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Bernard Tapie en embuscade dans le sud

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23 janvier 2015

Temps de lecture : 3 minutes
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Bernard Tapie en embuscade dans le sud

Temps de lecture : 3 minutes

Propriétaire de La Provence à Marseille, Bernard Tapie pourrait, à moyen terme, ajouter Nice-Matin à son tableau de chasse. Explications.

En injec­tant fin 2014 huit petits mil­lions d’eu­ros dans le groupe Nice matin, l’homme d’af­faires a d’ores et déjà com­mencé à pos­er ses jalons. Pour qua­tre mil­lions, il rafle en pre­mier lieu les 50% qui lui man­quait dans Corse presse et se retrou­ve ain­si unique action­naire de cette pépite. La société éditrice de Corse matin (DSH OJD2013-2014 : 37 387 exem­plaires) devrait dégager une mil­lion d’eu­ros de résul­tat net cette année. Même si le quo­ti­di­en a vu sa dif­fu­sion reculer de 3,8% en 2014, il con­tin­ue à béné­fici­er, vis-à-vis des annon­ceurs, de sa sit­u­a­tion monop­o­lis­tique sur l’île de beauté. Les qua­tre autres mil­lions d’eu­ros ont servi à acquérir les murs des plus belles agences de Nice matin sur la Côte d’azur. “Nanard” met la main sur celles de Mona­co, Saint Raphaël, Saint-Tropez et Cannes. “Il n’a pas pris celle de Brig­noles, com­mune pop­u­laire du Var”, iro­nise un édi­teur du sud de la France. Ce joli pactole immo­bili­er est estimé au moins à cinq mil­lions d’eu­ros. Compte tenu de sa posi­tion géo­graphique, il ne devrait pas être atteint par la baisse générale des prix du marché.

Le fait que Robert Namias ait été nom­mé prési­dent de la Société coopéra­tive d’in­térêt col­lec­tif (SCIC), qui a repris le groupe le 1er décem­bre 2014, est un autre signe clair de l’en­trisme de Bernard Tapie. Namias est son homme dans la place. En 2013, à l’époque où Tapie était asso­cié avec Philippe Her­sant au sein de La Provence et de Nice matin, l’homme d’af­faire avait instal­lé Olivi­er Maze­rolle comme directeur général à Mar­seille et ten­té d’im­pos­er Namias à Nice. L’af­faire n’avait finale­ment pu se con­clure. Désor­mais aux manettes de Nice matin, le nou­veau prési­dent devrait large­ment faciliter les visées de Tapie. Elles sont essen­tielle­ment pub­lic­i­taires. La région Provence Alpes Côte d’Azur est la sec­onde plus riche de l’Hexa­gone, après l’Ile de France. Or, la régie de Nice-Matin, Euro­sud Côté d’Azur (ECAZ), a per­du près d’un tiers de ses effec­tifs (17 salariés sur 70) dans le cadre du plan de sauve­g­arde de l’emploi déclenché fin 2014. Son patron, Robert Cer­dan, a fait par­tie de la char­rette. Les deux directeurs com­mer­ci­aux, Vin­cent Galiana et Stéphane Spineu, sont désor­mais placé sous la houlette de… Robert Namias qui a pris la prési­dence tem­po­raire d’E­CAZ. La recherche d’un rem­plaçant de Cer­dan ne serait pas une priorité.

Dans ce con­texte man­agér­i­al flot­tant, auquel s’a­joute une sit­u­a­tion de tré­sorerie tou­jours très ten­due pour Nice-Matin, Tapie aurait beau jeu de jouer la carte du sauveur. En démar­rant par une mutu­al­i­sa­tion de la pub­lic­ité et de l’événe­men­tiel — domaines dans lesquels il excelle — l’homme d’af­faires ne devrait pas tarder ensuite à s’in­téress­er au reste du groupe. Et notam­ment au reste de son pat­ri­moine immo­bili­er, estimé à plus de 20 mil­lions d’euros.

Crédit pho­to : DR