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Jimmy Savile : le prédateur sexuel sévissait dans les hôpitaux…

4 juillet 2014

Temps de lecture : 3 minutes
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Jimmy Savile : le prédateur sexuel sévissait dans les hôpitaux…

Temps de lecture : 3 minutes

« Le pire prédateur sexuel de l’histoire du pays. » C’est ainsi que la police londonienne a décrit l’ex-présentateur vedette de la BBC, Jimmy Savile, suite à une enquête rendue publique jeudi 26 juin.

Com­mandée par le min­istère de la San­té, cette enquête révèle les pra­tiques mon­strueuses de Sav­ile, décédé un an avant qu’une autre enquête jour­nal­is­tique n’ex­pose au grand jour la face cachée du per­son­nage. Et le tableau n’est pas beau à voir.

Prési­dent d’une asso­ci­a­tion car­i­ta­tive qui a levé près de 4 mil­lions d’eu­ros pour l’hôpi­tal de Leeds, Jim­my Sav­ile jouis­sait par ce biais d’une sorte de droit d’aller et venir au sein de l’étab­lisse­ment. L’oc­ca­sion pour lui de se livr­er à toutes sortes d’a­gres­sions sex­uelles, attouche­ments et har­cèle­ments sur le per­son­nel médi­cal, les vis­i­teurs et les patients d’un âge allant… de 5 à 75 ans. L’en­quête révèle égale­ment que Sav­ile avait l’habi­tude de regarder « les patientes se désha­biller » et de « faire des com­men­taires déplacés ».

Pire, l’ex-ani­ma­teur de la BBC dis­po­sait, en tant que bran­car­dier bénév­ole, d’un accès libre à la morgue de l’hôpi­tal… Pous­sant l’ig­no­ble au-delà des lim­ites, ce dernier se serait van­té d’avoir « eu des rela­tions sex­uelles avec des morts et de s’être fab­riqué des bijoux avec les yeux de verre de cadavres », selon Sue Proc­tor, en charge de l’en­quête au sein de l’hôpital.

En tout, Jim­my Sav­ile a sévi sur 33 patients, dont 19 enfants, agis­sant aus­si bien « dans les couloirs, les bureaux ou les salles de gardes ». « Neuf vic­times ont alerté un mem­bre de l’équipe médi­cale, mais aucune de ces accu­sa­tions n’ont été rap­portées aux autorités supérieures », souligne le rap­port, qui n’ap­porte pas plus d’explications.

« Nar­cis­sique » et « arro­gant », Sav­ile a même éten­du son ter­ri­toire de chas­se à l’hôpi­tal psy­chi­a­trique de Broad­moor. « Les rela­tions sex­uelles entre les patients et le per­son­nel médi­cal étaient une pra­tique con­nue, ce qui a pu décourager les vic­times de Sav­ile de porter plainte », a rap­porté Bill Kirkup, en charge de l’en­quête pour l’hôpi­tal psychiatrique.

Désor­mais, la ques­tion qui se pose est : com­ment cela a‑t-il pu arriv­er durant tant d’an­nées (de 1962 à 2009 !), dans le silence total et l’ig­no­rance du grand pub­lic ? « Au moment des faits, per­son­ne ne s’est demandé pourquoi il se trou­vait tou­jours dans l’hôpi­tal », a souligné Sue Proc­tor. De son côté, le min­istre de la San­té, Jere­my Hunt a présen­té jeu­di devant le Par­lement les excus­es du gou­verne­ment aux vic­times, recon­nais­sant « qu’à l’époque on ne les avait pas crues ».

Une étrange expli­ca­tion, qui pour­rait con­duire à penser que Jim­my Sav­ile, jouis­sant de sa grande notoriété out­re Manche, a pu être cou­vert par les autorités où encore par les étab­lisse­ments qu’il finançait dans des buts mor­bides… L’en­quête en dira peut-être plus sur le sujet.

Crédit pho­to : DR

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