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Islamisation de Saint-Denis : circulez, y a rien à voir !

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15 juin 2016

Temps de lecture : 3 minutes
Accueil | Veille médias | Islamisation de Saint-Denis : circulez, y a rien à voir !

Islamisation de Saint-Denis : circulez, y a rien à voir !

Temps de lecture : 3 minutes

Fin mai, le Figaro Magazine publiait une enquête à Saint-Denis, berceau de l’Histoire de France avec sa nécropole royale qui se transforme en « Molenbeek-sur-Seine ».

Pour enquêter sur l’is­lami­sa­tion pro­gres­sive de la ville, la jour­nal­iste Nad­jet Cheriqui était par­tie à la ren­con­tre des habi­tants pour tir­er le por­trait de cer­tains quartiers où « com­mu­nau­tarisme et islamisme creusent leurs sillons ».

Évidem­ment, ce con­stat, pour­tant pal­pa­ble, n’a pas plu à tout le monde. Quelques semaines plus tard, sur le site d’Acrimed, deux femmes sont allées « con­tre-enquêter » à Saint-Denis : Sihame Ass­bague, mil­i­tante anti-raciste, et Widad Ket­fi, présen­tée comme une « jour­nal­iste indépen­dante » mais qui est en fait une autre mil­i­tante qui pige au Bondy Blog et s’in­téresse à l’« islam » et au « maquil­lage » d’après son pro­fil Twit­ter.

Pour démon­ter l’ar­gu­men­taire du Figaro, ces dernières ont ren­con­tré des témoins cités par le mag­a­zine qui, pour cer­tains, ont renié leur témoignage. « Ce que Le Figaro a présen­té comme une enquête de trois mois, puis d’un mois et demi, n’est en fait qu’une suc­ces­sion de biais réduc­teurs et de témoignages peu fiables », peut-on lire.

Entre autres détails, on peut notam­ment appren­dre que le maire com­mu­niste de la ville n’as­sume plus les pro­pos qu’il a tenu quelques jours plus tôt. « En tant que maire, je n’ai aucun moyen d’intervenir. C’est un vrai prob­lème. Sur mon ter­ri­toire, je ne sais com­bi­en de per­son­nes, ni même si des agents de la Ville, sont con­cernées par les fich­es S », avait-il déclaré. Aujour­d’hui, celui-ci assure n’avoir jamais pronon­cé ces paroles. « Nous sommes d’autant plus éton­nés par cette cita­tion que ce n’est même pas un sujet évo­qué en interne. Nous n’avons, à aucun moment, eu une quel­conque sus­pi­cion sur des agents munic­i­paux, nous n’avons jamais reçu aucune remon­tée, aucun échange sur cette ques­tion-là », a‑t-il expliqué. Juré, craché.

Out­re ces broutilles qui ne changent rien à un con­stat que per­son­ne, ou presque, ne peut nier, le plus intéres­sant dans cette « con­tre-enquête » reste le traite­ment de la ques­tion du marché halal.

Dans le Fig Mag, un prêtre de Saint-Denis avait affir­mé qu’il lui était devenu dif­fi­cile de trou­ver de la viande non-halal. « Aujour­d’hui à Saint-Denis, je ne peux plus, hélas, me fournir en viande non halal que chez Car­refour ou les jours de marché », avait-il expliqué. Faux ! rétorquent les deux mil­i­tantes. En effet, « en se ren­seignant, auprès des Dionysiens ou de Google », on trou­ve une char­cu­terie non-halal près de la Mosquée et « au moins deux autres boucheries ven­dant de la “viande non halal“, un peu plus loin dans la ville ». Trois boucheries non-halal pour une ville de plus de 100 000 habi­tants, voilà de quoi ras­sur­er son monde.

Mais pour elles, « ce qui se “cache“ der­rière le marché du halal, ce n’est pas la main invis­i­ble du “grand rem­place­ment islamique“ mais celle de… l’offre et de la demande mue par des dynamiques de peu­ple­ment s’expliquant, elles-mêmes, par des fac­teurs his­toriques, soci­aux et poli­tiques ». En somme, ce qui se cache der­rière le mono­pole du halal n’est pas le grand rem­place­ment mais… le grand rem­place­ment. Défini­tive­ment, il n’y a aucun prob­lème de com­mu­nau­tarisme à Saint-Denis. Nous voilà convaincus !