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La justice américaine accorde la liberté à Julian Assange

26 juin 2024

Temps de lecture : 5 minutes
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La justice américaine accorde la liberté à Julian Assange

Temps de lecture : 5 minutes

Le 19 juin 2022, l’OJIM annonçait la décision du Royaume-Uni d’autoriser l’extradition de Julian Assange aux États-Unis. Si nous alertions déjà sur les risques, sur la haute charge symbolique et la volonté des États-Unis de « se servir d’Assange comme un exemple… et un avertissement », un porte-parole du Ministère de l’Intérieur avait pourtant émis une discrète réserve : la ministre d’État devait « signer une ordonnance d’extradition » à condition qu’il n’y ait « aucun motif d’interdire l’ordonnance ». Les propos ont également été rapportés par l’OJIM.

Les dangers d’un procès sur le continent américain

En mars 2024, Fran­ce­in­fo avait insisté sur le dan­ger d’un procès aux États-Unis en relayant les argu­ments des avo­cats de Julian Assange, qui con­sid­èrent « que le sys­tème judi­ci­aire améri­cain est bien dif­férent des sys­tèmes européens, il est “bien plus com­plexe et peut con­duire à des actes de tor­ture et à une peine de mort”. Maître Antoine Vey estime “qu’aux États-Unis, un procès équitable n’est pas pos­si­ble” car “une fois sur le sol améri­cain, per­son­ne ne pour­ra faire respecter les garanties qui ont été don­nées”. » Les avo­cats du lanceur d’alerte, selon Fran­ce­in­fo, déplo­raient égale­ment la faible mobil­i­sa­tion des démoc­ra­ties européennes, con­sid­érant comme insuff­isants les dif­férents mou­ve­ments citoyens : « par­fois, on déplore un peu que le sort de ce jour­nal­iste ne soit pas plus mobil­isant dans l’opin­ion publique inter­na­tionale ».

Des manifestations de soutien massives

Bien que peu coor­don­nés, des citoyens du monde entier se sont appro­priés ce com­bat en man­i­fes­tant, comme face à la Haute Cour de jus­tice de Lon­dres le 26 mars 2024, comme le partage Le Jour­nal du Dimanche ou encore, selon Fran­ce­in­fo, à Madrid le 20 févri­er 2024 : « Julian Assange béné­fi­cie de sou­tiens dans le monde entier. Ici, un man­i­fes­tant à Madrid bran­dit […] une pan­car­te devant l’am­bas­sade améri­caine : “On ne tue pas le mes­sager” ». Le slo­gan a été repris dans plusieurs pays : en Espagne, « No matar al men­sajero », au Cana­da, « Don’t shoot the mes­sen­ger » (BBC).

En France, la branche « jour­nal­istes » SNJ du syn­di­cat ouvri­er CGT avait par exem­ple appelé à se réu­nir dans plusieurs villes de France pour défendre le jour­nal­iste. Sur place, aux États-Unis, cer­tains « mem­bres du Con­grès améri­cain [avaient demandé] la libéra­tion de Julian Assange ».

Une procédure d’appel encourageante

Ces sou­tiens avaient per­mis de per­me­t­tre au célèbre jour­nal­iste — présen­té dans ce por­trait de l’OJIM — de faire appel de la déci­sion du Roy­aume-Uni d’autoriser son extra­di­tion vers les États-Unis, une nou­velle qui a été partagée par de nom­breux journaux.

Antérieure­ment, les prob­lèmes de san­té de Julian Assange avaient préoc­cupé la Haute Cour bri­tan­nique. Ain­si, les dif­férents médias qui ont relaté l’affaire s’accordent sur la rai­son de cette déci­sion, comme en par­le Le Monde : les « garanties jugées insuff­isantes ». Plus pré­cisé­ment, « les autorités améri­caines ont […] apporté la garantie que Julian Assange n’encourerait pas la peine de mort au cours de son procès, mais n’ont pas, selon les avo­cats du lanceur d’alerte, don­né d’assurances suff­isantes con­cer­nant le droit à la lib­erté d’expression. »

Les lim­ites posées par le Roy­aume-Uni s’annonçaient déjà comme une garantie poten­tielle pour Julian Assange et, plus générale­ment, pour la lib­erté d’expression aux États-Unis dans un procès qui se veut jurispru­den­tiel. « “Ce jour mar­que un tour­nant”, s’est réjouie l’épouse de Julian Assange, Stel­la, devant le tribunal ».

Néan­moins, Amnesty Inter­na­tion­al restait très pru­dente : le « risque d’être extradé vers les États-Unis » est par­ti­c­ulière­ment présent au point que « la lib­erté de la presse dans le monde risque d’être durable­ment men­acée » pour l’association. De la même manière, le dan­ger d’un procès dans son pays présen­tait un grand risque selon son avo­cate et épouse Stel­la Assange : « Il existe une crainte réelle et fondée que Julian Assange soit assas­s­iné », comme le partage France Cul­ture.

Enfin la libération

L’annonce de sa lib­erté soulage les sou­tiens de Julian Assange, ain­si que ses proches et l’équipe de Wik­iLeaks. « “Je suis recon­nais­sante que le cal­vaire de mon fils touche enfin à sa fin. Cela mon­tre l’im­por­tance et le pou­voir de la diplo­matie dis­crète”, a déclaré sa mère, Chris­tine Assange, dans un com­mu­niqué dif­fusé par les médias aus­traliens, partage Le Figaro. Plus pré­cisé­ment, les doc­u­ments de la jus­tice améri­caine pré­cisent que le lanceur d’alerte aus­tralien devrait désor­mais plaider coupable unique­ment pour « com­plot pour obtenir et divulguer des infor­ma­tions rel­e­vant de la défense nationale ».

Cela fait toute la dif­férence : « Il devrait être con­damné à 62 mois de prison, déjà purgés en déten­tion pro­vi­soire à Lon­dres, ce qui lui per­me­t­trait de regag­n­er libre son Aus­tralie natale. » analyse Le Figaro.

Dans un arti­cle dédié, le média se fait témoin de la joie com­mune des médias, des mil­i­tants, du Haut-Com­mis­sari­at de l’ONU aux droits de l’homme et du gou­verne­ment aus­tralien, qui avait « présen­té une demande offi­cielle en ce sens en févri­er ». L’affaire a « traîné en longueur depuis trop longtemps » avait estimé le gou­verne­ment du pays natal de Julian Assange.

Julian Assange a désor­mais quit­té sa prison de haute sécu­rité de Lon­dres qui l’enfermait depuis cinq ans dans l’attente de son procès qui aura lieu mer­cre­di 26 juin, à neuf heures français­es, au tri­bunal fédéral des îles Mar­i­annes. Avant de s’envoler pour l’Australie et retrou­ver sa famille. Bien­v­enue Julian !

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