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Accueil | Portraits | Philippe Val

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29 février 2024

Temps de lecture : 18 minutes

29 février 2024

Accueil | Portraits | Philippe Val

Philippe Val

Temps de lecture : 18 minutes

Traître ou crétin ?

Philippe Val, né le 14 septembre 1952 à Neuilly-sur-Seine, est un homme de médias symbolisant l’alliance de l’extrême gauche libertaire avec le libéralisme sarkozyste et le monde atlantiste dans l’univers du show business. Favorable aux bombardements de l’OTAN sur la Serbie, il est l’auteur d’un ouvrage remarqué sur sa famille politique d’origine : Les traîtres et les crétins (Le Cherche-Midi, 2007).

Formation universitaire

Auto­di­dacte.

Parcours professionnel

En 1992, il devient chroniqueur à France Inter, d’abord chez Jean-Luc Hees, dans l’émission « Syn­ergie », puis aux côtés de son suc­cesseur, Albert Algo­ud dans l’émis­sion « La par­tie con­tin­ue » et de Frédéric Bon­naud dans l’émis­sion « Charivari ».

En 1992, Philippe Val refonde, avec le dessi­na­teur Cabu, le nou­veau Char­lie Heb­do, héri­ti­er du jour­nal mythique des années 1970. Il en devient rédac­teur en chef. En avril 2004, il prend le poste de directeur de la rédac­tion et directeur de la publication.

De 2006 à 2007, il par­ticipe tous les ven­dredis à l’émis­sion heb­do­madaire « Inoxyd­able », de José Artur et David Glaser, sur France Inter. Depuis sep­tem­bre 2007, il donne une chronique heb­do­madaire dans « Le Sept dix » de France Inter.

Mai 2009 : il quitte ses fonc­tions à Char­lie Heb­do.

Le 17 juin 2009, il est nom­mé directeur de France Inter par Jean-Luc Hees.

Le 22 mai 2014, il est débar­qué de la direc­tion de France Inter par Matthieu Gal­let, le nou­veau PDG de Radio France. Il est rem­placé par Lau­rence Bloch, pressen­tie à ce poste depuis plusieurs semaines.

Après une longue diète médi­a­tique, il fait son retour sur les ondes en 2021 en ral­liant la mati­nale d’Europe 1, présen­tée par Dim­itri Pavlenko, où il signe une chronique chaque vendredi.

Parcours militant

À par­tir du début des années 1970, il ani­me ses pre­miers spec­ta­cles de chan­son­nier-amuseur avec Patrick Font. Le tan­dem se fait con­naître sous le nom de « Font et Val » (il dur­era plus de 25 ans). Le duo sort des dis­ques, par­ticipe à nom­bre des fêtes et spec­ta­cles organ­isée par la gauche lib­er­taire et anar­chiste de l’époque, dans la lignée de Mai 68 (con­tre-cul­ture, écol­o­gisme, fémin­isme, anti-nucléaire, pro-drogue, lib­erté sex­uelle, etc…). Leurs noms fig­urent dans le gala de finance­ment du jour­nal Libéra­tion, alors d’inspiration maoïste. Il fig­ur­era d’ailleurs dans le fameux « Appel du 18 joints », pub­lié par Libéra­tion en juin 1976. Cette péti­tion, dont tous les sig­nataires assurent avoir « fumé » de la mar­i­jua­na, demande la dépé­nal­i­sa­tion de sa con­som­ma­tion, de sa cul­ture et l’ouverture d’un débat sur les drogues dures. En 1982, les sig­na­tures de Font et Val fig­urent égale­ment sur la péti­tion en faveur du Coral, un cen­tre pour ado­les­cents hand­i­capés ou en dif­fi­culté dirigé par le pédophile (con­damné) Claude Sigala et la revue pédophile « Pos­si­ble ».

En 1991, il devient rédac­teur en chef d’un jour­nal satiriste nom­mé La Grosse Bertha édité par Jean-Cyrille Gode­froy. Par­mi les dessi­na­teurs qui col­la­borent au jour­nal, on compte déjà Cabu et Charb. Jean-Cyrille Gode­froy ne tarde pas à reprocher à Philippe Val son gauchisme mil­i­tant et le trio Val-Cabu-Charb pli­era les gaules l’année suiv­ante pour refonder Char­lie Heb­do (le titre avait cessé de paraître depuis 1981).

Par­rain de l’association Sedlex (« Soutenons ensem­ble nos droits et lib­ertés face à l’extrême droite »).

