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Charlie Hebdo : le « poison des millions »

4 avril 2015

Temps de lecture : 2 minutes
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Charlie Hebdo : le « poison des millions »

Temps de lecture : 2 minutes

Après le pactole touché suite à l’attaque subie le 7 janvier denier, Charlie Hebdo connaît ses premières tensions internes à propos de l’avenir du journal.

Réu­nis en col­lec­tif, une quin­zaine de mem­bres de la rédac­tion dont le dessi­na­teur Luz, Lau­rent Léger et Patrick Pel­loux, ont dénon­cé dans Le Monde les des­seins de la direc­tion quant à l’avenir du nou­veau Char­lie. Ces derniers craig­nent que leur jour­nal, « devenu une proie ten­tante, fasse l’ob­jet de manip­u­la­tions poli­tiques et/ou financières ».

Ain­si dénon­cent-ils le « poi­son des mil­lions » et refusent-ils « qu’une poignée d’in­di­vidus prenne le con­trôle » de l’heb­do­madaire. Ils récla­ment un statut d’« action­naires salariés à part égale » qui leur per­me­t­trait « d’être impliqué dans la recon­struc­tion de ce qui est pour [eux] aujour­d’hui bien plus qu’un employeur ».

En ligne de mire, les actuels dirigeants du jour­nal : le dessi­na­teur Riss (directeur de pub­li­ca­tion), le directeur général Éric Portheault, le rédac­teur en chef Gérard Biard, et l’av­o­cat du jour­nal Richard Mal­ka. Quant au pactole de 30 mil­lions d’eu­ros gag­né après le drame, il est détenu à 40 % par la famille de Charb, à 40 % par Riss et à 20 % par Éric Portheault.

Dans leur tri­bune, les con­tes­tataires se dis­ent « exclus » d’une nou­velle for­mule en pré­pa­ra­tion. Con­tac­té par l’AFP, Lau­rent Léger, porte-parole du col­lec­tif, assure qu’il « n’est pas ques­tion de guerre » et qu’il pour­suit une « cause juste et morale […) en rien finan­cière ». Pour preuve, « les parts sociales dévolues ne don­neront aucun droit à div­i­den­des », explique-t-il.

Mal­gré ses 200 000 nou­veaux abon­nés, il fau­dra sans doute encore du temps pour que Char­lie Heb­do puisse se remette sur pied. Cepen­dant, il con­vient de rap­pel­er qu’a­vant la cat­a­stro­phe, le jour­nal était en grande dif­fi­culté avec seule­ment 30 000 exem­plaires ven­dus par semaine. Pas sûr qu’une fois le « pactole » et l’é­mo­tion épuisés, l’heb­do­madaire ne retourne pas dans les oubli­ettes de la presse d’où il était sorti.

Voir notre portrait de Laurent Léger