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La presse gay en coma avancé

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24 septembre 2016

Temps de lecture : 2 minutes
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La presse gay en coma avancé

Temps de lecture : 2 minutes

Le redressement judiciaire du site gay Yagg.com est le énième avatar de médias homosexuels moribonds.

Moins con­nu que Têtu, Yagg.com a dû dépos­er un genou à terre début sep­tem­bre. Le site a été placé en redresse­ment judi­ci­aire par le tri­bunal de com­merce de Paris. Dirigé par Xavier Héraud, le site ne pou­vait tabler que sur 2500 abon­nés payants. Pas de quoi assur­er le paiement des cinq salaires de Yagg. Lassé par ses mau­vais­es per­for­mances, le prin­ci­pal action­naire, Thier­ry Wil­helm, a coupé les vannes finan­cières. À la tête de sa hold­ing Doxa, cet homme d’af­faires de gauche a investi notam­ment dans Medi­a­part et dans Poli­tis.

La las­si­tude de Wil­helm ressem­ble à si mépren­dre à celle qu’a con­nue Jean-Jacques Augi­er avec Têtu. En mai 2015, le tré­sori­er de la cam­pagne prési­den­tielle de François Hol­lande, avait lui aus­si jeté l’éponge. La mar­que emblé­ma­tique de la com­mu­nauté homo­sex­uelle avait elle aus­si déposé son bilan. Augi­er, qui investit dans des boucheries en Chine et détient une par­tic­i­pa­tion dans le men­su­el lit­téraire Books, ne sera resté que deux ans pro­prié­taire de Têtu. Mal­gré les mesures de restruc­tura­tions dras­tiques (50% de salariés licen­ciés), Têtu con­tin­u­ait à per­dre env­i­ron un mil­lion d’eu­ros par an. Avant lui, Pierre Bergé, l’un des trois action­naires du Monde, avait été plus patient. Le mil­liar­daire octogé­naire, patron d’Yves Saint-Lau­rent, a injec­té plusieurs dizaines de mil­lions d’eu­ros dans le ren­floue­ment du jour­nal depuis 1995.

Têtu, repris fin 2015 par la start up Idylis, n’est pas reparu en ver­sion imprimée. La mar­que, qui n’ex­clut pas de revenir dans les kiosques, viv­ote. Elle devra retrou­ver préal­able­ment un riche mécène. L’al­ter ego de Têtu pour les les­bi­ennes, Well well well, n’a pas pour l’in­stant réus­si ce pari. Du coup, sa péri­od­ic­ité reste aléa­toire et sa dif­fu­sion reste lim­itée à quelque 5000 exem­plaires en librairies.

Comme en matière eth­nique, la place et l’im­pact de la presse com­mu­nau­taire restent extrême­ment mar­gin­aux. Pour une sim­ple rai­son. Les lecteurs, qu’ils soient homo­sex­uels, juifs, musul­mans ou Antil­lais, sont avant tout soucieux de nor­mal­ité et veu­lent éviter une dif­féren­ci­a­tion trop mar­quée au tra­vers de leur journal.