La justice a tendance à user de deux poids et deux mesures, y compris en termes de médias. Alors qu’Eric Zemmour est condamné au nom de lois liberticides, alors que le CSA vient de l’envoyer devant le procureur de la République après son discours à la convention de la droite, l’amuseur Hanouna est caressé dans le sens du poil par le Conseil d’État qui annule une sanction prononcée contre son émission.
Un canular douteux
Cyril Hanouna ne recule devant aucune vulgarité : des nouilles dans le slip d’un collaborateur, uriner dans les chaussures d’un autre et – pourquoi se gêner – piéger en direct un chroniqueur (Matthieu Delormeau) en lui faisant croire qu’il a commis un crime et lui demandant de se dénoncer. Les faits remontent à novembre 2016.
Le CSA en 2017 avait condamné l’émission TPMP à la disette publicitaire pendant une semaine estimant que le présentateur avait « gravement méconnu son obligation de faire preuve de retenue dans la diffusion d’images susceptibles d’humilier les personnes »
Le CSA condamné
Le 13 novembre 2019 le Conseil d’État a condamné le CSA à verser un peu plus de 1 million d’euros à la chaîne, pour « préjudice » et a annulé la sanction estimant que le chroniqueur n’avait pas été victime d’un comportement « dégradant, humiliant ou attentatoire à sa dignité ». La chaîne C8 réclamait plus, deux autres sanctions ont été maintenues. Le patron du CSA a annoncé qu’il paierait l’amende.
Petite devinette pour les amateurs : que fera le Conseil d’État devant la décision du CSA d’envoyer Eric Zemmour devant le procureur de la République au titre de l’article 40 du code pénal ? Poser la question, c’est y répondre.