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Alba Ventura ou le vocabulaire orienté

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18 juillet 2019

Temps de lecture : 4 minutes
Accueil | Veille médias | Alba Ventura ou le vocabulaire orienté

Alba Ventura ou le vocabulaire orienté

Temps de lecture : 4 minutes

Avec le parti des médias politiquement corrects, tout est question de vocabulaire. La majeure partie des journalistes ne s’en aperçoit même pas : ils forment un groupe qui dit la même chose, chaque jour, avec le même vocabulaire et les mêmes peurs. Chez Alba Ventura, la grande peur c’est le mot « droite » incarné par Marion Maréchal.

Elle n’est pas la seule, Alba Ven­tu­ra, à s’effrayer dès que le mot « droite » est pronon­cé. Pour se ras­sur­er cer­tains font même régulière­ment des dîn­ers homards chez tel ou tel homme poli­tique libéral lib­er­taire ten­dance Macron. Mais elle, Alba, ne lâche pas le micro et cela dure. Avec ses obses­sions, lâchées au pub­lic en forme d’éditoriaux de jour­nal­iste alors que ce ne sont rien d’autre que paroles de mil­i­tant. Un bel exem­ple, le 28 juin dernier, quand la droite à la mau­vaise idée de s’incarner en une femme jeune et jolie.

La droite et Marion Maréchal, Alba elle n’aime pas ça

C’est par­ti­c­uli­er la jeune droite, ou bien la jeunesse de la droite, ou mieux la jolie jeunesse fémi­nine de la droite et c’est cela qu’Alba Ven­tu­ra n’aime pas. On l’écoute, on la regarde, on le voit. La jour­nal­iste est dépitée. Jalouse ? Du coup, les mots sont per­fides, d’une méchanceté toute en aigreur rance, comme dans un épisode de Des­per­ate house­wives ou dans une cour de récréa­tion de lycée, verbatim :

« On dirait bien qu’elle est dev­enue fréquentable. Peut-être parce qu’elle a renon­cé au nom Le Pen… »

« Il sem­ble qu’il y ait une clien­tèle de plus en plus intéressée par la nièce de Marine Le Pen »

« Une clien­tèle de droite à la recherche d’une droite plus dure »

« Cette droite qui s’affiche comme étant tra­di­tion­nelle, catholique, plus focal­isée sur l’immigration, pro­tec­tion­niste, euroscep­tique, eurovigilante… »

« Elle est red­outable » (Calvi : « oui, oui, ah ah ah ah »)

« Il y a une digue qui se fis­sure, des dis­cus­sions et cela c’est nou­veau, elle n’a pas encore cédée mais elle est quand même abîmée par endroits »

Et de penser à la place de….

« Mar­i­on maréchal a bien com­pris que le moment était venu de se met­tre en mou­ve­ment » (c’est sans doute du factuel ?).

« Elle est en train de faire des œil­lades », comme une péripatéticienne ?

Chronique orientée

Ques­tion d’Yves Calvi, tout sourire et se pen­sant malin : « ôtez moi un doute, elle roule pour qui Mar­i­on Maréchal ? »

Rare moment d’analyse au cours de ce qui s’apparente plus à un « débat » entre mêmes opin­ions qu’à du jour­nal­isme : « pour ses idées… stratégie d’alliances en arc de cer­cle… de la droite à la droite extrême ». Evidem­ment, comme il y a longtemps qu’elle n’a pas étudié les sci­ences poli­tiques, Alba Ven­tu­ra a oublié ce qu’est l’extrémisme en his­toire des sci­ences poli­tiques et s’évertue à attribuer ce mot à quiconque ne lui con­vient pas à titre personnel.

Mais atten­tion… la psy­cholo­gie de mag­a­zine n’est jamais loin : « Elle roule aus­si pour sa tante, alors ce n’est peut-être pas sa pre­mière inten­tion mais elles ont un intérêt com­mun aujourd’hui. La tante cherche à faire pro­gress­er son par­ti, la nièce à couper le cor­don san­i­taire avec LR… ». Ven­tu­ra ne sem­ble pas s’apercevoir de l’origine de son vocab­u­laire : « san­i­taire », c’est médi­cal. Il s’agit de se pré­mu­nir de mal­adies… Une cer­taine droite qui serait épidémique ? Ou bien des gens ? Comme ces pré­ten­dues ver­mines dont on voulait se pro­téger par divers moyens « san­i­taires » ?

« La nièce apporte des troupes à la tante… elle sert d’agent recru­teur… pour l’instant, il y en a une qui tra­vaille pour l’autre avant de tra­vailler pour elle-même ».

Allo, RTL ? Une ques­tion : à quel moment cette chronique est-elle « poli­tique » ? Au sens jour­nal­is­tique ou intel­lectuel du terme ? Avec Alba Ven­tu­ra, l’auditeur prend chaque jour sa dose de poli­tique­ment cor­rect. Comme d’habitude ?

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