Le 26 avril 1996, Char­lie Heb­do lancera, sur ini­tia­tive de Philippe Val, une péti­tion pour inter­dire le Front National.

Fon­da­teur du mou­ve­ment ATTAC. Ancien admin­is­tra­teur du Réseau Voltaire. Favor­able à l’intervention de l’OTAN au Kosovo.

En 2005, il est par­ti­san du « oui » lors du référen­dum sur le traité étab­lis­sant une Con­sti­tu­tion pour l’Europe.

En mars 2006, il est l’un des sig­nataire du « Man­i­feste des douze : ensem­ble con­tre le nou­veau total­i­tarisme » avec Ayaan Hir­si Ali, Car­o­line Fourest, Bernard-Hen­ri Lévy, Tasli­ma Nas­reen, Salman Rushdie, Antoine Sfeir ou Ibn War­raq, dénonçant l’islamisme au nom de l’héritage des Lumières.

Val fréquente le groupe social-démoc­rate « Les Grac­ques » et inter­vient lors de leurs deux pre­mières uni­ver­sités d’été en août 2007 et sep­tem­bre 2008. Présen­ta­tion : « Les Grac­ques sont une asso­ci­a­tion lancée par des per­son­nal­ités engagées à gauche, anciens mem­bres de cab­i­nets des dif­férents gou­verne­ments de gauche ou acteurs de la société civile, enseignants, intel­lectuels, médecins, avo­cats, cadres, étudiants…Ils veu­lent con­tribuer comme « groupe de réflex­ion et de pres­sion » à la mod­erni­sa­tion intel­lectuelle de la gauche en France, comme cela a été réus­si ailleurs en Europe. Leur man­i­feste sur les valeurs d’une gauche mod­erne. » (source)

En juil­let 2008, il limoge le car­i­ca­tur­iste Siné pour une chronique jugée anti­sémite. Deux ans et demi plus tard, le tri­bunal de grande instance (TGI) de Paris rend son juge­ment : « Il ne peut être pré­ten­du que les ter­mes de la chronique de Mau­rice Sinet sont anti­sémites, (…) ni que celui-ci a com­mis une faute en les écrivant (…). [De plus,] Il ne pou­vait être demandé à Siné de sign­er et faire paraître une let­tre d’excuse ». Char­lie Heb­do (plus pré­cisé­ment la société Les Édi­tions Rota­tives) est donc con­damné à vers­er 40 000 euros à Siné pour rup­ture abu­sive de con­trat et pour préju­dice moral.

En jan­vi­er 2009, il est co-sig­nataire avec Basile Ader, Nico­las Bon­nal, Aurélie Fil­ip­pet­ti, Denis Olivennes et Claire Chail­lou de la tri­bune « Il ne faut pas dépé­nalis­er la diffama­tion » pub­liée dans le quo­ti­di­en Le Monde.

En mai 2009, le car­i­ca­tur­iste Siné affirme dans l’émission « Le Bel­latar Show » que Philippe Val l’a viré « pour faire plaisir à Sarkozy », et que sa nom­i­na­tion à Radio France serait « un ren­voi d’ascenseur ».

En octo­bre 2010, Philippe Val, directeur de France Inter, met fin à la chronique de l’humoriste Gérald Dahan, deux mois seule­ment après son entrée en fonc­tion à la suite d’une chronique visant le garde des Sceaux, Michèle Alliot-Marie. Depuis son arrivée, les humoristes Stéphane Guil­lon, Didi­er Porte et Frédéric Pom­mi­er ont été licenciés.

En réponse à l’ou­vrage de Philippe Val, C’é­tait Char­lie (2016), un cour­ri­er écrit par Denis Robet et signé par Frédéric Thouron, Sylvie Cast­er, François For­cadell, Fran­cis Kuntz, Bob, Cather­ine Sinet, Vir­ginie Ver­net, Lau­rent Cavan­na, Jérôme Cavan­na et Marie Mon­tant est envoyé à Olivi­er Nora. Ce cour­ri­er accuse l’ou­vrage de révi­sion­nisme sur l’his­toire de Char­lie Heb­do : « Tous ceux qui ont pris part à ce cour­ri­er trou­vent erronée la présen­ta­tion faite de Char­lie Heb­do, dépeint comme un jour­nal où toutes les opin­ions pou­vaient s’ex­primer et où tout finis­sait dans un grand éclat de rire. Votre auteur a licen­cié ou provo­qué le départ de tous ceux (Olivi­er Cyran, François Camé, Mona Chol­let, Frédéric Thouron et quelques autres) qui étaient en désac­cord avec lui. »

