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Sonia Devillers

26 mai 2025

Temps de lecture : 19 minutes
Accueil | Portraits | Sonia Devillers
Accueil | Portraits | Sonia Devillers

Sonia Devillers

Temps de lecture : 19 minutes

« Quelle dif­férence entre la défense de la famille que vous pro­posez, vous, Mar­i­on Maréchal, et celle que pro­po­sait le maréchal Pétain ? », Sonia Dev­il­liers, France Inter, 08/05/2024

France Inter, à gauche toute !

Née le 31 jan­vi­er 1975, Sonia Dev­illers est la fille de l’architecte Chris­t­ian Dev­illers. Jour­nal­iste sur France Inter, anci­enne du Figaro, elle s’occupe de cul­ture et des médias sur le ser­vice pub­lic et est en même temps la voix de la bobosphère, tou­jours prête à pour­fendre les « fachos » de Valeurs Actuelles et à offrir un refuge com­plaisant à Aude Lancelin, patronne d’un Média en pleine tour­mente.

Portrait vidéo

Formation

Sonia Dev­illers fait une classe pré­pa lit­téraire, rate deux fois le con­cours de Nor­male Sup’ puis étudie la philoso­phie à l’université Paris I – Pan­théon-Sor­bonne où elle suit une licence puis une maîtrise tout en faisant plusieurs stages comme journaliste.

Son mémoire de maîtrise applique à la sculp­ture con­tem­po­raine les notions d’esthétique, de temps et d’espace chez Berg­son. Elle envis­ageait une thèse sur Berg­son qu’elle a aban­don­née pour rejoin­dre la presse écrite.

Parcours professionnel

1999 : elle entre à la rédac­tion du Figaro, d’abord comme sta­giaire à la rubrique Cul­ture pen­dant un an, puis à la rubrique Médias et com­mu­ni­ca­tion du Figaro Économie, où elle reste dix ans.

Elle explique en 2016 aux élèves de la classe Médias du lycée Mon­taigne qu’elle en avait assez que la page médias ne soit pas lue par le grand pub­lic… et qu’elle s’est fait vir­er du Figaro au moment de l’adaptation du titre au numérique.

2005–2012 : elle tra­vaille à l’émission Ser­vice Pub­lic de France Inter sur des sujets d’économie, de con­som­ma­tion et de société. L’émission a été ani­mée par Isabelle Gior­dano, épinglée par Acrimed en 2009 et le film Les Nou­veaux chiens de garde en 2012 pour les « ménages » rémunérés qu’elle réal­i­sait au béné­fice d’entreprises et de groupes de pres­sion privés.

2011 : avec Marie Col­man, André Manoukian et Daniel Morin, elle fait par­tie de l’émission les Affran­chis – présen­tée encore par Isabelle Gior­dano, sur France Inter toujours.

Sep­tem­bre 2012 – août 2014 : elle ani­me le Grand Bain, tous les samedis à 16h sur France Inter. L’émission est con­sacrée aux médias et à l’industrie cul­turelle. Recon­duite à la ren­trée 2013, elle est aus­si pro­duite par Sonia Devillers.

Depuis août 2014 : elle présente l’Instant M sur France Inter, une émis­sion quo­ti­di­enne de 9h40 à 10 heures con­sacrée à l’actualité des médias. Dans l’équipe, out­re Philippe Van­del, on trou­ve Alexan­dra Ack­oun et Hélène Cheval­li­er (France Inter), Erwann Gauch­er (France Télévi­sions), Benoît Daragon (PureMé­dias), Amau­ry de Rochegonde (Straté­gies), Jean-Marie Durand (les Inrocks), Daniel Psen­ny (Le Monde), Renaud Rev­el (L’Express)

En avril 2018, l’émission passe la barre du mil­lion d’auditeurs.

2018 : elle com­mence à écrire pour Grazia dans la nou­velle for­mule du print­emps 2018, elle fait une chronique heb­do­madaire sur les médias.

