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Sibyle Veil sur Radio France, un bilan de saison tout en langue de bois

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13 juillet 2023

Temps de lecture : 3 minutes
Accueil | Veille médias | Sibyle Veil sur Radio France, un bilan de saison tout en langue de bois

Sibyle Veil sur Radio France, un bilan de saison tout en langue de bois

Temps de lecture : 3 minutes

C’est le bilan d’une saison compliquée : Sibyle Veil, PDG de Radio France, a livré un entretien exclusif au Parisien, où elle revient sur les polémiques qui ont agité les radios du service public et annonce les grands enjeux de la nouvelle saison.

Elle annonce « quinze mil­lions d’auditeurs chaque jour pour Radio France » dont « sept mil­lions rien que pour France Inter » : à la tête des antennes de radio publiques, Sibyle Veil s’enorgueillit d’un « groupe fort ». Celle qui a récem­ment été recon­duite à la tête de Radio France a dû faire face à des polémiques, durant la sai­son 2022–2023, qui ont ébran­lé son image.

Éteindre le feu

Très langue de bois vis-à-vis des acca­blantes révéla­tions sur San­drine Trein­er et son com­porte­ment tyran­nique à l’encontre de ses équipes de France Cul­ture, Sibyle Veil a joué la carte d’un départ obtenu sur un com­mun accord. « Nous étions tous d’accord, y com­pris San­drine Trein­er, a‑t-elle con­fessé au quo­ti­di­en. Après huit années, il fal­lait ouvrir une nou­velle page ».

Sur la relé­ga­tion de l’émission de Char­line Van­hoe­nack­er sur la plage du dimanche à 18h, présen­tée comme un « enter­re­ment [poten­tiel] de pre­mière classe » par le jour­nal­iste respon­s­able de l’entretien, le PDG de Radio France s’est défendu, procla­mant avoir « tou­jours pro­tégé » la lib­erté de ses « humouristes » qui « peu­vent s’en pren­dre à leur direc­tion et à leur action­naire ». Dénonçant un « faux procès » quant à leur départ, elle a nié vouloir « touch­er à ce qui marche » et plaider que « c’est en osant que nous con­stru­isons les suc­cès de demain ». Le rem­place­ment de cette équipe est à son sens entre de bonnes mains : le trio Mis­set, Baous­son, Maza­u­rette apportera selon elle un « regard caus­tique sur la société, avec des inter­views de per­son­nal­ités engagées » - ndlr. à gauche, à n’en pas douter.

Enfin, sur la polémique rel­a­tive à la nom­i­na­tion de Patrick Cohen, qui aurait été annulée par Lau­rence Bloch, Sibyle Veil a bot­té en touche : « Tout ça n’a pas beau­coup d’intérêt, a‑t-elle bal­ayé avant de se lancer dans une com­para­i­son foot­bal­lis­tique dou­teuse. En péri­ode de mer­ca­to, il y a des heureux et des déçus, il y a des troisièmes mi-temps dans la presse, des com­men­taires de ceux qui savent et par­fois de ceux qui ne savent rien. Je ne m’attache pas à tout ça ».

Une rentrée puissante… mais pas trop !

Non, pour Sibyle Veil, l’essentiel n’est pas là. « Ce qui m’importe, lance-t-elle, c’est que notre ren­trée soit puis­sante. Et on tra­vaille à ce qu’elle le soit ». Entre deux dia­tribes sur les pro­grammes de Radio France adap­tés sur France Télévi­sions (à l’exemple du « Jeu des 1 000 euros » et du « pod­cast excep­tion­nel de Philippe Collin sur Léon Blum), Sibyle Veil n’a pas épargné le lec­torat du Parisien sur les men­aces que fai­sait plan­er l’inflation sur l’avenir de la fil­ière. Se félic­i­tant d’avoir « fait l’équivalent de 10 % d’économies tout en nous trans­for­mant mas­sive­ment », elle a ain­si déclaré « Nous ne sommes pas au bout de cette trans­for­ma­tion pour avoir, dans la durée, un ser­vice pub­lic de qual­ité, ce qui est un act­if stratégique pour le pays et pour cha­cun ». Sur le com­bat pub­lic / privé et notam­ment les recettes de la pub­lic­ité, Sibyle Veil a préféré ori­en­ter le com­bat con­tre les géants du numérique (Meta, Google, Ama­zon) : « C’est à eux qu’iraient les recettes dig­i­tales dont on priverait le ser­vice pub­lic. Je ne pense pas que ce soit dans l’intérêt de qui que ce soit en France », a‑t-elle finale­ment conclu.

Voir aus­si : Sibyle Veil, portrait