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Connaissez-vous Rubén Pulido ? Du vent frais du côté du journalisme espagnol

31 août 2022

Temps de lecture : 8 minutes
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Connaissez-vous Rubén Pulido ? Du vent frais du côté du journalisme espagnol

Temps de lecture : 8 minutes

En novembre 2018, l’OJIM présentait une jeune journaliste d’investigation, Lauren Southern. Nous soulignions à l’époque que c’était du Canada que les enquêtes originales semblaient venir. Lauren Southern a depuis délaissé les sujets à envergure internationale pour se consacrer à l’actualité de son pays.

En 2022, c’est du côté de l’Espagne que vient un vent d’air frais dans le petit monde du jour­nal­isme. Depuis quelques années, un cer­tain Rubén Puli­do mène un patient tra­vail d’investigation. Arti­cle après arti­cle, tweet après tweet, il met à jour l’économie de la migra­tion qui per­met chaque année à des dizaines de mil­liers de clan­des­tins par­tis des côtes d’Afrique du nord de gag­n­er l’Europe. Cette migra­tion de masse se ferait dans une indif­férence qua­si générale, si elle n’était pas rompue de façon salu­taire par le jour­nal­iste espag­nol, et par quelques autres. Et, nous allons le voir, cela n’est pas sans risques…

Rubén Pulido, un journaliste engagé

Rubén Puli­do est un jour­nal­iste engagé et ne s’en cache pas. Il écrit depuis quelques années des arti­cles dans La Gac­eta de la Iberos­fera. Ce média en ligne est la pro­priété de la Fun­dación Dis­en­so, qui peut être con­sid­érée comme un think tank du par­ti poli­tique espag­nol con­ser­va­teur VOX.

Les arti­cles de Rubén Puli­do, pub­liés égale­ment dans d’autres médias comme le site Pos­mod­er­nia, ont en com­mun de traiter de l’immigration clan­des­tine qui arrive mas­sive­ment dans le sud de l’Espagne.

Out­re des décomptes réguliers des arrivées sur les côtes espag­noles, Rubén Puli­do met à jour dans ses dif­férents arti­cles les arcanes d’une inva­sion que l’on n’appelle jamais comme telle. Par­mi les thèmes qu’il a traités, on peut citer :

  • le busi­ness des passeurs qui s’affiche publique­ment sur les réseaux sociaux,
  • les départs des côtes africaines, prévis­i­bles mais rarement con­trar­iés par les douaniers espagnols,
  • le jeu trou­ble d’O.N.G. dont les bateaux vont chercher les migrants dans des bateaux près des côtes africaines pour les amen­er sys­té­ma­tique­ment en Espagne,
  • le pro­fil inquié­tant de cer­tains migrants arrivés clan­des­tine­ment en Espagne, qui pour nom­bre d’entre eux, con­tin­ueront leur périple vers le nord de l’Europe,
  • l’instrumentalisation des flux migra­toires par cer­tains pays d’Afrique du nord comme moyen de pres­sion sur l’Espagne.

C’est donc sous des angles rarement choi­sis en France que Rubén Puli­do cou­vre l’actualité migra­toire. Car, cha­cun peut le con­stater, selon un nar­ratif con­venu et en tous points con­forme à celui pro­mu par l’Union européenne, les médias français de grand chemin présen­tent invari­able­ment les jeunes migrants venant de pays musul­mans en paix comme des héros qu’il faudrait à tout prix accueillir.

Les raisons de suiv­re le tra­vail de Rubén Puli­do, tant sur son compte Twit­ter que dans les médias aux­quels il con­tribue, sont donc nom­breuses. La fonc­tion traduire de Twit­ter et des moteurs de recherche per­met au lecteur non his­panophone d’accéder à la ver­sion française des arti­cles disponibles en ligne. Nous livrons à la sagac­ité de nos lecteurs quelques-uns des arti­cles du jour­nal­iste espag­nol que nous avons résumés.