2019 : Le mil­i­tan­tisme de Sonia Dev­illers est de plus en plus trans­par­ent, à mesure que France Inter con­solide sa posi­tion de leader des audi­ences et assoit sa puis­sance de frappe médi­a­tique. En témoignent sa récep­tion sournoise de Geof­froy Leje­une et la mise au pilori de jour­nal­istes décrétés « infréquenta­bles », reprenant la tra­di­tion de liste noire chère à son ancien col­lègue Patrick Cohen.

2022. À la ren­trée de sep­tem­bre elle aban­donne le for­mat de l’édito M pour réalis­er l’entretien de l’invité de 9h10

2023. Son entre­tien quo­ti­di­en passe à 7h50 avec un côté plus directe­ment politique

2025. Elle est annon­cée pour repren­dre un entre­tien société de quinze min­utes à 9h.

En par­al­lèle elle par­ticipe à l’émission Le Dessous des cartes pour Arte depuis 2022.

Publications

Aucune

Ce qu’elle gagne

Non ren­seigné.

Parcours militant

Elle n’a pas d’activité poli­tique connue.

Collaborations

  • 2012 : le 28 jan­vi­er, elle ani­me le Tedx­Con­corde où sont présen­tées « des idées qui méri­tent d’être répan­dues », en l’occurrence cette année « la diver­sité en soi ». Par­mi les inter­venants, Yas­mine Choua­ki, jour­nal­iste sur RFI, ou encore Hanou Bouakkaz, adjoint à la démoc­ra­tie locale à la mairie de Paris…

Sa nébuleuse

Isabelle Gior­dano, qui l’a lancée sur France Inter. Sur Grazia, le 11 juin 2018, Sonia Dev­illers écrivait : « C’est une belle voix de radio, Isabelle Gior­dano, qui m’a fait com­mencer au micro. Elle dis­ait sou­vent que la télé (elle en venait) “mon­tre tout pour mieux mas­quer, alors qu’à la radio, tout transparaît. Pas de maquil­lage, pas d’ef­fet de lumière, pas de sourire pro­fes­sion­nel. La voix, juste la voix, qui dit tout de soi et ne trompe per­son­ne.” Et elle ajoutait : “Com­bi­en de stars de la télé n’ont jamais imprimé en radio ?” Ses exem­ples étaient fla­grants : des sig­na­tures écla­tantes sur une grille de pro­gramme, mais des voix qui son­nent creux, qui son­nent faux. Des amuseurs éteints »

Philippe Val, qui l’a recrutée sur France Inter.

Red­wane Tel­ha, rédac­teur en chef de L’Instant M sur France Inter et jour­nal­iste pour l’émission Pouce sur Clique TV. Major de pro­mo de l’IEJ Paris (2015), il a par­ticipé à la créa­tion de Touche Pas à Mon Poste sur D8.

Elle l’a dit

« Je croy­ais voir débar­quer l’animateur tri­om­phant du Petit Jour­nal de Canal, gon­flé aux stéroïdes du suc­cès. J’ai vu arriv­er un garçon frêle, ter­rassé à l’idée d’être inter­viewé », au sujet de Yann Barthès, Les Inrock­upt­ibles 27 sep­tem­bre 2016.

« Ent­hou­si­aste ou mor­dant, L’Instant M n’est jamais dans le règle­ment de comptes ni le copinage. Les gens que je reçois ne sont ni mes amis, ni mes enne­mis », ibid.

« La car­i­ca­ture de France Inter qui se bouche le nez parce qu’on par­le de la télévi­sion, c’est faux et archi­faux. C’est le pre­mier loisir des Français, il n’y a aucun mépris à avoir », ibid.

« Un grand patron du Figaro m’a dit : ‘Tu sais, demain, ta page sera dans la caisse du chat.’ Ça m’a fait du bien de l’entendre », au sujet de son tra­vail au Figaro, où elle écrivait au début des brèves de cinq lignes, ibid.

« Je n’avais aucune voca­tion jour­nal­is­tique ! », le Sorbonn@ute, 29 mars 2017.

« Il faut angler un sujet, et ensuite organ­is­er la chronolo­gie des étapes dans lesquelles il faut l’aborder. Cela, je l’ai appris en pré­pa », ibid.

