Ojim.fr
PUBLICATIONS
Yann Barthès, Dilcrah, Netflix, Frontex, Bellingcat... Découvrez les publications papier et numériques de l'Observatoire du journalisme.
→ En savoir plus
PUBLICATIONS
Yann Barthès, Dilcrah, Netflix, Frontex, Bellingcat... Découvrez les publications papier et numériques de l'Observatoire du journalisme.
→ En savoir plus
Isabelle Surply, la lanceuse d’alerte qui n’a pas la côte auprès du Progrès de Lyon

12 mai 2022

Temps de lecture : 3 minutes
Accueil | Veille médias | Isabelle Surply, la lanceuse d’alerte qui n’a pas la côte auprès du Progrès de Lyon

Isabelle Surply, la lanceuse d’alerte qui n’a pas la côte auprès du Progrès de Lyon

Temps de lecture : 3 minutes

De nombreux élus locaux sont en prise directe avec la progression de l’islamisme dans la société française. L’immense majorité d’entre eux a pris le parti de s’en accommoder. Beaucoup plus rares sont ceux qui la dénoncent et qui demandent à l’État de prendre ses responsabilités. Dans ce combat, Isabelle Surply, une conseillère municipale de la commune de Saint-Chamond (Loire), est loin de pouvoir compter sur le soutien du quotidien régional Le Progrès.

Une conseillère municipale active

Des médias alter­nat­ifs ont récem­ment relaté le com­bat d’Isabelle Sur­ply con­tre l’islamisme dans la ville dont elle est con­seil­lère munic­i­pale, en plus de son man­dat élec­tif à la région Rhône-Alpes-Auvergne.

Pour ne citer que l’un de ses faits mar­quants, en juil­let 2021, elle dif­fu­sait une vidéo d’un prêche de l’imam de Saint-Cha­mond, Mma­di Ahamada.

Lors de celui-ci, l’imam haranguait ses fidèles : « Vous, femmes musul­manes, tâchez d’obéir au doigt de vos maris, restez dans vos foy­ers et ne vous exhibez pas à la manière des femmes avant l’islam ».

Isabelle Sur­ply n’a pas ménagé ses efforts pour que l’affaire n’en reste pas là. De guerre lasse, le min­istre de l’Intérieur a dans un pre­mier temps sus­pendu l’imam pour ses pro­pos. Puis, en octo­bre 2021, il n’a pas renou­velé son titre de séjour. Celui-ci est retourné le 2 mai dans son pays d’origine, Les Comores, avec prob­a­ble­ment le pécule de départ généreuse­ment offert par l’État français (enfin, le contribuable).

C’était sans compter sur les nom­breux sup­port­ers de l’imam qui se sont déchainés sur les réseaux soci­aux et ont men­acé l’élue locale. Le cen­tre cul­turel musul­man qui gère la mosquée Attak­wa de Saint-Cha­mond a par ailleurs déposé plainte con­tre Isabelle Sur­ply pour « diffama­tion en rai­son de l’ethnie, de la reli­gion ou de la race ».

Le doute habite Le Progrès

Les lecteurs du quo­ti­di­en région­al Le Pro­grès qui s’en tien­nent à une seule source d’information ont une ver­sion des faits très différente.

Dans un arti­cle du 5 avril, le jour­nal­iste Amjad Allouchi (sans com­men­taires) nous aide à com­pren­dre « en deux min­utes » (car nous sommes pressés et voulons aller droit au but) l’affaire de Saint-Chamond.

Le prêche du 20 juil­let 2021 de l’imam assig­nant les femmes dans leur cui­sine et à l’obéissance de leur mari ? Les pro­pos auraient été tron­qués par Isabelle Sur­ply. Mma­di Ahama­da n’aurait eu que des pro­pos con­formes au Coran : « O femme musul­mane, entre au par­adis par n’importe quelle porte, tâche de veiller aux droits d’Amah et de ton époux ».

Pour­tant, pour qui se donne la peine d’écouter la vidéo mise en ligne par Isabelle Sur­ply, on peut dis­tincte­ment enten­dre les pro­pos qu’elle a dénoncés.

Mais l’affaire ne s’arrête pas là. Non, ras­surez-vous Le Pro­grès n’est pas allé enquêter sur la pro­gres­sion de l’islamisme en région Rhône-Alpes. Non, un des jour­nal­istes de la rédac­tion du jour­nal est allé véri­fi­er la vérac­ité des pro­pos d’Isabelle Sur­ply affir­mant qu’elle a été mise en exa­m­en, suite à la plainte déposée par le cen­tre cul­turel musul­man qui gère la mosquée Attak­wa de Saint-Chamond.

Dans un arti­cle du 4 mai, nous apprenons que : « véri­fi­ca­tion faite par la rédac­tion du Pro­grès auprès du par­quet, cette mise en exa­m­en n’existe pas. (…) l’élue demeure, à ce stade de l’instruction, à un statut sim­ple de per­son­ne mise en cause ».

Comme elle l’indique dans un tweet, Isabelle Sur­ply demande un droit de réponse pour rétablir sa ver­sion des faits. Pen­dant ce temps-là, on ne dis­cute plus de l’essentiel. Cha­cun en tir­era les con­clu­sions qu’il veut…