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IPJ Dauphine, l’apprentissage de l’entre-soi

19 septembre 2023

Temps de lecture : 5 minutes
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IPJ Dauphine, l’apprentissage de l’entre-soi

19 septembre 2023

Temps de lecture : 5 minutes

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Fondée en 1978 par l’historien Pierre Miquel (1930–2007) et située dans le 9e arrondissement de Paris, l’Institut Pratique du Journalisme Dauphine de l’université PSL (Université Paris Sciences & Lettres) est une école de journalisme formant des journalistes professionnels aux métiers de la télévision, de la radio, de la presse écrite et de la presse en ligne.

Recon­nu par la pro­fes­sion depuis 1993, il est présidé par l’omnipotent « néo-con » Denis Jeam­bar et dirigé par Pas­cal Guénée, égale­ment prési­dent de la Con­férence des Écoles de Jour­nal­isme. Il accueille une quar­an­taine d’étudiants à temps plein, une dizaine en appren­tis­sage, et délivre, au bout de deux années, un dou­ble diplôme: un mas­ter de jour­nal­isme de l’U­ni­ver­sité Paris-Dauphine et un diplôme pro­pre à l’école. Selon l’institut Pluric­ité, trente mois après l’obtention du diplôme, 100 % des lau­réats ont trou­vé un emploi.

Par­mi ses plus pres­tigieux anciens élèves, on peut citer Georges Mal­brunot (Le Figaro), Gérard Dav­et (Le Monde), Olivi­er Tru­chot (BFMTV et RMC), Julien Arnaud (LCI), Frédéric Lopez (France 2) ou encore Denis Brog­niart (TF1).

Un enseignement sous l’égide de la diversité et de l’inclusivité

Sous le patron­age du grand mil­i­tant anti-Front nation­al Denis Jeam­bar, il n’est guère éton­nant que l’établissement mette large­ment en avant – avec une extrême orig­i­nal­ité – son engage­ment au ser­vice de l’intégration, de l’égalité des chances et de la lutte con­tre toutes les discriminations.

Per­suadé que la « dif­férence des par­cours et des orig­ines con­stitue une richesse cer­taine », l’école souhaite « œuvr­er à une meilleure représen­ta­tion de la société française au sein des dif­férents médias et sen­si­bilis­er ses étu­di­antes et étu­di­ants à la ques­tion des stéréo­types dans l’information ». Cette démarche est claire­ment affichée comme une pri­or­ité de l’Institut, qui a notam­ment nom­mé un respon­s­able Égal­ité et lutte con­tre les dis­crim­i­na­tions (Pas­cale Col­is­son) et un respon­s­able Hand­i­cap (Stéphane Béchaux). Ces louables efforts — soulignés par l’util­i­sa­tion de l’écriture inclu­sive dans l’ensemble de sa com­mu­ni­ca­tion - ont per­mis à L’IPJ d’être la pre­mière école de jour­nal­isme à obtenir, en 2014, le label Diver­sité cer­ti­fié par l’AFNOR. Le Label Diver­sité a été créé par l’État en 2008 pour « recon­naître l’engagement effec­tif, volon­taire et durable d’un organ­isme pour prévenir les dis­crim­i­na­tions et pro­mou­voir la diver­sité dans le cadre de la ges­tion de ses ressources humaines ».

L’établissement s’investit égale­ment dans le pro­jet La Chance (anci­en­nement La Chance aux con­cours) qui « agit pour la diver­sité dans les médias », notam­ment via une « pré­pa » aux écoles de jour­nal­isme, entière­ment gra­tu­ite, réservée aux étu­di­ants bour­siers. Pre­mière classe pré­para­toire Égal­ité des chances dans la fil­ière médias, La Chance a été récom­pen­sée en 2015 par La France s’engage, une ini­tia­tive « citoyenne » lancée par François Hol­lande en 2014 pour récom­penser « les actions d’utilité sociale les plus inno­vantes » (entre 2015 et 2022, cette « ini­tia­tive » dis­po­sait d’un bud­get de 30 mil­lions d’euros, dont une moitié de sub­ven­tions publiques, le reste provenant du mécé­nat des entreprises).

Promotion des ZEP et ZUS du « vivre ensemble »

Forte de toutes ces belles expéri­ences, l’établissement a égale­ment noué des parte­nar­i­ats avec des col­lèges et lycées de ZEP (Zone d’Éducation Pri­or­i­taire) et de ZUS (Zone Urbaine Sen­si­ble). Ses étu­di­ants sont égale­ment « sen­si­bil­isés aux stéréo­types dans les médias » et doivent entre­pren­dre des « travaux péd­a­gogiques sur les préjugés s’attachant à cer­tains ter­ri­toires ». Ouf, n’en jetez plus ! Si, après tout cela, les néo-jour­nal­istes ne devi­en­nent pas d’empressés et ent­hou­si­astes pro­mo­teurs du vivre-ensem­ble et de la diver­sité, ce serait à dés­espér­er de « l’exigence péd­a­gogique » de l’IPJ.

Mais peu d’inquiétude à avoir quant au for­matage des étu­di­ants de l’école si l’on en croit Justin, ancien étu­di­ant de l’IPJ à la fin des années 2010, qui témoigne du par­fait con­formisme idéologique de sa promotion.

Des étudiants à gauche toute !

« Nous étions un peu plus de 40 par pro­mo­tion. Je sais que seuls 2 étaient de droite, dont moi. Un petit groupe « centriste/macroniste » de 2 à 4 per­son­nes max­i­mum sem­blait émerg­er. Tous les autres étu­di­ants se répar­tis­saient idéologique­ment sur tout le spec­tre de la gauche » explique ain­si Justin qui s’amuse au sou­venir du fait que nom­bre de ses cama­rades avaient toutes les peines du monde à croire et encore plus à com­pren­dre qu’il puisse vrai­ment « être de droite ». Une véri­ta­ble incon­gruité, pour ne pas dire une aber­ra­tion, dans cet envi­ron­nement où il est de bon temps de moquer et de dén­i­gr­er les « mau­vais médias » à savoir tous ceux soupçon­nés d’être un tant soit peu « réacs ».

Un entre-soi gauchiste ryth­mé par les inter­ven­tions d’associations « venant sen­si­bilis­er les élèves sur les bonnes manières de traiter les sujets relat­ifs aux per­son­nes LGBTQIA+ » et les cours d’économie dis­pen­sés par « un élu local de gauche d’une ville de la ban­lieue parisi­enne val­orisant essen­tielle­ment les écon­o­mistes de gauche tel que Thomas Piket­ty ».

Pour Justin, si « l’IPJ est indis­cutable­ment dirigé et encadré par des pro­fesseurs de gauche, la plus forte pres­sion vient en réal­ité des élèves qui com­mu­nient dans les mêmes doc­trines et sont per­suadés d’incarner le camp du Bien. Une majorité con­tente d’elle, tou­jours prête à « faire bar­rage » et à « entr­er en résis­tance » à la moin­dre irrup­tion d’une altérité poli­tique, au nom du « plu­ral­isme » bien enten­du. ». Une ten­dance lourde qui sem­ble tris­te­ment com­mune à la qua­si-total­ité de ce type d’établissements.

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