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Jullian Assange espionné à l’ambassade d’Équateur à Londres, puis expulsé et enfin arrêté

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15 avril 2019

Temps de lecture : 3 minutes
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Jullian Assange espionné à l’ambassade d’Équateur à Londres, puis expulsé et enfin arrêté

Temps de lecture : 3 minutes

Julian Assange était prisonnier à l’ambassade d’Équateur à Londres depuis 2012. À la suite de l’élection en avril 2017 du nouveau président équatorien libéral, Lenin (sic) Moreno, qui a défini Assange comme « un caillou dans la chaussure » (a stone in the shoe), le lanceur d’alertes était victime de brimades et espionné par des caméras introduites dans sa chambre.

Vidéos d’Assange en vente à Madrid

Le Guardian de Lon­dres dans son édi­tion numérique du 10 avril 2019 révèle que des indi­vidus pro­po­saient à Madrid (con­tre rémunéra­tion) des vidéos de Julian Assange pris­es à son insu. Ces vidéos qui inclu­ent une par­tie audio repren­nent des entre­tiens d’Assange avec ses avo­cats et avec son médecin.

Un de ses avo­cats, Maître Robin­son a décrit cette sur­veil­lance comme « une sévère atteinte au priv­ilège de con­fi­den­tial­ité entre un client et son avo­cat, une atteinte qui affaib­lit la défense dans son tra­vail ». Des rumeurs per­sis­tantes depuis mars 2019 indiquent que le gou­verne­ment équa­to­rien envis­age l’expulsion d’Assange car ce dernier « met en dan­ger les bonnes rela­tions entretenues avec le Roy­aume Uni, d’autres États de l’Union Européenne et d’autres pays ». On peut y voir la pres­sion des États-Unis qui ont tou­jours man­i­festé la ferme volon­té de voir Assange, extradé, jugé et con­damné à la prison à vie ou exé­cuté pour haute trahi­son. En novem­bre 2018, la mère de Julian Assange avait lancé un appel au sec­ours esti­mant la vie de son fils en danger.

Expulsion et arrestation en attendant l’extradition

Le 11 avril 2019, les caméras assis­taient en direct à l’expulsion manu mil­i­tari d’un Assange très affaib­li par une cohorte de mem­bres de l’ambassade immé­di­ate­ment relayés par des policiers bri­tan­niques. Dans la foulée les autorités sué­dois­es annonçaient qu’une vieille affaire pour « viol » (des rap­ports con­sen­tis avec des « préser­vat­ifs défectueux ») serait réac­tivée, les autorités améri­caines demandaient son expul­sion qui serait exam­inée par le sys­tème judi­ci­aire bri­tan­nique. Rap­pelons ce que nous écriv­ions en décem­bre 2018 :

« Imag­inez que vous êtes enfer­mé dans une pièce exigüe de quelques mètres car­rés pen­dant plus de 2.200 jours, sans jamais sor­tir, sans pren­dre l’air, sans famille ni amis, dans quel état seriez-vous ? Assange est malade physique­ment et psychologiquement.

Comme le note son suc­cesseur à la tête de Wik­ileaks, l’islandais Kristinn Hrafns­son, après une vis­ite à l’ambassade : ses con­di­tions se sont dur­cies de manière telle qu’Assange est véri­ta­ble­ment dans une prison avec des gar­di­ens équa­to­riens devenus hos­tiles. Il ajoute « Ils veu­lent bris­er Assange, le détru­ire ». Qui est ce « Ils »? L’État pro­fond améri­cain, sec­ondé par les ser­vices bri­tan­niques aux ordres et nolens volens l’Équateur, un très petit État qui peut subir de mul­ti­ples pres­sions ».

Tout était déjà dit. La France s’honorerait à deman­der une véri­ta­ble pro­tec­tion judi­ci­aire pour Julian Assange, nous y reviendrons.