« Cyril Hanouna. En 2017, il est devenu un phénomène de société à part entière, polémiques à l’ap­pui. Reflet ver­tig­ineux de notre époque, char­ri­ant vacuité et vul­gar­ité, mais inté­grant, en temps réel, dans ses progr/ammes, un pub­lic mul­ti­ple avec lequel il entre­tient un lien d’une folle moder­nité », Ozap/Puremédias, 8 décem­bre 2017.

« Manuel Valls. C’é­tait son heure. Chaque étape de sa chute est l’acte d’une tragédie shake­speari­enne dont il est le seul auteur, enfer­mé dans ses obses­sions. Finis­sant par vocif­ér­er, dans une mati­nale, qu’il faut “faire ren­dre gorge” à des jour­nal­istes. Sym­bole d’une généra­tion qui s’en­ferre dans les cli­vages et la surenchère médi­a­tique », ibid.

« La dénon­ci­a­tion du “SYSTEME”, cette élite fan­tôme qui mépris­erait les Français, à laque­lle les can­di­dats de tous bor­ds (anciens min­istres, prési­dents de la République et chefs de par­tis) n’ap­par­tiendraient pas, mais les jour­nal­istes si, bien enten­du. Bref, un pop­ulisme lâche, hyp­ocrite et ravageur auquel tant ont cédé », au sujet du men­songe médi­a­tique de l’année, ibid.

« Plus la ques­tion est ardue, plus l’en­jeu est sub­til et plus la télé vous crie dessus. Quand la télé cause du voile, c’est aus­si élé­men­taire et péremp­toire. Pas de place pour les 50 nuances d’hési­ta­tions qui sont les nôtres au quo­ti­di­en. Pour l’hu­mil­ité et la fragilité de nos con­vic­tions à l’épreuve du réel. Oui, on doute. Nos coeurs bal­an­cent. Et cela, on ne le mon­tre pas. Jamais. La télé a tué le per­mis de douter », Grazia, 12 mars 2018.

« L’heure est aux man­i­festes et aux tri­bunes qui s’at­taque­nt aux man­i­festes [dans la presse]. Leurs sig­nataires sont invités sur les plateaux. Un sys­tème nour­rit l’autre. Mais si vous vous êtes lais­sé un peu con­va­in­cre par Car­o­line de Haas et un peu par Cather­ine Deneuve, nul ne vous ten­dra jamais le micro. T’es pour ou t’es con­tre des gens qui sont eux-mêmes pour ou con­tre d’autres gens », ibid.

« L’ORTF s’in­vente au rythme de ses pio­nniers. Palan­quée de fou­tus car­ac­tères qui ont tant imag­iné de la fic­tion, du reportage, du pro­gramme jeunesse et du jour­nal télévisé. On leur doit tant. Mais on n’imag­ine plus, aujour­d’hui, ce que fut la main­mise de l’E­tat sur les pro­grammes. Druck­er a com­mencé comme ça. Il tapait à la machine le déroulé du jour­nal qui s’en allait directe­ment à l’Elysée. Tout y était con­trôlé d’une main de fer. Une télévi­sion aux ordres. Trem­blant et cirant les pom­pes des hommes du général de Gaulle, qui mépri­sait et red­outait ce nou­veau média », Grazia, 7 mai 2018.

« Mai-68 fut une révo­lu­tion sans images. La plu­part de celles qui en restent furent tournées par des chaînes étrangères. En juil­let, lorsque la grève s’achève, la purge frappe. Les fron­deurs de l’ORTF sont mutés, virés, plac­ardis­és. Ça ne trou­ble, ni n’at­triste les Français. Leurs deux chaînes et le Général sont revenus. Le pou­voir et la télévi­sion. Indis­so­cia­bles. Après comme avant », ibid.

« Il faut que la per­son­ne que l’on souhaite inviter soit la bonne per­son­ne pour le sujet, per­ti­nente, idéale­ment qu’elle puisse être hors pro­mo pour obtenir des inter­views décon­nec­tées de cette pra­tique mais aus­si et surtout qu’elle tienne de « bons dis­cours« , c’est à dire des pris­es de parole qui amè­nent une cer­taine épais­seur au sujet », la Tête dans le Poste, 11 mai 2018.

