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Adieu Facebook, bonjour Meta

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1 novembre 2021

Temps de lecture : 3 minutes
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Adieu Facebook, bonjour Meta

Temps de lecture : 3 minutes

La maison mère du « livre des visages » (traduction littérale de Facebook, au départ un simple trombinoscope) devient « Meta ». Meta comme Metaverse, le futur univers virtuel venu de Californie destiné à remplacer nos existences réelles par des existences digitales.

Meta, le grand tout

Meta vient du san­scrit par le grec et implique suc­ces­sion, change­ment, trans­for­ma­tion. L’évolution du pré­fixe l’a entraîné plutôt vers le con­cept « d’au-delà », d’où la méta­physique, la métapoli­tique, la méta­mor­phose etc. Et c’est une bien une sorte de méta­mor­phose que pré­tend pro­pos­er Mark Zucker­berg. De même que la mai­son mère de Google s’appelle main­tenant Alpha­bet, la mai­son mère de Face­book s’appellera Meta recou­vrant les mar­ques Face­book, Insta­gram, Ocu­lus ou WhatsApp.

Voir aus­si : Mark Zucker­berg, une biogra­phie exem­plaire par Daniel Ichbiah

Pourquoi du Meta fin 2021 ?

Les réseaux soci­aux Face­book et Insta­gram sont cri­tiqués à juste titre mais pour de mau­vais­es raisons. L’idéologie dom­i­nante libérale lib­er­taire (un para­doxe de plus) réclame de ces réseaux non pas moins de cen­sure et plus de lib­erté mais le con­traire, moins de lib­erté et plus de cen­sures au nom des fumeux et lib­er­ti­cides « dis­cours con­tre la haine ». Le change­ment de nom per­met un effet écran de fumée, par­lons de notre nou­velle mar­que et non pas de nos prob­lèmes au moment où nous sommes désignés comme des cap­i­tal­istes pur sucre ou pur dol­lar et non pas de chou­ettes copains défen­dant les droits de l’homme et du homard.

Meta vers Metavers ou Metaverse

Mais le pro­jet va plus loin, Zucker­berg veut lancer, dans un avenir non déter­miné mais proche (on par­le de cinq ans), « Metavers » ou « Meta­verse » un univers pure­ment virtuel où vous pour­rez suiv­re des cours, faire vos cours­es, assis­ter à des pièces de théâtre, regarder des films, ren­con­tr­er des amis, tra­vailler et qui sait vivre des expéri­ences sex­uelles plus sat­is­faisantes que dans la vie réelle. Un casque immer­sif sur la tête vous pour­rez rejoin­dre une réu­nion de votre entre­prise, essay­er un vête­ment et le com­man­der, pren­dre un verre avec des amis, cour­tis­er qui vous voudrez, sign­er des péti­tions, peign­er la girafe. La vie réduite à un jeu géant proche de l’univers décrit par Aldous Hux­ley dans Le Meilleur des mon­des en 1928.

Et il y met les moyens, on par­le (nous n’avons pas pu véri­fi­er) d’une équipe de dix mille per­son­nes tra­vail­lant sur le pro­jet. Il est vrai qu’avec 10 mil­liards de dol­lars de béné­fices par trimestre, Meta peut voir le monde en grand. Une des fil­iales de Meta, Real­i­ty Labs a lancé à type de pro­to­type Face­book Hori­zon. Coif­fés de casques Ocu­lus, ses mem­bres s’immergent dans un monde pure­ment numérique, inter­agis­sent entre eux, peu­vent importer leurs objets numériques, créer une nou­velle économie. Metavers comme univers, un univers soi-dis­ant aug­men­té en réal­ité rétré­ci, sans expéri­ence de vie en direct, un univers qui com­prend égale­ment des maîtres de l’univers, on vous laisse devin­er lesquels.

NB : Le prési­dent de Face­book France, Lau­rent Sol­ly, déclarait sans rire sur Europe 1 dans la mati­nale du 29 octo­bre 2021, lors de l’entretien de Dim­itri Pavlenko que « l’Europe a une chance avec Metavers, par ce que der­rière les espaces virtuels qu’on évoque, ce sont les emplois de demain ». Il aurait pu ajouter « ain­si que les prof­its états-uniens et la dom­i­na­tion médi­a­tique, poli­tique et économique de l’Amérique sur l’Europe ». Un oubli sans doute.