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Nicolas Dupont-Aignan : Patrick Cohen cireur de pompes du pouvoir

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11 mars 2019

Temps de lecture : 4 minutes
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Nicolas Dupont-Aignan : Patrick Cohen cireur de pompes du pouvoir

Temps de lecture : 4 minutes

Les clashes entre politiques et journalistes peuvent parfois bénéficier aux deux parties, alimentant une double notoriété. Mais ils sont aussi dans certains cas révélateurs d’une certaine arrogance d’une partie de la classe médiatique lorsque celle-ci entreprend de rééduquer selon ses a priori et non d’informer. Ce fut le cas de la prise de bec entre Nicolas Dupont-Aignan et Patrick Cohen sur la 5 le mercredi 6 mars 2019 dans l’émission C’est à vous.

Patrick Cohen contre la liberté de penser

On ne présente plus Patrick Cohen, vedette de France Inter, passé à Europe1 sans trop de suc­cès et qui a son rond de servi­ette dans nom­bre d’émissions du secteur pub­lic, un secteur où on sait se ren­dre ser­vice. Nous reprenons une par­tie de son por­trait où il affir­mait avec un tran­quille aplomb que « non, on ne peut pas penser ce que l’on veut » :

«  Le 12 mars 2013, celui-ci était en effet invité sur le plateau de « C à vous », ani­mé par Alessan­dra Sub­let, à l’occasion du pas­sage de son émis­sion « Ce soir (ou jamais !) » de France 3 à France 2. L’ambiance se tend très vite et Patrick Cohen attaque bille en tête lorsque Tad­déï sou­tient qu’il invite dans son émis­sion des gens que l’on n’entend pas ailleurs. « Vous invitez des gens qu’on n’entend pas ailleurs et qu’on n’a pas for­cé­ment envie d’entendre… », attaque-t-il en nom­mant ces « gens » quelques sec­on­des plus tard : Tarik Ramadan, Dieudon­né, Alain Soral, Marc-Edouard Nabe. Tad­déï répond qu’il n’y a pas d’invités qu’il refuse d’inviter par principe : « Je suis sur le ser­vice pub­lic, c’est pas à moi d’inviter les gens en fonc­tion de mes sym­pa­thies ou de mes antipathies ». « Ce n’est pas une ques­tion de sym­pa­thie, lui rétorque Cohen. On a une respon­s­abil­ité quand on ani­me une émis­sion de débat, de ne pas propager des thès­es com­plo­tistes, de ne pas don­ner la parole à des cerveaux malades ». Le débat s’envenime. Cohen glisse sub­rep­tice­ment du com­plo­tisme au néga­tion­nisme, Tad­déï lui rétorque que per­son­ne n’a jamais tenu de pro­pos hors la loi sur son plateau. Pour ten­ter de déten­dre l’atmosphère, Alessan­dra Sub­let apos­tro­phe soudain Cohen : « On a cha­cun le droit de penser ce qu’on veut, Patrick ! » Réponse spon­tanée de l’intéressé : « Non ». Puis après réflex­ion : « On a le droit de penser ce qu’on veut dans les lim­ites de la loi » ! « Toutes les opin­ions autorisées par la loi sont défendues par la con­sti­tu­tion ; tout ce qui n’est pas inter­dit est autorisé, et ce n’est pas moi, ani­ma­teur de télévi­sion, qui vais décider de ce qu’on a le droit de dire », affirme enfin Tad­déï devant son adver­saire de plus en plus hébété. Celui-ci grille enfin sa dernière car­touche en indi­quant que cer­tains des invités de Tad­déï avaient été « con­damnés plusieurs fois ». « Vous voulez que je vous fasse la liste d’un cer­tain nom­bre de min­istres qui ont été con­damnés ? Ça ne vous a pas empêché de les inviter dans votre émis­sion de radio le lende­main matin… », répond Tad­déï du tac au tac. »

Affrontement NDA/Cohen sur France 5

Il y a un aspect anec­do­tique autour de l’altercation. Dupont-Aig­nan est en baisse dans les sondages et Cohen tape volon­tiers sur tout ce qui est hos­tile au monde libéral-lib­er­taire dont il est issu, tout en défen­dant pied à pied le sys­tème tel qu’il est. Alors que Cohen provoque et tit­ille Dupont-Aig­nan celui-ci perd son sang froid et lui décerne le titre envié de « cireur de pom­pes du pou­voir », qual­i­fi­catif que cha­cun appréciera à sa manière.

Ce qui est plus sur­prenant (ou pas sur­prenant du tout) c’est Anne-Elis­a­beth Lemoine qui prend le par­ti de Patrick Cohen, demande des excus­es à NDA, se fait appuy­er par Pierre Les­cure (qui joue la sol­i­dar­ité de caste) et met fin plus tard à l’émission. Lorsqu’un peu plus loin NDA tente d’aborder la ques­tion de l’immense impop­u­lar­ité des jour­nal­istes, ceux-ci lui ren­voient la ques­tion en miroir. Céc­ité d’une par­tie (une par­tie seule­ment, mais la plus vis­i­ble) de jour­nal­istes qui se vivent comme un caste volon­tiers cas­tra­trice. Clic clac.

Clash Nicolas Dupont-Aignan / Patrick Cohen : la vidéo de l’émission et l’altercation vers 7’40’’