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Cahiers du cinéma : tourmente et dépendance aux producteurs

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13 octobre 2021

Temps de lecture : 2 minutes
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Cahiers du cinéma : tourmente et dépendance aux producteurs

Temps de lecture : 2 minutes

Nous avions déjà parlé du rachat des Cahiers du cinéma par des fortunes des médias et de la production cinématographique. La suite de l’histoire n’est pas un chemin parsemé de roses.

Démission collective

Lors de la reprise, la rédac­tion avait démis­sion­né col­lec­tive­ment pour pro­test­er con­tre la com­po­si­tion du nou­v­el action­nar­i­at, qui mêle à la fois des investis­seurs très présents dans la sphère médi­a­tique et des pro­duc­teurs de ciné­ma influents.

Covid, fermeture des salles, chute de la diffusion

La revue mythique, créée par Lo Duca, Doniol-Val­croze et André Bazin existe depuis 1951 et fête donc son soix­ante-dix­ième anniver­saire en 2021 sous de som­bres auspices.

Les Cahiers annon­cent (source Let­tre A) 8.500 abon­nés en 2020, chiffre invéri­fi­able et une dif­fu­sion de moins de 10.000 exem­plaires par numéro, ce qui laisse un petit mil­li­er de ventes directes, chiffre lui-même non véri­fié. Le titre ne compte plus que six salariés et son chiffre d’affaires a dimin­ué de 30% entre 2019 et 2020. L’année 2021, au moment où les ciné­mas rou­vrent à peine, devrait être pire.

3M€ sur la table et perte d’indépendance

Les investis­seurs ini­ti­aux avaient mis 2,5M€ dans l’affaire. De nou­veaux entrants ont apporté un peu plus de 600K€, por­tant l’investissement total à plus de 3,1M€. La revue envis­age une nou­velle for­mule pour se relancer avec tra­duc­tion d’une par­tie de ses arti­cles en anglais.

Cet afflux d’argent sera-t-il suff­isant ? Les for­tunes qui sou­ti­en­nent l’affaire se sont offerts une danseuse cul­turelle. Marc Simonci­ni (fon­da­teur du site de ren­con­tres Meet­ic), Xavier Niel, Alain Weill ont les poches assez pro­fondes pour s’offrir un petit plaisir cul­turel. Plus inquié­tant, huit des vingt investis­seurs ini­ti­aux sont des pro­duc­teurs de films ou de séries. L’un d’entre eux est pro­prié­taire de Pre­mière ou du Film français qui sont plutôt des port-folios pub­lic­i­taires dithyra­m­biques sur n’importe quel nanar sor­ti en salle. Les Cahiers du ciné­ma sous leur forme pre­mière sont bien morts, les con­flits d’intérêt bien trop nom­breux. Les ama­teurs peu­vent con­sul­ter la col­lec­tion antérieure à 2020, des numéros par­fois injustes, dis­cuta­bles, mais ani­més d’une vraie passion.