« Plus qu’un titre de presse, ce sont deux jour­nal­istes en par­ti­c­uli­er pour lesquels j’ai une immense admi­ra­tion ; Raphaëlle Bac­qué, Grand Reporter au Monde et tout par­ti­c­ulière­ment ses por­traits ain­si que Blan­dine Gros­jean, anci­enne jour­nal­iste à Libéra­tion en charge des ques­tions de droit des famille et des femmes notam­ment. De ces deux jour­nal­istes, j’ai tou­jours eu un plaisir et une gour­man­dise à décor­ti­quer le moin­dre de leur papi­er, que cela soit dans les angles, les tons, les styles. Tout chez ces deux jour­nal­istes m’a tou­jours ent­hou­si­as­mé et elles représen­tent, cha­cune dans leur style, une véri­ta­ble école du jour­nal­isme pour moi », ibid.

« CNews, c’est une ver­sion low-cost de la Fox News », France Inter, 31 mai 2018.

« Pas­cal Praud, faconde à toutes épreuves, jovial, brail­lard, décom­plexé, s’emportant con­tre les débat­teurs en son nom pro­pre. Plateau à son image, sans con­vic­tion véri­ta­ble, du moment qu’on s’en­tre­choque. Déra­pages en pagaille. Chaque sor­tie de route pointée et ren­voyée à l’en­voyeur, taxé d’af­freux bien-pen­sant. Assem­bler des per­son­nal­ités de tous bor­ds. Donc, faites du bruit ! A la fin, ce sont les pop­ulistes qui gag­nent ! », au sujet de Pas­cal Praud, ibid.

« Patrick Cohen vous pro­jette vers l’a­vant, ce qui va advenir, ce que l’ac­tu­al­ité va pro­duire, ce que l’in­vité va don­ner. La voix de Cohen dirige, au sens pre­mier du terme, elle donne une direc­tion. Nico­las Demor­and, lui, vous entraîne dans son arrière-monde. Une nuée où se mêlent familles, sou­venirs, lec­tures, séries… plein de fan­tômes écrits et vécus qui l’habitent et qui affleurent dans sa voix. Avant, arrière, et nous, on reste l’or­eille col­lée au poste », Grazia, 11 juin 2018.

« Le por­trait, mon genre préféré : alliage d’in­tu­ition et de pré­ci­sion, un tour de force. Mais pas seule­ment : faire le por­trait d’un homme, c’est faire un choix. Un angle, un seul, pour racon­ter une vie », Grazia, 25 juil­let 2018.

« Moi j’ai l’impression que la loi anti-fake news a été faite en réac­tion à l’arrivée des médias russ­es en France dans le paysage de l’information française. C’est ça qui a déclenché la volon­té après le Brex­it, l’élection de Trump et la cam­pagne élec­torale de Macron de faire vot­er cette loi. Il me sem­ble qu’elle n’aboutit pas à grand-chose, ça fait un arse­nal lég­is­latif un petit peu vague, un peu mou, un peu fourre-tout, pas très con­traig­nant et pas très menaçant […] pas très effi­cace et pas très probant », au micro de Rus­si­a­To­day France lors du fes­ti­val inter­na­tion­al de jour­nal­isme de Couthures-sur-Garonne, 14 juil­let 2018.

« C’était une vraie volon­té du pou­voir macronien de remet­tre de l’ordre et de repren­dre la main dessus. Une vraie volon­té du pou­voir pour assainir le paysage de l’information et qu’il y ait des out­ils lég­is­lat­ifs pour ne pas laiss­er cir­culer des fake news et des théories de com­plot. A mon avis, ça rate sa cible dans les deux cas », ibid.

