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Dossier : L’Affaire Ménard, hululements autour du totem-tabou [rediffusion]

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12 août 2015

Temps de lecture : 13 minutes
Accueil | Dossiers | Dossier : L’Affaire Ménard, hululements autour du totem-tabou [rediffusion]

Dossier : L’Affaire Ménard, hululements autour du totem-tabou [rediffusion]

Temps de lecture : 13 minutes

Ini­tiale­ment pub­lié le 19/05/2015

Le pays vient de traverser une nouvelle séquence d’indignation rituelle à travers l’« affaire Ménard ». Toujours le même sempiternel stimulus, toujours la même question, obsessionnelle mais déformée, omniprésente mais difficilement saisissable : l’immigration. L’OJIM a décidé de se pencher sur cette séquence pour analyser la manière dont les médias traitent ce tabou d’entre les tabous.

Tous les deux mois env­i­ron, jour­nal­istes et poli­tiques de presque tous les bor­ds, de presque toutes les strates, se pren­nent par la main et se remet­tent à danser la même faran­dole en hurlant les mêmes ritour­nelles autour du bouc-émis­saire qui aura, cette fois à son tour, osé dire quelque chose au sujet de l’immigration de masse qui échappe aux trois seuls mantras autorisés que le pou­voir divulgue. Rap­pelons-les rapi­de­ment : le pre­mier con­siste à affirmer qu’elle n’a pas lieu ; le sec­ond à assur­er qu’en dépit du fait qu’elle n’a pas lieu, elle est une « chance pour la France » ; le troisième à pré­cis­er que c’est une chance avec laque­lle il va de toute manière fal­loir faire, que l’on aime le bon­heur ou non, puisqu’elle est inéluctable. Inutile de chercher une quel­conque cohérence dans ce qui relève d’articles de foi, obser­vons sim­ple­ment lequel de ces arti­cles a été bafoué par le maire de Béziers : il s’agit du pre­mier. Voilà. C’est en somme tout ce qu’il y a à dire sur cette nou­velle « affaire » qui a tant agité la presse depuis le début du joli mois de mai. Toutes les arguties, toutes les harangues, tous les sketchs, tous les anathèmes, tous les cris, les vannes, les airs nauséeux, les trans­es, tout cela ne découle en réal­ité que de ce phénomène extra­or­di­naire­ment sim­ple et archaïque que nous venons de décrire et tout cela ne mérit­erait pas, par con­séquent, d’être davan­tage décor­tiqué, parce que ne rien ne jus­ti­fie que soit pris au sérieux ou con­sid­éré lit­térale­ment ce qui relève en fait d’une espèce de démence pavlovi­enne, de fièvre col­lec­tive, de totem-tabou freu­di­en autour de quoi tourne la reli­gion des élites politi­co-médi­a­tiques du pays. Néan­moins, l’OJIM a tout de même décidé de se pencher plus con­scien­cieuse­ment sur le prob­lème, d’étudier les ressorts en jeu, pour la rai­son que c’est pré­cisé­ment au moyen de ce genre de cirque qu’a été anni­hilée toute pos­si­bil­ité de dia­logue et de maîtrise du des­tin nation­al, en somme, qu’a été sabotée la démocratie.