Publications

  • Allez‑y, vous n’en revien­drez pas, Le Cherche midi
  • Allez‑y, vous n’en revien­drez pas, la suite, Le Cherche midi
  • Bon­jour l’Am­biance, Le Cherche midi en col­lab. avec France Inter
  • Bons Bais­ers de Ben Laden, Le Cherche midi en col­lab. avec France Inter
  • Fin de Siè­cle en Sol­de, Le Cherche midi en col­lab. avec France Inter
  • No Prob­lem !, Le Cherche midi en col­lab. avec France Inter
  • Vingt Ans de Finesse (Font & Val), Le Cherche midi en col­lab. avec France Inter
  • Le Référen­dum des Lâch­es : les argu­ments tabous du oui et du non à l’Eu­rope, Le Cherche midi, 2005
  • Traité de savoir sur­vivre par Temps Obscurs, Gras­set, 2007
  • Les Traîtres et les Crétins : chroniques poli­tiques, Le Cherche midi, 2007
  • Reviens, Voltaire, ils sont devenus fous, Gras­set, 2008
  • Si ça con­tin­ue, ça va pas dur­er, Les Échap­pés, avec France Inter, illus­tré par Cather­ine, 2009
  • Malaise dans l’in­cul­ture, Gras­set, 2015
  • C’é­tait Char­lie, Gras­set, 2015
  • Cachez cette iden­tité que je ne saurais voir, Gras­set, 2017
  • Le nou­v­el anti­sémitisme en France (ouvrage col­lec­tif), Albin Michel, 2018
  • Tu fini­ras clochard comme ton Zola, L’Ob­ser­va­toire, 2019
  • L’Europe ou rien, L’Observatoire, 2020.
  • Alle­gro Bar­baro, L’Observatoire, 2020.
  • Dic­tio­n­naire philosophique d’un monde sans Dieu, L’Observatoire, 2022.

Collaborations

Philippe Val par­ticipe à un débat sur la lib­erté d’ex­pres­sion à l’u­ni­ver­sité d’été du Medef en 2007.

Il est régulière­ment invité aux déje­uners et aux con­férences du CRIF.

Ce qu’il gagne

Alors qu’il était directeur de la rédac­tion et directeur de la pub­li­ca­tion de Char­lie Heb­do, Philippe Val a déclaré, dans plusieurs entre­tiens, qu’il gag­nait 6 000 euros par mois. En 2008, selon le jour­nal Le Monde (29 juil­let 2009), le groupe a obtenu un résul­tat béné­fi­ci­aire de 968 501 euros : « près de 85% de cette somme (soit 825 000 euros) ont été redis­tribués en div­i­den­des aux qua­tre asso­ciés : Philippe Val, directeur de la pub­li­ca­tion et pro­prié­taire de 600 des 1500 parts de l’entreprise et Cabu (…) ont perçu 330 000 euros cha­cun ».

Il l’a dit

Font et Val

Font et Val

Font et Val, dans la chan­son « Hexa­gone » (album Vol 14 — Tournée 95) : « En 1976, tu accouchais d’une chan­son qui bot­tait le cul de la Mar­seil­laise et qu’on chan­tait à plein poumon. (…) Grâce à Le Pen et De Vil­liers la peur du nègre et du boug­noule à con­tin­ué à s’implanter pro­fondé­ment au cœur des foules Et le raciste ne craint plus de déclar­er sa mal­adie Il a pas honte il s’en cache plus. Il en est fier cet abruti. »

Font et Val, dans la chan­son «Émi­gré » (album : « Ça donne envie de chanter ») : « Émi­gré, émi­gré reste là t’en va pas main­tenant que t’es instal­lé mon vieux tu es chez toi chez moi. Après avoir don­né au tarif min­i­mum ta sueur, ta san­té, on te dit “mon bon­homme désolé voyez-vous y’a plus de place chez nous, voilà de la mon­naie pour pren­dre ton bil­let”. N’écoute pas le crou­ton qui émi­ette son racisme avant de pren­dre son vol vacances pour Tunis (…) Petite insulte, c’est le même genre de Français qui trou­vait les nazis sym­pa­thiques et polis. A force d’avoir le nez col­lé au Figaro, ils ont du attrap­er des mor­pi­ons au cerveau (…) Si tu quittes le pays, on peut crain­dre le pire. Quelle tristesse, quel ennui si on ne se mélange plus, je crois qu’on est foutu (…) Si tu nous laiss­es tomber, on va douce­ment som­br­er dans la vieille vieil­lerie des pays fruits confits. »

« On a appris la semaine dernière que les mil­ices (serbes) fai­saient boire de l’acide sul­fu­rique aux enfants pour voir ce que ça fait. », Char­lie Heb­do, 23 juin 1999.

