseaux.

Transformations et interdépendance

Les gros scores de la télévi­sion sont aujourd’hui ali­men­tés par les réseaux et inverse­ment. L’émission de Cyril Hanouna « Touche pas à mon poste » est ain­si un for­mat vivant deux fois. Une pre­mière fois sur le petit écran et une sec­onde fois sur les réseaux soci­aux. Inverse­ment, en « par­lant » d’un sujet de manière récur­rente, le réseau social va dop­er l’intérêt pour un événe­ment (comme la finale du Mon­di­al de foot­ball). La baisse de la con­som­ma­tion de télévi­sion devrait donc se pour­suiv­re sans tuer pour autant le petit écran. La pro­duc­tion télévisée a ain­si besoin des réseaux soci­aux et inverse­ment. Ce qui boule­verse l’équilibre en place con­cerne plus la télévi­sion comme out­il pour regarder des films et des séries. L’apparition des plate­formes a ain­si fait vol­er en éclat les télé­films et les pro­grammes ciné­mas « phares » du dimanche soir. Autres temps, autres mœurs.