Le mystère des chiffres

Com­mençons donc par le début. Si, le lun­di 4 mai 2015, dans l’émission « Mots croisés » sur France 2, Robert Ménard, maire de Béziers, évoque le chiffre de 64,6% d’enfants musul­mans dans les écoles de sa ville, ce n’est pas par pas­sion du fichage et de la caté­gori­sa­tion religieuse ou eth­nique, par obses­sion antimusul­mane ou par nos­tal­gie des méth­odes pétain­istes, mais sim­ple­ment pour répli­quer à d’autres sta­tis­tiques, les sta­tis­tiques offi­cielles qui nient pure­ment et sim­ple­ment le phénomène de l’immigration de masse. En effet, il n’y a qu’à les con­sul­ter ici pour s’apercevoir que, selon l’INSEE, la part de « Français de nais­sance » dans la pop­u­la­tion n’a qua­si­ment pas évoluée depuis 1926 (pas­sant de 93,4% à 89,6%). Ce qui revient à dire que les impor­tants mou­ve­ments de pop­u­la­tion qui ont accom­pa­g­né autant les trente glo­rieuses, le déman­tèle­ment de l’empire français, le regroupe­ment famil­ial, puis la fuite des nom­breuses guer­res ou dic­tatures en Afrique et au Moyen-Ori­ent depuis dix ans, tout cela, n’a pure­ment et sim­ple­ment jamais existé. En fait, on sait que l’absurdité de tels chiffres vient du fait que le proces­sus d’acquisition de la nation­al­ité française, qua­si automa­tique et résol­u­ment « généreux » et obsolète, per­met de maquiller en Français légaux des indi­vidus que l’abandon du sys­tème assim­i­la­tion­niste et l’environnement immi­gré ont lais­sé essen­tielle­ment étrangers ; des indi­vidus qui ne se vivent pas comme Français, que les Français de « souche » ou de vieille immi­gra­tion n’appréhendent pas comme Français, mais que les poli­tiques, les sta­tis­ti­ciens et les jour­nal­istes désig­nent comme tels afin de ne pas faire men­tir le pre­mier mantra – « L’immigration de masse n’a pas lieu ».

Piège pervers

Or, il se trou­ve qu’elle a lieu, cette immi­gra­tion de masse, dans des pro­por­tions par­faite­ment inédites, et qu’elle pro­duit un cer­tain nom­bre de prob­lèmes très con­crets et très humains, dont les pop­u­la­tions, indigènes comme nou­velles venues, souf­frent. Prob­lèmes impos­si­bles à résoudre puisqu’impossibles à nom­mer. C’est en tant que maire et donc respon­s­able des pop­u­la­tions de sa ville, con­scient des prob­lèmes sus­cités par la coex­is­tence, sur le même ter­ri­toire, de divers­es pop­u­la­tions aux mœurs par­fois antag­o­nistes, que Robert Ménard s’exprime donc, ce 4 mai, voulant oppos­er une preuve au déni organ­isé, et donc, à des chiffres totale­ment dénués de per­ti­nence en rai­son des critères caduques qui les fondent, oppos­er d’autres chiffres fondés sur d’autres critères. Le critère en ques­tion : la con­so­nance des noms en ter­mes d’identité cul­turelle vaut ce qu’il vaut ; il per­met en tout cas d’exhiber un indice tan­gi­ble accrédi­tant le fait que d’immenses mou­ve­ments de pop­u­la­tions ont boulever­sé le pays, et, c’est le sujet que traite Ménard, ces boule­verse­ments peu­vent faire naître des prob­lèmes nou­veaux très con­crets, notam­ment dans les écoles, lorsque la majorité des enfants se trou­ve être d’origine étrangère. Toute cette démarche n’a donc rien que de très raisonnable, logique et légitime, et pour­tant, médias et poli­tiques vont la maquiller en scan­dale. Il est intéres­sant de not­er tout d’abord que les méth­odes de ces derniers sont, en cette occur­rence, des méth­odes typ­ique­ment per­vers­es. En effet, en niant une réal­ité (celle de l’immigration de masse), on accule le réfrac­taire au déni à don­ner des preuves de cette réal­ité, et donc, ici, à compter les gens en fonc­tion de leur orig­ine. Après quoi, on reproche à celui-ci pré­cisé­ment ce qu’on l’a poussé à faire. Traiter l’autre de fou, le pouss­er au « déra­page » lorsqu’il veut arguer de sa bonne foi, et le traiter enfin de salaud.

