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La contribution du Syndicat des éditeurs de la presse magazine aux États généraux de l’information

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16 janvier 2024

Temps de lecture : 4 minutes
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La contribution du Syndicat des éditeurs de la presse magazine aux États généraux de l’information

Temps de lecture : 4 minutes

C’est dans le cadre des États généraux de l’information initiés par le président Emmanuel Macron que le Syndicat des éditeurs de la presse magazine (SEPM) a formulé ses vœux en faveur d’une « information libre, fiable et indépendante ».

Les propo­si­tions sont aus­si fra­cas­santes que le comité de pilotage des États généraux de l’information (EGI) est poli­tique­ment neu­tre : dans le cadre de cette con­sul­ta­tion, le Syn­di­cat des édi­teurs de la presse mag­a­zine a for­mulé douze propo­si­tions qui espèrent attein­dre l’objectif d’une « infor­ma­tion libre, fiable et indépen­dante ». Un mot d’ordre qui cor­re­spond à celui lancé par les EGI, qui enten­dent « garan­tir l’indépendance de l’information » et s’interroger sur les con­di­tions per­me­t­tant de « retrou­ver la con­fi­ance en l’information ».

Secret des sources et légalité des écrits de presse

Tout comme leur com­parse de la presse indépen­dante (ndlr. qui avait for­mulé leurs propo­si­tions le 30 novem­bre dernier dans le cadre de leurs pro­pres États généraux), la lim­i­ta­tion du champ des excep­tions au secret des sources con­stitue une préoc­cu­pa­tion du SEPM ; en pro­posant la lim­i­ta­tion de l’autorisation du juge d’en lever le secret dans le seul cas « d’impératif prépondérant d’intérêt pub­lic » et en encour­ageant l’accès aux jour­nal­istes aux doc­u­ments admin­is­trat­ifs publics pour faciliter leurs recherch­es (propo­si­tion II), le syn­di­cat entend ren­forcer les pou­voirs des jour­nal­istes. Suiv­ant leurs propo­si­tions, c’est au pou­voir judi­ci­aire que reviendrait exclu­sive­ment l’appréciation du car­ac­tère licite d’un écrit de presse, au détri­ment d’instances extra­ju­di­ci­aires (propo­si­tion I).

Des p’tits sous, des p’tits sous encore des p’tits sous

On com­prend assez bien les moti­va­tions du SEPM à encour­ager la créa­tion d’un crédit d’impôt à l’abonnement (propo­si­tion VI), acces­si­ble pour tout abon­nement et pour tous les Français, le crédit d’impôt pour abon­nement à la presse actuel étant con­di­tion­né aux revenus du foy­er (qui doivent être inférieurs à 24 000 euros par mois), exclu­ant par ailleurs les kiosques numériques (le crédit d’impôt ne peut servir qu’à un abon­nement relatif à l’information poli­tique ou général) et n’étant accordé qu’une seule fois pour un même foy­er fis­cal. C’est la même aspi­ra­tion a pri­ori non dénuée d’intérêts qui guide ses propo­si­tions sur l’intégration au Pass cul­ture des abon­nements papiers et numériques, de la vente au numéro de la presse cer­ti­fiée (CPPAP) (propo­si­tion IV). Par ailleurs, le Syn­di­cat espère une aug­men­ta­tion de l’enveloppe de sou­tien pub­lic de la dis­tri­b­u­tion de la presse au numéro pour tous les titres de presse d’information de poli­tique générale (propo­si­tion XII). Une aide qui devra s’adapter de manière for­faitaire à la péri­od­ic­ité ou autres car­ac­téris­tiques spé­ci­fiques du titre.

« Indépendance » et « transparence »

La trans­parence quant à la pro­priété du média compte égale­ment par­mi les vœux du Syn­di­cat, qui pro­pose l’instauration d’une oblig­a­tion de pub­li­ca­tion (sur le site d’information poli­tique et générale des édi­teurs) des action­naires déten­teurs d’au moins 5 % du cap­i­tal (propo­si­tion VIII). Le SEPM entend aus­si réaf­firmer la lib­erté du pro­prié­taire du média quant à la ges­tion de sa ligne édi­to­ri­ale, lib­erté con­di­tion­née à la trans­parence des chartes déon­tologiques des entre­pris­es de presse visées, ren­dues publiques (propo­si­tion III).

GAFAM, IA : la peur de l’autre et du lendemain

Aspi­rant à encadr­er l’intelligence arti­fi­cielle en matière de pro­priété intel­lectuelle (propo­si­tion VII) notam­ment, le Syn­di­cat sem­ble appréhen­der l’immixtion de l’IA dans le monde des médias : il pro­pose ain­si une enquête sur les effets de l’IA en matière de con­cur­rence entre les GAFAM, les opéra­teurs d’IA et les édi­teurs de presse (propo­si­tion IX). Il souhait­erait aus­si qu’une étude sur le référence­ment des titres de presse appar­tenant à la Com­mis­sion par­i­taire des pub­li­ca­tions et des agences de presse (CPPAP) sur les plate­formes de recherch­es soit effec­tuée (propo­si­tion X). Des propo­si­tions qui reflè­tent, si ce ne sont les craintes du Syn­di­cat des Édi­teurs de la presse mag­a­zine, sa volon­té de faire « con­tribuer » les GAFA, dont le prési­dent du SEPM con­sid­érait qu’il s’agissait de leur « devoir », « à financer la presse dans sa qual­ité et sa vérité ».

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