Le business des passeurs s’affiche publiquement sur les réseaux sociaux

Dans un arti­cle paru le 18 juil­let 2022, Rubén Puli­do mon­tre preuves à l’appui com­ment les réseaux mafieux com­mu­niquent sur les réseaux soci­aux pour aver­tir les migrants des prochaines tra­ver­sées de la mer Méditer­ranée. Par­mi les dif­férents groupes Face­book privés per­me­t­tant de faire cir­culer les infor­ma­tions, l’un d’eux compte jusqu’à 50 000 abon­nés ! Cet exem­ple mon­tre que c’est donc à la vue et au su de tout le monde que les tra­ver­sées clan­des­tines sont organ­isées depuis l’Afrique du nord.

Autre exem­ple : en mai 2022, la télévi­sion espag­nole annonçait le lance­ment de la dernière acqui­si­tion de l’O.N.G. dirigée par Òscar Camps, Open Arms. Le bateau, qui peut accueil­lir jusqu’à 1 000 “réfugiés”, venait alors d’arriver au port de Barcelone pour finalis­er ses pré­parat­ifs avant de repar­tir en Méditer­ranée cen­trale. Comme le souligne Rubén Puli­do dans un arti­cle qu’il a con­sacré le 27 mai à ce sujet, cette infor­ma­tion a rapi­de­ment cir­culé dans dif­férents groupes et pages Face­book con­trôlés par les mafias qui opèrent sur les côtes libyennes et tunisi­ennes : « La plus grande dif­fu­sion s’est pro­duite dans les groupes et les pages qui con­trô­lent les mafias chargées d’af­fréter des bateaux avec des immi­grants illé­gaux d’ orig­ine bangladaise », souligne le jour­nal­iste espagnol.

Les « taxis » de migrants

Les tweets de Rubén Puli­do don­nent par­fois de la matière à d’autres jour­nal­istes espag­nols. Notam­ment quand ils révè­lent le jeu trou­ble de cer­taines O.N.G. qui vont chercher les migrants dans des bateaux près des côtes africaines pour les amen­er en Espagne, sans qu’à aucun moment leur retour en Afrique, en par­ti­c­uli­er en Tunisie, ne soit envisagé.

Ain­si, un Tweet du 17 août a inspiré Luis Bal­car­cé, un jour­nal­iste du site espag­nol d’information OK Diario. Celui-ci con­sacre le 19 août un arti­cle à une « farce à ciel ouvert », un soi-dis­ant sauve­tage d’un bateau à la dérive par l’O.N.G. Open Arms.

Luis Bal­car­cé décrit cette « dérive » d’un bateau de migrants, équipé de deux puis­sants moteurs Yama­ha de 75 chevaux, d’une valeur de 9 000 euros cha­cun, « en plein dans la zone où nav­iguait l’as­tu­cieux sauveteur par­rainé par de suc­cu­lentes sub­ven­tions publiques. 101 migrants ont été sec­ou­ru par l’Open Arms ». L’utilisation de l’Alarm Phone, une hot­line organ­isée pour les réfugiés en détresse en mer Méditer­ranée, a ensuite per­mis de sig­naler la posi­tion du bateau, vite pris en charge par l’Open Arms.

Pré­cisons que Rubén Puli­do s’est basé sur des don­nées de géolo­cal­i­sa­tion pour con­stater que le sauve­tage est inter­venu à 35 milles nau­tiques des côtes tunisi­ennes. La non recon­duite de ces migrants au port le plus proche, en Tunisie, amène le jour­nal­iste espag­nol à soulign­er qu’« à cette occa­sion, ils ont servi de cour­roie de trans­mis­sion aux mafias tunisi­ennes ». Le jour­nal­iste con­state avec dépit : « avec les bonnes con­nex­ions, c’est totale­ment prévis­i­ble. Si je peux le faire, le gou­verne­ment le peut aus­si. C’est une sim­ple ques­tion de volon­té poli­tique ».

Bien évidem­ment, toutes ces révéla­tions dérangent. Ceci n’a cer­taine­ment rien à voir avec le fait que Rubén Puli­do a son compte Twit­ter blo­qué par Alarm Phone….

