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Les mécomptes de France Antilles

11 octobre 2014

Temps de lecture : 3 minutes
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Les mécomptes de France Antilles

Temps de lecture : 3 minutes

Le placement en redressement judiciaire de la société France Antilles Martinique (FAM) le 30 septembre, suscite au moins deux questions qui ne manqueront pas d’interpeller les juges du tribunal de commerce de Fort de France.

FAM, qui édite le quo­ti­di­en éponyme, et France Guyane à Cayenne, a cédé en févri­er sa fil­iale d’af­fichage Sam­sag au groupe antil­lais de dis­tri­b­u­tion ali­men­taire et de pièces détachées Ho Hio Hen. Fin jan­vi­er, la société avait déjà ven­du sa sta­tion de radio Trace FM. Selon plusieurs sources, le mon­tant de la seule trans­ac­tion sur Sam­sag se serait élevé à cinq ou six mil­lions d’eu­ros pour cette société qui, comme tous les act­ifs du groupe Her­sant médias, ne pub­lie aucun compte. Or, ce mon­tant, qui aurait pu servir à ren­flouer la tré­sorerie de France Antilles Mar­tinique, n’ap­pa­raît nulle part. GHM avait indiqué à l’époque que la somme récupérée servi­rait à ren­flouer les caiss­es de Nice matin, en plus grande dif­fi­culté encore (six mil­lions d’eu­ros de pertes en 2012). Côté PACA, les syn­di­cats affir­ment n’avoir jamais vu la couleur de cet argent. La sec­onde inter­ro­ga­tion con­cerne les comptes 2012 de FAM. À l’époque, l’ex­pert-compt­able du comité d’en­tre­prise aurait demandé la resti­tu­tion par GHM de trois mil­lions d’eu­ros de Man­age­ment fees dans les caiss­es de sa fil­iale mar­tini­quaise. Faute de réponse con­crète, les états compt­a­bles n’avaient pas été validés de son côté. Env­i­ron neuf mil­lions d’eu­ros feraient donc défaut à l’édi­teur des deux quo­ti­di­ens. Ce dernier aurait plusieurs mois d’ar­riérés de charges sociales, ce qui aurait pré­cip­ité le place­ment en redressement.

Avec une dif­fu­sion en baisse de 5% en 2013 (35 000 exem­plaires pour le quo­ti­di­en de Fort de France et huit mille exem­plaires pour celui de Cayenne), et un recul de 7% de ses recettes pub­lic­i­taires, France Antilles Mar­tinique aurait per­du entre deux et qua­tre mil­lions d’eu­ros. Le manque d’in­vestisse­ment de GHM, notam­ment indus­triel, est venu encore ampli­fi­er un marché de la presse baissier dans les DOM TOM comme en métro­pole. Le groupe devrait rapi­de­ment pro­pos­er un plan de con­tin­u­a­tion, lourd sociale­ment. Près de 25% des postes (200 salariés) pour­raient être sup­primés. GHM, qui ven­dra son dernier act­if mét­ro­pol­i­tain, Nice matin, le 13 octo­bre, n’au­rait pas pour l’in­stant l’in­ten­tion de se sépar­er de France Antilles Mar­tinique. Il avait ain­si refusé en 2013 une offre de 10 mil­lions d’eu­ros. Allégée, FAM sera viable économique­ment. Surtout, la société fait par­tie d’un ensem­ble avec France Antilles Guade­loupe, qui représente au total 57 mil­lions de CA (en 2012). La société éditrice du quo­ti­di­en de Pointe-à-Pitre est, elle, en bonne san­té finan­cière. En 2015, le titre fêtera ses 50 ans et rever­ra l’of­fre édi­to­ri­ale de son sup­plé­ment TV mag qui lui aura un demi-siècle.

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