Des clowns et des monstres

Bien sûr, nous revien­drons sur les divers­es réac­tions que ne man­quèrent pas de sus­citer les déc­la­ra­tions de Robert Ménard, non directe­ment à la suite de l’émission de France 2, d’ailleurs, mais en rai­son de leur réitéra­tion chez Jean-Jacques Bour­din, sur RMC, le lende­main. Ce qui prou­ve que c’est moins le pro­pos en soi, que le déclenche­ment du lyn­chage et sa con­t­a­m­i­na­tion mimé­tique qui représente réelle­ment le fac­teur déter­mi­nant. Mais étant don­né la faib­lesse rationnelle des argu­ments lancés con­tre Robert Ménard, il appa­raît que la manière la plus per­ti­nente de décrypter la réac­tion épi­der­mique de la sphère politi­co-médi­a­tique à son encon­tre, revient à étudi­er celle d’Alison Wheel­er, le 11 mai au « Grand Jour­nal » de Canal+. Oui, la « miss météo » de Canal, du haut de ses 28 ans et en rai­son de son expéri­ence déjà riche en vidéos humoris­tiques, est en effet en mesure de don­ner des leçons de poli­tique intérieure, de choc cul­turel et de direc­tion d’une com­mune, voire d’équilibre psy­cho-affec­tif, au maire de Béziers. C’est encore devant de telles scènes qu’on mesure qu’adossé à la Pen­sée Unique : absol­u­ment tout est per­mis. « T’as encore dit des con­ner­ies, toi ! », allègue ain­si la fli­quette humoriste, qui rebap­tise son inter­locu­teur « Robert la provoc’ », comme si la chaîne qui l’employait ne s’était pas tail­lée une part de marché essen­tielle­ment par la provo­ca­tion la plus vul­gaire et la plus fre­latée. « C’est pas parce que tout t’exaspère que tu dois exas­pér­er tout le monde », enchaîne la jeune femme, plongeant dès lors jusqu’au bout dans ce tra­vers stal­in­ien qu’Éric Zem­mour a sou­vent dénon­cé dans les médias actuels : psy­chi­a­tris­er l’adversaire. « T’as mal ? Tu es blessé ? T’as besoin d’amour ? Peut-être que tu t’es fait larguer par une petite Leïla au col­lège et tu nous le fais pay­er ». Après avoir traité le fou de salaud, on psy­chi­a­trise le salaud pour lui faire admet­tre qu’il est fou. Telles sont les pra­tiques d’un pays où le débat démoc­ra­tique se résume à la chas­se au mon­stre menée par des clowns.

Une étrange hypocrisie

Mais les autres lyncheurs furent-ils beau­coup plus rationnels qu’Alison Wheel­er ? Leur vision du monde se présen­ta-t-elle comme légère­ment plus com­plexe ? Non ! À l’évidence, ils se con­tentèrent, comme elle, de se ruer à la chas­se aux mon­stres, rien de mieux. Que valent leurs argu­ments ? Quand Libé reproche leur fia­bil­ité à ces sta­tis­tiques eth­no-cul­turelles empiriques : « Com­ment en déduit-il, cepen­dant, que les enfants sont musul­mans ? », remar­quent les jour­nal­istes, reprochant donc à Ménard d’avoir établi ses chiffres à par­tir des con­so­nances des noms des élèves, c’est-à-dire d’avoir employé pré­cisé­ment la méth­ode util­isée par Libé en 2012 pour faire ressor­tir la « pré­dom­i­nance blanche » dans les cab­i­nets min­istériels, sans s’encombrer du reste du détail qu’il arrive que des Africains por­tent des noms chré­tiens… Où l’on com­prend assez aisé­ment qu’on a le droit de compter pour dire qu’il n’y a pas assez d’immigrés, mais que ce droit s’arrête quand il s’agit de sug­gér­er qu’il y en aurait trop ! Cet argu­ment sera repris assez sys­té­ma­tique­ment dans la presse, et il est objec­tive­ment de mau­vaise foi. Robert Ménard se fiche totale­ment de con­naître la pra­tique religieuse ou son absence chez ses admin­istrés, il veut sim­ple­ment met­tre en évi­dence la pro­por­tion démesurée d’enfants issues de familles ne pos­sé­dant a pri­ori pas les codes cul­turels français. Quant à employ­er cet out­il, pour l’heure inter­dit en France, de sta­tis­tiques eth­niques, afin de cir­con­scrire des prob­lèmes que les chiffres de l’INSEE ne per­me­t­tent man­i­feste­ment pas de saisir, il faut rap­pel­er qu’y sont favor­ables autant Valls, qui est pour­tant allé reprocher à Ménard de « fich­er » des élèves, que Nico­las Sarkozy, ou Libéra­tion, la députée verte Esther Ben­bas­sa ou encore le CRAN…

