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Fake News, le Washington Post pris la main dans le sac

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1 décembre 2020

Temps de lecture : 3 minutes
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Fake News, le Washington Post pris la main dans le sac

Temps de lecture : 3 minutes

Karen Attiah, journaliste et rédactrice en chef Opinion au Washington Post, a posté le 21 novembre 2020, une infox/fake news qui a été relayée et a entraîné plusieurs réactions épidermiques contre la France.

Séparatisme et fichage des élèves

Tout part du pro­jet de loi con­tre « les séparatismes », dernière idée macroni­enne pour lut­ter con­tre la mon­tée de l’Islam rad­i­cal en France. Ce pro­jet de loi sus­cite plusieurs polémiques et notam­ment à l’étranger. C’est ain­si que Karen Atti­ah a dénon­cé le gou­verne­ment français qui voudrait « don­ner des numéros d’identification aux élèves musulmans ».

Le prob­lème est que l’information orig­inelle­ment don­née par Karen Atti­ah est tout sim­ple­ment fausse. Cédric O, le secré­taire d’État chargé du numérique a rapi­de­ment réa­gi pour démen­tir et Karen Atti­ah a fini par sup­primer son tweet en s’excusant platement.

Karen Atti­ah est une habituée du com­mu­nau­tarisme, elle-même affil­iée à l’association des jour­nal­istes noirs aux États-Unis (Nation­al Asso­ci­a­tion of Black Jour­nal­ists). Du haut de sa tour d’ivoire pro­fes­sion­nelle, elle pointe du doigt tout ce qui pour­rait ressem­bler de près ou de loin à de l’oppression. La douce Karen a été remise en place notam­ment par un « français non blanc » qui dans un tweet lui a demandé de soign­er sa fran­co­pho­bie (Tudor Alex­is, 23 novem­bre 2020).

La vibration mulsulmane reprend l’information

Mais l’histoire ne s’arrête pas là car son tweet a été très vite relayé par The Mus­lim Vibe, une plate­forme médi­a­tique musul­mane qui se donne pour objec­tif d’augmenter l’influence des musul­mans occi­den­taux à tra­vers un con­tenu très engagé. « The Mus­lim Vibe is a grass­roots media plat­form with an aim to inspire, inform and empow­er West­ern Mus­lims; through pow­er­ful and engag­ing Islam­ic con­tent. » Le média en avait rajouté une couche en se fen­dant d’un long arti­cle expli­quant que la France est pro­fondé­ment raciste et sup­prime des lib­ertés fon­da­men­tales à ses citoyens musul­mans… Ils ont fini par se rétracter par­tielle­ment en cor­rigeant leur début d’article pour men­tion­ner que tous les élèves de France pos­sè­dent un numéro d’identification mais le reste de l’article est tou­jours là.

Au tour du Pakistan

L’histoire con­tin­ue et la sit­u­a­tion s’envenime encore un peu plus avec un nou­veau pro­tag­o­niste : la min­istre des droits de l’homme pak­istanais, Shireen Mazari. La même qui en 2019, après un atten­tat islamique à Lon­dres, avait préféré dénon­cer les jour­naux anglais qui rap­pelaient l’origine pak­istanaise du ter­ror­iste plutôt que présen­ter ses con­doléances aux vic­times. C’est donc Shireen Mazari qui, à tra­vers ses tweets, a com­paré la sit­u­a­tion au traite­ment infligé aux juifs pen­dant la 2ème Guerre mon­di­ale, trai­tant car­ré­ment Emmanuel Macron de nazi. Com­para­i­son par­faite­ment déplacée qui a immé­di­ate­ment fait réa­gir le gou­verne­ment français en démen­tant l’information. Shireen Mazari s’est finale­ment con­tentée de sup­primer son tweet sans même s’excuser. De nom­breuses man­i­fes­ta­tions ont encore lieu en réac­tion aux car­i­ca­tures de Char­lie Heb­do ressor­ties suite à l’assassinat de Samuel Paty.

Dialo en renfort

N’oublions pas non plus le sou­tien apporté à la jour­nal­iste améri­caine par Rokhaya Dia­lo qui en a prof­ité pour dénon­cer les élites français­es. « En réal­ité ce qui INSUPPORTE nos élites qui cri­tiquent ardem­ment les « médias améri­cains », c’est le fait d’assister avec impuis­sance à l’expression de non-Blanc.he.s décrivant la France selon leurs pro­pres ter­mes dans des sphères aux­quelles ils/elles n’ont pas accès. Cheh! ». Nous igno­ri­ons le sens de l’interjection Cheh ! Ren­seigne­ment pris, c’est de l’arabe de ban­lieue et veut dire « Bien fait ». Mer­ci Rokhaya.