« Faut-il inter­venir ? Oui. Toute dis­cus­sion sur ce point est vaine. Il s’agit d’un principe et les principes ne se négo­cient pas. Au-dessus de tout, il y a les droits de l’Homme. Tout man­que­ment à cet impératif caté­gorique, pour rai­son d’État ou rai­son idéologique, toute remise à plus tard de son appli­ca­tion est irrecev­able […] Il a fal­lu choisir entre la vic­time, de toute évi­dence la pop­u­la­tion koso­vare, et le bour­reau, les mil­ices et l’armée serbe […] Tous les para­dox­es, toute la rhé­torique, par­fois bien jésuite, de l’extrême gauche et du paci­fisme n’y peu­vent pas grand-chose, et ne font qu’alimenter un fonds de com­merce dont l’opposition à l’Amérique est le pro­duit d’appel. C’est un peu court. Pour ne pas dire un peu con. », Char­lie Heb­do, 14 avril 1999.

« Il n’y pas de débat entre ceux qui vont à la messe, et ceux qui vont aux putes parce que générale­ment, ceux qui vont à la messe sont ceux qui vont aux putes. », TF1, « Comme un lun­di », 2 octo­bre 1995.

« [Les otages français, Chris­t­ian Ches­not et George Mal­brunot] ont été enlevés par des ter­ror­istes islamiques qui adorent égorg­er les Occi­den­taux, sauf les Français, parce que la poli­tique arabe de la France a des racines pro­fondes qui s’enfoncent jusqu’au régime de Vichy, dont la poli­tique anti­juive était déjà, par défaut, une poli­tique arabe. » Bakchich-info

« À part ceux qui ne l’utilisent [Inter­net] que pour ban­der, gag­n­er en bourse et échang­er du cour­ri­er élec­tron­ique, qui est prêt à dépenser de l’argent à fonds per­dus pour avoir son petit site per­son­nel ? Des tarés, des mani­aques, des fana­tiques, des méga­lo­manes, des para­noïaques, des nazis, des déla­teurs, qui trou­vent là un moyen de dif­fuser mon­di­ale­ment leurs délires, leurs haines, ou leurs obses­sions. Inter­net, c’est la Kom­man­dan­tur du monde ultra­l­ibéral. C’est là où, sans preuve, anonymement, sous pseu­do­nyme, on dif­fame, on fait naître des rumeurs, on dénonce sans aucun con­trôle et en toute impunité. Vivre sous l’Occupation devait être un cauchemar. On pou­vait se faire arrêter à tout moment sur dénon­ci­a­tion d’un voisin qui avait envoyé une let­tre anonyme à la Gestapo. Inter­net offre à tous les col­la­bos de la planète la jouis­sance impunie de faire pay­er aux autres leur impuis­sance et leur médi­ocrité. C’est la réal­ité inespérée d’un rêve pour toutes les dic­tatures de l’avenir. » Char­lie Heb­do — 10 jan­vi­er 2001

« Le fait que le prix Pulitzer ait été attribué aux jour­nal­istes qui ont révélé l’affaire Snow­den est le sym­bole de la crise de la presse car Snow­den est un traître à la démoc­ra­tie », 9 mai 2014, dis­cours pronon­cé pour l’as­so­ci­a­tion Les Amis du CRIF.

« Si les réseaux soci­aux avaient existé entre 1939 et 1944, par com­bi­en aurait-on mul­ti­plié les arresta­tions, les crimes et les dépor­ta­tions ? Jamais Win­ston Churchill n’au­rait pu revenir au pou­voir, jamais il n’au­rait sauvé le monde et nos lib­ertés. Réjouis­sons-nous du désir de moral­i­sa­tion de la vie poli­tique, tout en lui inter­dis­ant de pré­ten­dre élim­in­er l’im­pureté, car, ce faisant, c’est l’être humain, dont l’essence est heureuse­ment impure, qu’elle fini­ra for­cé­ment par élim­in­er », Le Jour­nal du Dimanche, 25/06/2017.

