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Accueil | Veille médias | Derrière Point de Contact, le ministère de l’Intérieur et Google/Facebook

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15 mars 2022

Temps de lecture : 3 minutes
Accueil | Veille médias | Derrière Point de Contact, le ministère de l’Intérieur et Google/Facebook

Derrière Point de Contact, le ministère de l’Intérieur et Google/Facebook

Temps de lecture : 3 minutes

Les associations ou les médias, “fact checkeurs”, médiateurs etc, spécialisés sur le signalement des contenus illicites ou illégitimes sur les réseaux sociaux sont légion. Facebook à lui seul emploie plus de 20.000 « médiateurs », comprenez censeurs. À notre connaissance le seul à être financé à la fois par la place Beauvau, par certains des GAFAM et par l’Union Européenne, c’est le peu connu Point de Contact.

Voir aus­si : Face­book : liste noire secrète des « Indi­vidus et organ­ismes dan­gereux (DIO) »

Point de Contact ?

Selon son site inter­net, Point de Con­tact « est une asso­ci­a­tion loi 1901 créée en 1998 à l’initiative des prin­ci­paux acteurs de l’internet de l’époque. Point de Con­tact est l’un des acteurs du « Safer Inter­net Cen­tre Français »…Notre ser­vice de sig­nale­ment, véri­ta­ble lab­o­ra­toire d’innovation, béné­fi­cie du sou­tien d’acteurs publics français, d’acteurs privés et de la Com­mis­sion Européenne. Notre dis­posi­tif de sig­nale­ment per­met à tout inter­naute de sig­naler un con­tenu poten­tielle­ment illicite ren­con­tré lors de sa navigation…».

Un filtre à différentes variables 

Point de Con­tact reçoit les dénon­ci­a­tions d’internautes sur des con­tenus poten­tielle­ment illicites. Par­mi les cibles de l’association, les vio­lences sex­uelles sur mineur (on ne peut que s’en féliciter), le prox­énétisme (bien), le har­cèle­ment sex­uel (à géométrie vari­able, mais admet­tons), les con­tenus choquants acces­si­bles aux mineurs (très bien), la provo­ca­tion au sui­cide au ter­ror­isme ou à la fab­ri­ca­tion de bombes (très raisonnable). Mais aus­si l’apologie de crimes con­tre l’humanité et l’incitation à la vio­lence, à la dis­crim­i­na­tion ou à la haine. Les deux derniers sont des fil­tres poli­tiques. On peut volon­tiers imag­in­er que par­ler de la traite négrière menée par les arabo-musul­mans est une inci­ta­tion à la dis­crim­i­na­tion et que les crimes con­tre l’humanité ne touchent pas les 100 mil­lions de morts du com­mu­nisme. Sur ces deux derniers items, Point de Con­tact est un out­il de fil­tre poli­tique. Poten­tielle­ment en faveur de qui ?

Qui finance Point de Contact ?

La réponse se trou­ve du côté de ceux qui tien­nent les cor­dons de la bourse. Un tiers du bud­get est fourni par l’UE (source Let­tre A), un tiers par Google, Face­book, Snapchat et Tik­Tok, un tiers par le min­istère de l’Intérieur français.

Un comité inter­min­istériel rat­taché à la place Beau­vau finance ce tiers soit 225.000 € par an, pour un bud­get annuel d’environ 700.000 € si nous faisons une sim­ple règle de trois. Un joli mon­tant, pour une asso­ci­a­tion loi de 1901. Ce bud­get sera recon­duit pour 2022 et 2023 à la demande la min­istre chargée de la citoyen­neté, Mar­lène Schi­ap­pa. Sans compter un gen­darme spé­cial­isé mis à dis­po­si­tion à plein temps. Point de Con­tact ou point de cen­sure ? Un peu des deux mon cap­i­taine ! Mais l’autre plus que l’un, à vous de choisir.