Le profil inquiétant de certains migrants arrivés clandestinement en Espagne

Dans un fil sur Twit­ter, Rubén Puli­do évoque un cer­tain Anis Amri, un « migrant » arrivé à Lampe­dusa en 2011. Ce « réfugié » est l’au­teur d’un atten­tat qui a fait 12 morts et 70 blessés en décem­bre 2016 à Berlin. Rubén Puli­do nous apprend que cet indi­vidu a un avo­cat en com­mun avec l’Open Arms Fund, l’O.N.G. d’O. Camps.

Cet avo­cat, dénom­mé Rosa Lo Faro, a été selon R. Puli­do, le défenseur de l’O.N.G. alle­mande pro­prié­taire du bateau Alan Kur­di, pro­priété de l’O.N.G. Sea-Eye. Un détail intéres­sant : « Il appar­tient actuelle­ment à l’As­so­ci­azione per gli stu­di Giuridi­ci sul­l’Im­mi­grazione, financée par Soros’ Open Soci­ety ( https://asgi.it ) ». Le monde est petit, décidemment…

Dans un arti­cle pub­lié le 12 mars 2021, Rubén Puli­do décrit à l’aide de nom­breux exem­ples le cock­tail explosif entre délin­quance et immi­gra­tion illégale.

Un autre arti­cle paru le 22 juil­let 2022 sur le site de la Gac­eta de la Iberos­fera nous apprend que des migrants venant d’Algérie inter­cep­tés par la police espag­nole étaient por­teurs d’armes blanches.

Le jour­nal­iste relate les révéla­tions de la police espag­nol qui a con­staté « l’ex­trême vio­lence avec laque­lle cer­tains des immi­grés illé­gaux inter­cep­tés par Sal­va­men­to Marí­ti­mo et le FyCSE ont agi alors qu’ils se dirigeaient vers les côtes espagnoles ». 

Autre infor­ma­tion impor­tante : « des sources des unités de sauve­tage qui ont opéré dans la région d’Almería et de Mur­cie ont révélé que la grande majorité des Algériens inter­cep­tés ces jours-ci étaient en pos­ses­sion de couteaux ».

L’ampleur de l’immigration clandestine en Méditerranée

Les dif­férentes infor­ma­tions con­tenues dans les arti­cles de Rubén Puli­do don­nent de la réal­ité aux chiffres de l’immigration clan­des­tine qui tran­site par la mer Méditer­ranée pour arriv­er en Espagne. Une immi­gra­tion qui a depuis plusieurs années pris une ampleur tout à fait considérable.

Le Haut-com­mis­sari­at aux réfugiés de l’ONU tient un décompte du nom­bre de migrants arrivés sur les côtes espag­noles. Les chiffres don­nent le tour­nis : 58 500 en 2018, 26 100 en 2019, 40 300 en 2020, 41 900 en 2021 et déjà 17 100 au 21 août ! Une preuve que ces flux de migrants sont pérennes, bien organ­isés et peu con­trar­iés par les autorités espag­noles qui obéis­sent aux con­signes du gou­verne­ment socialiste.

Un journaliste menacé

Le tra­vail de Rubén Puli­do sem­ble déranger au plus haut point ceux qui vivent ou béné­fi­cient de l’économie de l’immigration clan­des­tine. En octo­bre 2020, comme le rap­porte le média NuestraEspana.com, deux jeunes maghrébins agres­saient physique­ment Rubén Puli­do après l’avoir insulté.

Si les mes­sages menaçants n’ont pas man­qué sur les réseaux soci­aux, les choses sont dev­enues plus sérieuses récem­ment. Dans une inter­view don­née le 24 août au média 7NNN Noti­cias Rubén Puli­do indique avoir été men­acé de mort par des groupes djihadistes.

Dans le pays de Cer­vantes, Rubén Puli­do n‘affronte pas des moulins à vent, mais des périls bien réels, tant pour sa per­son­ne que pour la civil­i­sa­tion européenne à laque­lle il appar­tient. Puisse-t-il con­tin­uer à le faire longtemps.

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