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Laetitia Avia condamnée pour harcèlement moral

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12 juillet 2023

Temps de lecture : 3 minutes
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Laetitia Avia condamnée pour harcèlement moral

Temps de lecture : 3 minutes

Laetitia Avia ? Vous aviez oublié ? Mais si ! l’ancienne députée d’origine togolaise LREM de Paris, auteur d’une proposition de loi liberticide sur les réseaux sociaux, retoquée par le conseil constitutionnel. Celle qui refusait les « discours de haine ». Celle-là même qui vient d’être condamnée pour avoir malmené et méprisé ses collaborateurs parlementaires.

Itinéraire d’une loi

Lors du dîn­er du Crif en 2018, Emmanuel Macron con­fie une mis­sion con­tre la cyber­haine à la députée Avia, Gil Taïeb, vice-prési­dent du Crif, et Karim Amel­lal, écrivain fran­co-algérien. Un rap­port détail­lé est remis en sep­tem­bre 2018, où appa­rais­sent déjà les lignes de force de la loi à venir : amendes dis­sua­sives pour les opéra­teurs en cas de mod­éra­tion lax­iste, délai de 24 heures pour le retrait de con­tenus haineux, procé­dure de sig­nale­ment unique.

Le texte du pro­jet de loi est déposé à l’Assemblée en mars 2019, il est finale­ment adop­té le 9 juil­let 2019 à la qua­si-una­nim­ité. Les séna­teurs de droite, qui avaient lour­de­ment amendé le texte et fait échouer les efforts de la com­mis­sion mixte par­i­taire, sai­sis­sent le Con­seil Con­sti­tu­tion­nel qui retoque la loi en juin 2020.

Par­tie par la porte, la loi revient par la fenêtre sous un pré­texte bur­lesque et sous le cou­vert de la loi sur le séparatisme dont les décrets d’application sor­tiront début 2022, per­me­t­tant leur appli­ca­tion pour les élec­tions à venir. Son arti­cle 42 ren­force les mesures lib­er­ti­cides con­tre « les dis­cours de haine », encour­age la col­lab­o­ra­tion des plate­formes numériques avec les autorités judi­ci­aires et les con­traint sous peine d’amendes à ren­forcer tous moyens humains et numériques en faveur de la cen­sure dite « anti-haine ». Com­pren­dre par là tout dis­cours frontal s’opposant à l’oligarchie libérale lib­er­taire et à ses intérêts matériels et moraux.

Condamnée pour harcèlement moral

Cinq de ses anciens assis­tants par­lemen­taires accu­saient la députée de Paris d’humiliations et d’abus de pou­voir. Pro­pos sex­istes sur le « chine­toque » de l’équipe, ou con­sid­érés comme homo­phobe, quand elle écrit après un amende­ment d’une loi favor­able aux LGBTQ+ : « On a voté l’amendement des PD ». Out­re les six mois de prison avec sur­sis et les deux ans d’inéligibilité , l’ancienne députée a égale­ment été con­damnée à vers­er 2 000 euros à qua­tre des plaig­nants et à cou­vrir leurs frais judiciaires.

Un caractère bien trempé

Le 5 juil­let 2017, Le Canard Enchaîné rend pub­lic un rap­port de la police munic­i­pale qui se révèle acca­blant pour la députée fraîche­ment élue. Elle aurait mor­du un chauf­feur de taxi, suite au refus de celui-ci d’accepter un paiement par carte ban­caire, le ter­mi­nal étant hors ser­vice. Le chauf­feur aurait redé­mar­ré la voiture pour la diriger vers le dis­trib­u­teur le plus proche. L’intéressée nie en bloc, arguant qu’elle n’a fait que touch­er l’épaule du chauf­feur, qui lui aurait pris sa carte de force tout en refu­sant obstiné­ment d’arrêter le véhicule. Là où le bât blesse, c’est qu’elle aurait recon­nu avoir mor­du le con­duc­teur devant les policiers munic­i­paux lorsque ceux-ci se sont présen­tés sur les lieux de l’agression. La jeune femme finit par porter plaine pour séques­tra­tion, tan­dis que le chauf­feur porte plainte pour coups et blessures.

Depuis son échec élec­toral, Laeti­tia Avia s’est recon­ver­tie vers le con­seil numérique pour des sociétés ou des asso­ci­a­tions améri­caines, liées au par­ti démoc­rate ou aux réseaux de Georges Soros.

Voir aus­si : Laeti­tia Avia, portrait