« Sous Nico­las Sarkozy, extase : « La Honte de la République », « Le Voy­ou de la République » même et ce titre, « Putain 4 ans ! ». Patience « Mar­i­anne », fal­lait savour­er. Arrive François Hol­lande. Là, c’est la gueule de bois. Des dirigeants du jour­nal sont débar­qués. Il y a, avec eux, de gros con­tentieux financiers. Surtout, Mar­i­anne qui a per­du son filon édi­to­r­i­al, s’enfonce dans la banal­ité. […] Le jour­nal n’avait plus d’os à ronger. Renaud Dély, son patron des deux dernières années, va lui en retrou­ver, ce sera la laïc­ité. Mar­i­anne, gar­di­en du tem­ple répub­li­cain, pointe sans phare l’antisémitisme des quartiers depuis un bail. Mais là, Dély passe un cap en bas­ton­nant sur l’islamisme et les « idiots utiles », les « bien-pen­sants » qui « s’apitoient sur le des­tin des mal­heureux ter­ror­istes ». Dans ce débat, Mar­i­anne a sou­vent dit la même chose que Le Figaro, mais pas au nom des cathos ; que Le Point, mais pas au nom des libéraux ; et que Valeurs actuelles, mais pas au nom des fachos », France Inter, 4 sep­tem­bre 2018.

« Je ne peux me couch­er ni sor­tir de mon lit sans avoir passé une ving­taine de min­utes sur Twit­ter. Jaime par­ti­c­ulièrement ce rap­port à Twit­ter le matin au réveil. Je me lève à 5h40. Jusqu’à 6h00, cest mon moment priv­ilégié, toute seule, dans le noir, sur Twit­ter parce que je décou­vre tout ce qui sest passé aux États-Unis sur les réseaux et dans les médias améri­cains. En vingt min­utes, jai limpres­sion davoir fait le tour du monde. Du moins des pays dont je com­prends la langue. Je peux lire un peu en alle­mand, en anglais, en ital­ien… Très mal mais cest sans impor­tance. Jai pu avoir un aperçu ou une intu­ition en arrivant au bureau de tout ça. Mais je suis oblig­ée de me couch­er tôt puisque je com­mence très tôt donc je rate toute une par­tie de la télévi­sion en direct. Cest donc sur Twit­ter que je vois ce qui a pu se pass­er la veille au soir sur le petit écran, sil sest passé des choses méri­tant d’être passées, relayées, regardées ou réfléchies. Du coup, le lende­main, je peux regarder en replay. Ça reste une source dinfor­ma­tion for­mi­da­ble. », Couliss­es­Mé­dia, 7 févri­er 2020.

« Je ne bal­aie pas non plus deux siècles de jacobin­isme et de ressen­ti­ment envers cette ville qui con­cen­tre les priv­ilèges et les pou­voirs. Mais dire « les Parisiens » pour car­ac­téris­er un défer­lement de pop­u­la­tion à la mer et à la cam­pagne, cest oblitérer 100 écoles élémen­taires classées Réseau dEdu­ca­tion Pri­or­i­taire, un quart de rési­dences prin­ci­pales qui sont des loge­ments soci­aux, et 250 000 deman­des en attente dy accéder. Je doute que ces ménages‑là col­lec­tion­nent les bico­ques à Noir­mouti­er et les « loc » en vallée de Chevreuse.
Voilà. Je ne plains pas les Parisiens. Ils ne sont pas, loin de là, plus mal­heureux que d’autres. Mais nom­breux sont ceux qui ne cochent pas les cas­es du stéréo­type médi­a­tique martelé depuis neuf semaines. La presse s’avère par­fois paresseuse. Elle crée des oppo­si­tions qui n’existent pas et passe à côté d’injustices qui sévis­sent bel et bien. Y com­pris chez « les Parisiens ». France Inter, 21 mai 2020.

« Quelle dif­férence entre la défense de la famille que vous pro­posez, vous, Mar­i­on Maréchal, et celle que pro­po­sait le maréchal Pétain ? », Sonia Dev­il­liers, France Inter, 8 mai 2024.

On a dit sur elle

« Elle doit beau­coup à Isabelle Gior­dano, qui l’a fait venir sur Inter en 2006, dans l’émission Ser­vice pub­lic. “Elle me répé­tait con­stam­ment : ‘Mais à qui tu par­les ? Ça intéresse qui, ce que tu racon­tes ? », les Inrock­upt­ibles 27 sep­tem­bre 2016, op. cit.