« Il faut défendre notre iden­tité. Défendre l’idée qu’elle est con­sti­tuée de plusieurs couch­es de choses qui, plus elles sont élevées plus elles sont com­munes à tous… après, il y a l’ap­par­te­nance à des sociétés claniques qui sont des sociétés encore aujour­d’hui féo­dales. Sauf si elle est com­prise comme un élé­ment de civil­i­sa­tion, la struc­ture famil­iale et clanique — quand elle devient l’i­den­tité majeure d’un peu­ple, quand elle se traduit par des appar­te­nances fan­tas­ma­tiques à des races, à des reli­gions, à des descen­dances prophé­tiques — déclenche la guerre.», Paris-Nor­mandie, mai 2018.

Sur les gilets jaunes, ceux-ci « ne sont pas le peu­ple » et sont « anti­sémites ». Il ajoute : « Met­tre un gilet jaune, c’est revêtir la honte. » BFM TV, 19 févri­er 2019.

« On vous fait des saloperies et au bout d’un moment vous oubliez qui vous les a faites. Le temps qui passe, qui enlève de la charge, de la douleur, c’est mieux que de par­don­ner. Mais s’obliger à se dire, se men­tir, quand des ter­ror­istes tuent des gens que vous aimez… Vous haïssez les ter­ror­istes et c’est tout. On vit avec ça. Avec cette haine qui ne nous fait pas par­tir en guerre, car on fait con­fi­ance au sys­tème judi­ci­aire. S’ils sont au bord du gouf­fre, on ne va pas leur ten­dre la main, non plus. Qu’ils crèvent. », Met­ro­pol­i­tain, 9 févri­er 2020.

Au sujet de RT et Sput­nik France : « Je ne me suis jamais expliqué leur autori­sa­tion d’émettre. Je trou­ve ça hal­lu­ci­nant quune dic­tature dont lune des plus anci­ennes armes est la dif­fu­sion de fake news ait pu émet­tre en France. », L’Opinion, 1er mars 2022.

« Le wok­isme est très utile à Pou­tine. Il lui four­nit l’argument prin­ci­pal de la supéri­or­ité de sa vision du monde sur la nôtre. Evidem­ment, Pou­tine ment. Car la pop­u­la­tion européenne, dans son écras­ante majorité, n’adhère nulle­ment au wok­isme. », Europe 1, 3 octo­bre 2022.

Sa nébuleuse

Patrick Font

Patrick Font

Patrick Font (décédé en 2018) fut, pen­dant près de 25 ans, le grand com­plice de Philippe Val : par­tic­i­pant de l’émission « Rien à cir­er » sur France Inter et auteur de mul­ti­ples sketch­es (pour Thier­ry Le Luron, Vir­ginie Lemoine, Lau­rent Ger­ra, etc…), il ani­me en par­al­lèle une école du spec­ta­cle, en Haute-Savoie, appelée Marie-Pan­talon. L’hebdomadaire de gauche catholique La Vie lui con­sacre un arti­cle élo­gieux en févri­er 1995 : « Priv­ilégiés mais recon­nais­sants, les jeunes témoignent sans cesse à Patrick de leur affec­tion débor­dante, par des câlins ou, quand ils sont séparés, par des cartes postales […] “Ce qui me pousse, c’est que les gens soient bien ensem­ble. Je déteste cet indi­vid­u­al­isme dont on nous nour­rit depuis les années 60… Il me sem­ble que les jeunes ont envie d’autre chose […] Moi, je veux leur don­ner les moyens d’être libres de trou­ver leur truc…” […] L’absence de notes, les voy­ages, les spec­ta­cles, passe­port vers l’ouverture, les piques de Patrick con­tre le racisme et les iné­gal­ités […] : tout cela leur a sem­blé préférable à un enseigne­ment traditionnel. »
Patrick Font est incar­céré le 25 juil­let 1996 et mis en exa­m­en pour « atten­tat à la pudeur et attouche­ments sex­uels sur mineures de moins de 15 ans » à la suite de sept plaintes déposées par des par­ents d’élèves pour des faits s’étant déroulés de 1992 à 1995. L’accusation retien­dra des agres­sions sex­uelles sur douze enfants, onze filles et un garçon, mais aban­don­nera celle de viol. Les experts psy­chi­a­triques le décriront comme un « pédophile type » et évo­queront les risques de récidive, esti­mant qu’il n’avait pas vrai­ment con­science du car­ac­tère délictueux de ses actes. Il sera con­damné, en mars 1998, à six ans prison ferme, la pri­va­tion de ses droits civiques et parentaux pour cinq ans, une inter­dic­tion défini­tive d’exercer une pro­fes­sion en rela­tion avec des enfants et quelques mil­liers d’euros de dom­mages et intérêts. Il sor­ti­ra de prison qua­tre ans plus tard (compte tenu de la prison préven­tive) et repren­dra son activ­ité de chansonnier.
Dès l’arrestation de son asso­cié, Philippe Val assure qu’il con­nais­sait très mal Patrick Font (Char­lie Heb­do, 11 sep­tem­bre 1996) – lequel était non seule­ment son parte­naire sur scène et un col­lab­o­ra­teur heb­do­madaire de Char­lie Heb­do (sa col­lab­o­ra­tion s’interrompt deux mois avant son arresta­tion, car Font avait prévenu Val des plaintes déposées con­tre lui, cf. Libéra­tion du 23 décem­bre 1996).

