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Un été de propagande dans les médias. Deuxième partie

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29 août 2020

Temps de lecture : 4 minutes
Accueil | Veille médias | Un été de propagande dans les médias. Deuxième partie

Un été de propagande dans les médias. Deuxième partie

Temps de lecture : 4 minutes

Le 6 août 2020, le Huffpost reprend et développe une dépêche de l’AFP, au sujet de Michelle Obama, dans un contexte d’offensive généralisée en faveur de Joe Biden, dans le cadre de la campagne présidentielle américaine. Barack Obama a dit toute son inquiétude au sujet du président en titre des États-Unis, alors Michelle se livre pour peser dans la balance électorale. Le Huffpost relaie.

Titre aguicheur accom­pa­g­née d’une pho­to faisant sérieux : « Michelle Oba­ma souf­fre d’une légère dépres­sion à cause de la crise et du racisme ». Une infor­ma­tion mon­di­ale de la plus haute impor­tance que le Huff­post, soucieux de sujets cap­i­taux, traite avec hau­teur de vue.

Larme et larmichette

Pourquoi est-elle déprimée ?

C’est « en rai­son du con­fine­ment dû à la pandémie de covid-19 ». Il est en effet aisé d’imaginer que le loge­ment de la famille Oba­ma, depuis leur départ de la Mai­son Blanche, gêne la vie de la famille durant le con­fine­ment. D’ailleurs, cet arti­cle de Paris Match le démon­tre sans peine. Des pho­tos à ne man­quer sous aucun pré­texte… Notons que le Huff­post ne béné­fi­cie pas de toutes les infor­ma­tions puisqu’il indique que « Michelle et Barack Oba­ma, le pre­mier prési­dent noir des États-Unis, sont restés à Wash­ing­ton après leur départ de la Mai­son Blanche en jan­vi­er 2017. »

Il y a des symp­tômes qui ne trompent pas et, soucieuse de pudeur, Madame Oba­ma n’entre pas trop dans les détails de sa vie privée : « Je me réveille en pleine nuit parce que quelque chose me préoc­cupe, ou parce que je ressens un poids. J’essaie de faire du sport, mais il y a des péri­odes pen­dant cette quar­an­taine où je n’avais juste pas le moral. »

Elle passe par « ces hauts et ces bas émo­tion­nels que tout le monde ressent », péri­odes où « on ne se recon­naît pas »

Cepen­dant le covid n’est pas la seule rai­son de cette petite déprime qui inquiète la planète entière. Il y aurait plus grave, bien plus grave :

Elle évoque son âge, 56 ans, indique que « ce n’est pas une époque où l’on s’épanouit spir­ituelle­ment » mais ne donne pas de pré­ci­sion par­ti­c­ulière sur cet indice pour­tant de haute importance.

Puis elle pré­cise que le covid et la quar­an­taine ne sont pas l’élément le plus impor­tant de sa « légère dépres­sion ». Le vrai souci c’est « à cause des luttes raciales. Et voir cette admin­is­tra­tion, voir son hypocrisie, jour après jour, c’est démoral­isant » (ici, Michelle Oba­ma n’évoque pas la promesse faite par son mari de réduire les inter­ven­tions mil­i­taires améri­caines durant son man­dat, promesse non tenue : sa prési­dence ayant été l’une des plus inter­ven­tion­nistes. Il était cepen­dant devenu prix Nobel de la paix avant même de réelle­ment gou­vern­er, sur la sim­ple base de sa couleur de peau, ndr).

Michèle, Michelle, ma belle (citation des Beatles)

Michelle Oba­ma a aus­si expliqué qu’il est « épuisant de se réveiller et de voir encore une nou­velle his­toire sur un homme noir ou une per­son­ne noire étant déshu­man­isée, blessée, tuée, ou fausse­ment accusée. Et cela mène à un fardeau que je n’ai pas ressen­ti depuis un moment dans ma vie ». Il est vrai que si ces pen­sées som­bres s’ajoutent à des pen­sées iden­tiques con­cer­nant les per­son­nes autres que noires, nom­breuses à subir les mêmes souf­frances dans le monde, les réveils de Madame Oba­ma doivent être difficiles.

Néan­moins, avec un peu d’allant, l’ancienne pre­mière dame des États-Unis a aus­si indiqué : « Nous sommes à un moment unique de notre his­toire. Nous tra­ver­sons quelque chose que per­son­ne de notre vivant n’a vécu ». Mots creux et petites émo­tions élec­toral­istes, quand vous nous tenez…

Voir également : Un été de propagande dans les médias. Première partie