« Elle entre au ser­vice cul­ture [du Figaro, en 1999], qu’elle déteste: elle n’y trou­ve que des per­son­nes spé­cial­isées dans leur domaine, qui ne sont pas très ouvertes aux nou­veaux arrivants. Elle car­ac­térise le Figaro comme très var­ié: on y trou­ve des per­son­nes d’extrême droite comme d’extrême gauche, des grands intel­lectuels comme des alcoolique », résumé de sa ren­con­tre avec la classe Médias du lycée Mon­taigne, 23 décem­bre 2016.

« Elle doit avoir tout un plan dans sa tête lorsqu’elle invite des per­son­nes : un sujet, une prob­lé­ma­tique, un angle… c’est la base de tout selon elle. Cepen­dant, ses manières d’agir et de ques­tion­ner l’invité ont pu en cho­quer cer­tains, comme Anne-Sophie Lapix et Cyril Hanouna qui refusent de se faire inter­view­er dans son émis­sion [l’Instant M]. Cepen­dant, il y a aus­si cer­taines per­son­nes qu’elle refuse d’inviter sur son plateau (telles que Karine Lemarc­hand ou Frédéric Lopez) », ibid.

« Sonia Dev­illers retient un grand ennui de ces années en philoso­phie. Juste après l’intensité épuisante et jubi­la­toire de la classe pré­pa, juste avant de se lancer dans un mémoire pas­sion­nant, elle se retrou­ve per­due dans l’immensité de l’université, avec quelques heures de cours seule­ment par semaine. « C’était dés­espéré­ment vide comme cur­sus… », con­fie-t-elle. Sans pas­sion, elle fait des allers retours entre le monde uni­ver­si­taire et les stages en jour­nal­isme », le Sorbonn@ute, 29 mars 2017, op. cit.

« Sonia Dev­illers estime qu’elle fait par­tie de la dernière généra­tion à entr­er dans le jour­nal­isme [main­stream] sans y avoir été for­mée dans ses études. Elle admet égale­ment, à demi-mots, le cor­po­ratisme d’une pro­fes­sion qui se repro­duit via des écoles spé­ci­fiques », ibid.

« Lorsque l’on écoute « L’instant M », on entend une émis­sion qui par­le de manière con­cernée. Ce ne sont pas des sujets qui parais­sent être traités par défaut, ils le sont car ils con­cer­nent celles et ceux qui font cette émis­sion. Les médias sont con­vo­qués par ce qu’ils témoignent d’une actu­al­ité, d’une dimen­sion prise par celle-ci dans la sphère publique. Le ques­tion­nement reste sous une cer­taine forme engagée, on ressent avant tout la défense de valeurs démoc­ra­tiques, d’accès et de com­préhen­sion de l’information », La tête dans le poste, 11 mai 2018.

« Ce matin-là à lantenne de France Inter, Denis Robert dénonçait le mau­vais traite­ment médi­a­tique du mou­ve­ment des gilets jaunes, notam­ment par les chaînes dinfo. Face à lui, Sonia Dev­illers con­teste : cer­tains médias auraient fait du bon tra­vail. Et de citer notam­mentles sta­tions du groupe Radio France, dans lequel elle offi­cie chaque matin [1].

Une défense aux accents cor­po­ratistes somme toute bien mal placée quand on sait que sa pro­pre radio est loin d’être exempte de reprochesFrance Inter a, par exem­ple, con­tribué à un vaste épisode de dés­in­for­ma­tion en relayant la fake news de la Pitié-Salpêtrière. Et lorsquun audi­teur a eu le mal­heur de le sig­naler, en lieu et place daut­o­cri­tique, Nico­las Demor­and sest con­tenté de le ren­voy­er dans ses cordes. On pour­rait égale­ment citer les pro­pos dun édi­to­ri­al­iste poli­tique phare de la chaîne, qui affir­mait que les man­i­fes­ta­tions du 1er mai s’étaient « glob­ale­ment très bien passées »… alors même que dinnom­brables man­i­fes­tants et organ­i­sa­tions se sont alar­mées du con­traire, et notam­ment des vio­lences com­mis­es par la police. », Acrimed, 21 mai 2019.