Franc-maçon­ner­ie : Font et Val inter­vi­en­nent devant la loge Pierre Mendès-France du Grand Ori­ent de France le 14 mai 1990 sur le sujet : « Faut-il inter­dire Le Pen ? ». Val par­ticipe au col­loque con­tre l’extrême droite du Grand Ori­ent de France le 26 avril 1997. En mai 2001, devant la Grande Loge Nationale de France, il planche sur le thème « la Fra­ter­nité est-elle sol­u­ble dans le marché ? »

Lau­réat du « Prix 2008 des Droits de l’Homme » du B’nai B’rith. « Cette céré­monie pres­tigieuse a pour but de mar­quer notre recon­nais­sance à ceux qui, par leur qual­ité, leur courage, leur abné­ga­tion et leur ténac­ité se sont illus­trés, par un engage­ment per­son­nel, à défendre les valeurs uni­verselles dans un esprit d’ouverture, d’humanisme et de tolérance : il s’agit d’Alain Mor­van, de Philippe Val et de François Zimer­ay. », Bakchich.info.

Proche de Bernard-Hen­ri Lévy, François Hol­lande, François Bay­rou, Élis­a­beth Bad­in­ter, Fiammet­ta Ven­ner, Car­o­line Fourest, Car­la Bruni…

En févri­er 2008, grâce à Car­la Bruni, il obtient une let­tre de sou­tien du prési­dent de la République, Nico­las Sarkozy, lors du procès que lui intente l’Union des organ­i­sa­tions islamiques de France et la mosquée de Paris pour avoir pub­lié dans Char­lie Heb­do des car­i­ca­tures de Mahomet jugées blas­phé­ma­toires : « Je tiens à apporter claire­ment mon sou­tien à votre jour­nal, qui exprime une vieille tra­di­tion française, celle de la satire (…) Je préfère l’excès de car­i­ca­ture à l’absence de caricature ».

Il épouse en 2013 Bérénice Ravache, direc­trice de FIP depuis 2017.

On a dit de lui

« Les pre­mières polémiques à lintérieur de l’équipe ont com­mencé sur le Koso­vo : fal­lait-il que lOTAN bom­barde ou pas, pen­dant la guerre ? Là, il y a eu une engueu­lade dans la rédac­tion qui se reflé­tait dans nos arti­cles. J’étais entré à Char­lie Heb­do, comme Cabu, en tant quanti­mil­i­tariste, j’étais donc con­tre les bom­barde­ments. Alors que Val, lui, les soute­nait. En revanche, lorsquil tra­vail­lait à La Grosse Bertha qui paraît au moment de la guerre en Irak, en 1991, il avait lui aus­si des posi­tions très anti­mil­i­taristes. À par­tir de ce moment-là, il y a eu un froid entre nous et ça a mis un cer­tain temps à se réchauf­fer. J’étais en désac­cord avec lui sur ce sujet, mais per­son­nelle­ment, je navais rien con­tre lui, et il n’était pas ques­tion quon sembrouille à cause de ça. Or, pour lui, c’était moins évi­dent. Il a com­mencé à se fâch­er avec tous ses copains quon classerait comme gauchistes. Serge Hal­i­mi, qui était son pote, a pris ses dis­tances, tout le monde sest un peu foutu sur la gueule, et je crois que ça a été une rup­ture de Val avec tous ses copains gauchistes », Charb inter­viewé par Arnaud Viviant, Charles, 2013.

Pho­to : cap­ture d’écran, crédit Le Figaro / Le Buzz Média (2011)

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