100 000 points Godwin

Le lyn­chage médi­a­tique fonc­tionne, en France, à peu près tou­jours de la même manière : fas­ci­sa­tion de l’adversaire et con­cours de points God­win. Le sim­ple chapô du papi­er de Libé du 5 mai est pour le moins exem­plaire : « Le maire d’extrême droite » est-il écrit (alors que Ménard, affil­ié à un par­ti, le FN, qui se défend d’être d’extrême droite, n’en est pour­tant, lui-même, pas mem­bre) « a recou­ru à des pra­tiques illé­gales », est-il ajouté (pour­tant, les asso­ci­a­tions ayant porté plainte con­tre le maire de Béziers seront déboutées) « pour fich­er les écol­iers » : ce qui est un abus de lan­gage, établir des sta­tis­tiques empiriques pour prou­ver une réal­ité offi­cielle­ment niée ne revient pas à faire des fich­es sur les élèves. Mais, bien enten­du, le terme de « fichage » qui sera repris partout per­met de sug­gér­er un rac­cour­ci vers les « heures les plus som­bres de notre His­toire », comme le déclar­era sans rire Cyril Hen­nion, mem­bre de la Ligue des Droits de l’Homme.

Les oubliés des médias

Comme tou­jours dans ce genre d’affaire, alors même que les médias vont enquêter sur le ter­rain, on s’aperçoit rapi­de­ment que ceux-ci pren­nent par­ti pour cer­tains con­tre d’autres, à l’instar des reportages qui avaient été réal­isés à Calais, met­tant en valeur les migrants au détri­ment de la pop­u­la­tion autochtone. Là, ce sont les pop­u­la­tions révoltées par les pro­pos de Ménard qui sont mis­es en valeur et sur­représen­tées, comme dans cet arti­cle du Monde, où l’on ren­con­tre, dans ce « camp » : Tony Fer­reira, « beau­coup d’habitants », Kad­er, Cyril Hen­nion de la LDH, un cou­ple croisé plus tôt avec leur enfant : Soya Bechar et Mohamed Ali, ou encore David Gar­cia, des syn­di­cats et des asso­ci­a­tions. Ils ont des noms, ils sont nom­breux, ils sont human­isés. En face, la pro­prié­taire d’une bou­tique de prêt à porter — sans nom -, Franck Mau­gain : un jeune appren­ti, des sou­tiens du maire qui « ne pren­nent pas de gants », ou encore Éve­lyne, la cinquan­taine, « sans gêne man­i­feste mais qui refuse de don­ner son nom. » Bien évidem­ment, cette pop­u­la­tion qui sou­tient Robert Ménard sait que les médias lui sont hos­tiles et sans doute, ne répond-elle qu’avec une grande défi­ance, mais le résul­tat est ce traite­ment dis­symétrique de la réal­ité, dis­tor­sion d’autant plus dom­mage­able que Robert Ménard ayant été élu avec 47% des suf­frages dans une tri­an­gu­laire, les témoins ici dén­i­grés représen­tent mécanique­ment, et quoi qu’on en pense, le sen­ti­ment dom­i­nant dans la ville…