« Rece­vant deux jour­nal­istes de la gauche extrême issus de Libéra­tion, elle fit le procès en règle de la chaîne C News et de ses dirigeants qui avaient l’im­pudeur d’ac­cueil­lir Zem­mour. Non con­tente de faire la leçon publique à la chaîne privée, elle livra au micro une liste de noms et de titres coupables d’être très à droite et cer­tains d’ex­trême droite par­mi lesquels Elis­a­beth Lévy, Ivan Rioufol, Char­lotte dOrnel­las de Valeurs Actuelles, Gabriel Cluzel de Boule­vard Voltaire, ain­si que l’au­teur de ces lignes. […] Je pour­rais moi aus­si, si j’avais le goût des listes, désign­er nom­mé­ment à la vin­dicte publique tel rédac­teur en chef de la mati­nale qui vient de Libéra­tion période très gauchiste, tel respon­s­able de la revue de presse proche du Par­ti Social­iste et qui fit par­tie de sa car­rière sur une chaîne qatarie , tel respon­s­able de la chronique de poli­tique étrangère qui vient de Rue89 et qui s’est van­té sur France Cul­ture d’avoir été payé par Soros pour sur­veiller le Net. Je pour­rais aus­si désign­er tous ces faux humoristes, qui rient tous dans le même coin à gauche ou plutôt qui con­fondent rire et ricane­ment. Je pour­rais encore nom­mer cette illus­tre incon­nue à qui lon a con­fié pen­dant tout cet été une bonne heure dantenne pour inviter toutes les racial­istes indi­gentes et les indigénistes indi­gestes qui trainent.
Plus farce encore : Le lende­main où la dame précitée morigénait ceux qui invi­tent Zem­mour, celle-ci déroulait un tapis rouge vif à Edwy Plenel. Celui même qui exul­ta lorsqu’on assas­si­na des athlètes israéliens aux jeux olympiques de Munich. », Gilles-William Gold­nadel, Valeurs Actuelles, 21 octo­bre 2019.

« Tous les matins sur France Inter, Sonia Dev­illers édi­to­ri­alise sur le thème des médias à 8h52 pen­dant 2 min­utes. Le 17 juin, sa chronique évo­quait une ques­tion rel­e­vant dun des aspects de la cri­tique des médias : la dis­tance sociale qui sépare les « élites » jour­nal­is­tiques du reste des rédac­tions. Cette cri­tique, Sonia Dev­illers ne la fait pas elle‑même directe­ment, mais en exposant le con­tenu dun arti­cle de Ben Smith, jour­nal­iste média au New York Times, inti­t­ulé « Les rédac­tions sont en pleine révolte. Les patrons, eux, sont dans leur mai­son de cam­pagne ». […] Que dent­hou­si­asme ! On attend donc avec une cer­taine impa­tience un édito­r­i­al de la même teneur ciblant les « boss et les grands vis­ages » des médias français dans lesquels, que lon sache, la dis­tance sociale entre les dirigeants et la plèbe jour­nal­is­tique na rien de nég­lige­able. Ciblant égale­ment les rédac­tions qui, dès mars, se sont arraché les « jour­naux de con­fine­ment » et les témoignages dillus­tres per­son­nal­ités con­finées au vert. Des médias par ailleurs eux aus­si « en plein bouil­lon­nement » (plans soci­aux, licen­ciements, etc.) après la péri­ode de con­fine­ment… et même avant : « au calme » ou non, rap­pelons que les « stars » de Radio France ne se sont pas pressées au por­tillon pour don­ner à enten­dre la grève ayant sec­oué, fin 2019, leur pro­pre mai­son. Et de même que Ben Smith na pas « hésité à bous­culer son pro­pre jour­nal », on ne doute pas que les stars de la mati­nale nhésiteront pas à « bous­culer » France Inter.
Courage, Sonia Dev­illers ! », Acrimed, 22 juin 2020.

Crédit pho­to : Mbel­ghi­ti via Wiki­me­dia (cc)

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