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Élections européennes en Espagne, quelles analyses ?

15 juin 2024

Temps de lecture : 5 minutes
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Élections européennes en Espagne, quelles analyses ?

Temps de lecture : 5 minutes

Aux urnes le même jour que les Français, le dimanche 9 juin, les électeurs Espagnols se sont exprimés à l’occasion des élections européennes. Avec une avancée du centre droit aux dépens des centristes.

Une faible participation

Le quo­ti­di­en El País, classé de « cen­tre gauche libérale », s’alerte avant tout de l’abstention : « la par­tic­i­pa­tion dans toutes les com­mu­nautés autonomes a chuté » (« cae la par­tic­i­pación en todas las comu­nidades »). Sous la barre sym­bol­ique de la moitié des électeurs, le taux de par­tic­i­pa­tion a atteint 49,2 % ce dimanche, « soit 11,52 points de moins par rap­port à la précé­dente con­vo­ca­tion élec­torale, en 2019 » (« 11,52 pun­tos menos que en la ante­ri­or con­vo­ca­to­ria elec­toral, en 2019 »). Néan­moins, il est impor­tant de rap­pel­er que les élec­tions européennes de 2019 avaient coïn­cidé avec le scrutin munic­i­pal et l’élection des par­lemen­taires pour les com­mu­nautés autonomes — qui cor­re­spon­dent aux élec­tions régionales — qui, comme en France, « enreg­istrent générale­ment moins d’ab­sten­tion » (« sue­len reg­is­trar menor abs­ten­ción »).

Victoire du centre droit

Le Par­tido Pop­u­lar, en avancée depuis les dernières élec­tions européennes, mar­que une vic­toire nuancée en empor­tant un total de presque six mil­lions de voix comme l’évoque le quo­ti­di­en El Mun­do : « Le Par­tido Pop­u­lar a rem­porté les élec­tions européennes en Espagne. Il a réu­ni 34,2% des voix, ce qui lui per­me­t­tra d’obtenir jusqu’à 22 eurodéputés. Le groupe gagne 9 sièges par rap­port à 2019. » (« el PP ha gana­do las Elec­ciones Euro­peas en España. Esto supone un 34,2% de los votos y le dará has­ta 22 eurodiputa­dos. La for­ma­ción crece en 9 escaños con respec­to a 2019. »).

Le Par­tido Pop­u­lar est affil­ié au Par­ti Pop­u­laire Européen de la même manière par exem­ple que les députés des Répub­li­cains en France. Si le par­ti libéral con­ser­va­teur célèbre une vic­toire sur le par­ti de l’actuel chef du gou­verne­ment Pedro Sanchez, le pro­gres­siste PSOE (Par­tido Social­ista Obrero Español), il est suivi de près par ce dernier qui pla­fonne à 30,2% selon France 24.

De la même manière que le Par­ti Social­iste français ou Place Publique, dont Raphaël Glucks­mann était le can­di­dat aux dernières élec­tions européennes, le Par­tido Obrero Social­ista Español fait par­tie de S&D, l’Al­liance Pro­gres­siste des Social­istes et Démoc­rates au Par­lement européen.

Le groupe centriste Ciudadanos disparaît

Le groupe audio­vi­suel pub­lic espag­nol Radio Tele­visión Españo­la abrégé RTVE analyse ain­si l’évolution des forces poli­tiques sur son site inter­net : « Le PSOE se main­tient une fois de plus en Cat­a­logne, où il est le pre­mier par­ti, et pro­gresse au Pays basque. Mais dans le reste de l’Es­pagne, il a subi un recul par rap­port au PP et il y a peu de grandes villes où il a réus­si à bat­tre le Par­tido Pop­u­lar lors de ces élec­tions. » (« Al PSOE le vuelve a sosten­er Cataluña, donde ha sido primera fuerza, y ha cre­ci­do en el País Vas­co. Pero en el resto de España sufre un retro­ce­so respec­to al PP y son pocas las grandes ciu­dades en las que ha con­segui­do impon­erse a los ‘pop­u­lares’ en estas elec­ciones. »).

Mal­gré tout, le média note davan­tage une avancée du PP qu’un recul du PSOE : « la pro­gres­sion du PP ne s’est pas faite au détri­ment du PSOE, […] elle est davan­tage liée au trans­fert défini­tif du vote Ciu­dadanos » (« el crec­imien­to del PP no ha sido a cos­ta del PSOE, […] tiene más que ver con el trasvase defin­i­ti­vo del voto de Ciu­dadanos. »). Ciu­dadanos peut être com­paré au groupe Renais­sance en France.

Les deux blocs gauche/droite à l’équilibre

Mal­gré le titre alar­mé du jour­nal « Soirée his­torique pour l’ex­trême droite européenne — un par­lement plus à droite que jamais », en Espagne, les votes sem­blent finale­ment répar­tis assez équitable­ment entre les blocs. Le par­ti Vox — classé à la droite de la droite — se place en troisième posi­tion avec 10,4%, loin der­rière les deux mastodontes de la poli­tique espag­nole, suivi par Sumar, par­ti proche du PSOE qui récolte 6,3% des voix puis du par­ti d’extrême gauche Podemos qui obtient 4,4% des suf­frages selon les infor­ma­tions du média français. Sur le plan des ori­en­ta­tions poli­tiques, Vox cor­re­spond à Recon­quête. Tous deux sont mem­bres du CRE, le groupe des Con­ser­va­teurs et Réformistes européens.

À l’inverse, Podemos — par­ti rad­i­cal qui sig­ni­fie lit­térale­ment « Nous Pou­vons » — appar­tient comme La France Insoumise en France, au groupe européen Gauche Uni­taire Européenne/Gauche Verte Nordique (GUE/NGL) surnom­mé The Left.

Les yeux tournés vers la France

Les espag­nols ont, eux aus­si, les yeux tournés vers les revire­ments qui cham­boulent la droite française à la veille des élec­tions lég­isla­tives anticipées annon­cées par Emmanuel Macron le 9 juin 2024. Les « unes » des prin­ci­paux médias font foi : « El pacto con Le Pen frac­tura a la derecha tradi­cional france­sa » (« Le pacte avec Le Pen frac­ture la droite tra­di­tion­nelle française ») pour El País, « El líder de la derecha france­sa rompe el cordón san­i­tario para pactar con Le Pen: La alian­za elec­toral con Rea­gru­pamien­to Nacional pone a los gaullis­tas de Los Repub­li­canos al bor­de de la escisión » (« Le leader de la droite française rompt le cor­don san­i­taire pour pactis­er avec Le Pen : L’al­liance élec­torale avec le Rassem­ble­ment Nation­al place les gaullistes Les Répub­li­cains au bord de la scis­sion ») pour La Van­guardia ou encore « La derecha france­sa des­ti­tuye a su líder por bus­car una alian­za con los ultras » (« La droite française ren­voie son leader à cause de son alliance avec les extrêmes. ») selon El País « Primera Edi­ción ». Des élec­tions qui seront suiv­ies avec atten­tion de Barcelone à Bil­bao en pas­sant par Madrid.

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