Permanence de la question ethnique

« Dans la classe, il y a Ilies, Yan­nisse, Younes mais j’aimerais qu’il y ait Daniel, Patrick, Math­is… » Quel est l’auteur de cette réflex­ion ? Un sou­tien de Robert Ménard ? Non, mais le petit Enes, d’un quarti­er défa­vorisé de Mont­pel­li­er dont les habi­tants, maghrébins pour la plu­part, se sont mobil­isés afin de réclamer davan­tage de mix­ité dans leurs écoles, c’est-à-dire, comme l’exprime plus directe­ment Fati­ma, une mère de famille, au micro de RMC : « On voudrait des petits blonds aus­si ! ». Ces reven­di­ca­tions, lit­térale­ment « ménar­di­ennes » et rap­portées une semaine après la polémique qui nous occupe, n’ont pas provo­qué, on s’en doute un quel­conque tol­lé… Per­son­ne ne s’est per­mis de reprocher à Fati­ma de dis­crim­in­er en fonc­tion des prénoms et de se plain­dre qu’il n’y ait plus assez d’« autochtones » dans les écoles où vont ses enfants. D’un autre côté, on l’a déjà men­tion­né, mais con­sid­ér­er qu’il y aurait trop de Blancs dans les cab­i­nets min­istériels, au Sénat, à la télévi­sion, ou même chez Air France, n’a jamais scan­dal­isé nos médias, lesquels, eux-mêmes ne sont pas spé­ciale­ment ouverts à la « diver­sité » qu’ils prô­nent ! Ce que recon­nais­sait Lau­rent Jof­frin alors à la tête de Libéra­tion, dans Respect Mag, en 2010, quand, à la ques­tion : « Les rédac­tions français­es sont-elles représen­ta­tives de la société ? », il répondait : « Non. En rai­son du fonc­tion­nement de la société et des mécan­ismes de recrute­ment dans la presse, les class­es moyennes et supérieures sont sur­représen­tées, les milieux pop­u­laires sous-représen­tés. Et par con­séquent, la diver­sité aus­si. Je ne crois pas que la presse française soit com­posée de racistes. Mais le cen­tre de grav­ité soci­ologique change peu. »

Localisation de la menace totalitaire

Out­re, donc, cette hypocrisie man­i­feste et cette dis­tor­sion du réel à quoi se sont livrés la plu­part des médias, il faut égale­ment not­er que ceux-ci désig­naient alors à l’opinion publique un bien illu­soire dan­ger total­i­taire en prove­nance de Béziers au moment-même où le gou­verne­ment, le 5 mai dernier, adop­tait le pro­jet d’une loi sur le ren­seigne­ment qui pour­rait, elle, très con­crète­ment, débouch­er sur une sur­veil­lance général­isée et un espi­onnage per­ma­nent d’Internet. A‑t-on lu des édi­tos scan­dal­isés ? Non, l’ « indig­na­tion » sur com­mande ayant été ori­en­tée ailleurs… Ain­si, par­tic­i­pant active­ment à la pro­pa­gande poli­tique en faveur de l’immigration de masse et à l’organisation de la cen­sure sur ce thème, usant d’arguments fal­lac­i­eux et sys­té­ma­tique­ment con­tra­dic­toires pour se livr­er sans com­plexe à la plus pri­maire des « chas­s­es au mon­stre », fas­cisant l’adversaire et réal­isant des enquêtes par­ti­sanes pour détourn­er, à la fin, l’attention du pub­lic des men­aces véri­ta­bles, on peut affirmer que sur cette affaire Ménard comme, d’une manière plus générale, sur ce thème, les médias français ont un rôle désor­mais évi­dent, et assez éloigné de celui qu’on leur attribua à l’origine : celui de dés­in­former.