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Figaro : Dominique Reynié revient sur l’interdiction de la page Defend Europe par Facebook

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4 août 2018

Temps de lecture : 3 minutes
Accueil | Veille médias | Figaro : Dominique Reynié revient sur l’interdiction de la page Defend Europe par Facebook

Figaro : Dominique Reynié revient sur l’interdiction de la page Defend Europe par Facebook

Temps de lecture : 3 minutes

Red­if­fu­sion. Pre­mière dif­fu­sion le 15 mai 2018

Nous avons consacré plusieurs articles aux réactions des médias après l’action de Génération Identitaire de défense des frontières européennes dans les Alpes françaises en avril 2018. Le vocabulaire employé que ce soit dans les médias nationaux ou régionaux, à la télévision ou à la radio, était celui de la disqualification morale. L’interdiction de deux pages Facebook par le réseau social californien a été analysée en référence à un article de la Fondation Polemia. Le politologue Dominique Reynié, Président de la Fondapol (souvent présentée comme proche de LR) a publié une intéressante tribune sur le sujet dans Le Figaro du 11 mai 2018).

Comment Facebook justifie la censure

Le poli­to­logue enseignant à Sci­ences Po et spé­cial­iste du pop­ulisme, cite le com­mu­niqué de Face­book. L’entreprise jus­ti­fie sa déci­sion en ces ter­mes : « Nous n’au­torisons pas les dis­cours inci­tant à la haine sur Face­book, parce que ces dis­cours créent une atmo­sphère d’in­tim­i­da­tion et d’ex­clu­sion, et peu­vent aboutir à des vio­lences dans le monde réel. » Exhibant ensuite le « code de con­duite » signé avec la Com­mis­sion européenne en 2016, Face­book assure avoir l’oblig­a­tion de réa­gir en moins de vingt-qua­tre heures quand un « dis­cours de haine » lui est sig­nalé par des util­isa­teurs ». Fin de citation.

Dominique Reynié pour­suit : « Pour­tant, cha­cun peut con­sul­ter, exem­ple entre mille, des comptes de black blocks, agré­men­tés de vidéos ou de pho­tos mon­trant des policiers en flamme, des CRS à terre et blessés, le tout accom­pa­g­né de com­men­taires jubi­la­toires qui expri­ment sou­vent de la haine. C’est depuis l’un de ces comptes, tou­jours act­if et dont je n’ap­prou­verais pas la sup­pres­sion, qu’à l’oc­ca­sion du 1er Mai fut lancé un événe­ment promet­tant, je cite, « un mai sauvage », auquel se sont inscrits plus de 1100 par­tic­i­pants, don­nant lieu à des man­i­fes­ta­tions de haine dont on a pu con­stater ce jour-là les effets, bel et bien réels, dans les rues de Paris, sans émou­voir Face­book ».

Censure privée et censure publique, enfouissement des opinions

L’auteur souligne, ce qui avait déjà sur­pris l’Ojim, la con­jonc­tion d’une cen­sure publique (l’intervention du préfet qui pré­side la DILCRAH) et d’une cen­sure privée (celle de l’entreprise Face­book) : « Qui peut dire com­ment et par qui a été prise la déci­sion de fer­mer le compte de Généra­tion iden­ti­taire ? Pourquoi ce compte en par­ti­c­uli­er, par­mi tous ceux qui, sou­vent, devraient être frap­pés de la même sanc­tion ? Enfin, pourquoi un préfet de la République, le délégué inter­min­istériel à la lutte con­tre le racisme, l’an­tisémitisme et la haine anti-LGBT (Dil­crah), s’est-il publique­ment réjoui de la déci­sion de Face­book, dans un tweet dont le texte et la forme sem­blent vouloir sug­gér­er qu’il avait lui-même pris part à cette déci­sion ou qu’il en avait été infor­mé ? S’ag­it-il d’un pacte de cen­sure entre la puis­sance publique et l’en­tre­prise privée ? ».

Il ajoute que le procédé, « l’em­ploi d’une procé­dure privée, aus­si par­faite­ment invis­i­ble que ter­ri­ble­ment effi­cace, offrant le pou­voir de déclass­er — en fait d’en­fouir — des opin­ions», aboutit à une cen­sure silen­cieuse, en-dehors de toute inter­ven­tion judi­ci­aire. Il con­clut « la ques­tion posée par la fer­me­ture du compte de Généra­tion iden­ti­taire est, à pro­pre­ment par­ler, cru­ciale : il s’ag­it de savoir si nous sommes engagés dans un proces­sus de pri­vati­sa­tion de nos lib­ertés publiques et en dehors de tout con­trôle de type juri­dic­tion­nel ou par­lemen­taire. ». La ques­tion est posée.

L’article com­plet est ici.