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Dénoncer « l’ubérisation » ou protéger une caste ?

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13 octobre 2015

Temps de lecture : 2 minutes
Accueil | Veille médias | Dénoncer « l’ubérisation » ou protéger une caste ?

Dénoncer « l’ubérisation » ou protéger une caste ?

Temps de lecture : 2 minutes

Dans sa dernière édition, l’hebdomadaire Marianne consacre quatre pages à dénoncer « l’ubérisation » des journalistes. Le terme est à la mode.

Le numérique sous la loi Google, les médias en pleine con­cen­tra­tion, la presse papi­er mal en point : le méti­er perd de son sens et les jour­nal­istes per­dent le moral. (…)

Pour Hervé Nathan, l’auteur de l’article, « le jour­nal­iste tra­vaille trop », depuis que les rédac­tions se sont mis­es au web. Le méti­er a changé, puisqu’il faut désor­mais réa­gir tou­jours plus vite. Et de citer Vin­cent Lanier, secré­taire du Syn­di­cat Nation­al des Jour­nal­istes : « En ajoutant une édi­tion Web, on fait pass­er un jour­nal­iste de la presse quo­ti­di­enne régionale (…) d’un bouclage quo­ti­di­en à un bouclage toutes les trois heures ».

La rai­son de ce change­ment ? Elle est sim­ple. Plus un site est réac­t­if, plus il est vis­ité. Plus il est vis­ité, plus il draine d’annonceurs et donc de revenus… Rien de nou­veau sous le soleil. Hervé Nathan n’est ni le pre­mier, ni le dernier à décrire et déplor­er les dif­fi­cultés de la presse et des journalistes.

Mais, pour l’auteur, une autre men­ace, tout aus­si dan­gereuse, pèse sur les jour­nal­istes : « l’apparition de “jour­nal­istes citoyens”, nou­veaux con­cur­rents des jour­nal­istes pro­fes­sion­nels ». Selon Nathan, ce sont eux, ces « jour­nal­istes citoyens » qui seraient à l’origine de « l’ubérisation » de la pro­fes­sion. Pour autant, pas une seule fois dans son papi­er, Hervé Nathan ne s’interroge sur la respon­s­abil­ité des jour­nal­istes dans ce désaveu et sur leur rem­place­ment pro­gres­sif par ces « jour­nal­istes citoyens », vis­i­ble­ment si dan­gereux. Pour lui, le jour­nal­iste est irremplaçable.

La con­clu­sion du papi­er est élo­quente : « Pourquoi se souci­er du sort d’une pro­fes­sion qui n’est pas plus mal lotie que d’autres con­fron­tées aux boule­verse­ments de la mon­di­al­i­sa­tion ? Lais­sons la réponse à Jean-Claude Del­gènes : « “Sim­ple­ment parce que les jour­nal­istes sont des aux­il­i­aires de la démoc­ra­tie” ».

Tout est dit. Hervé Nathan ne pousse pas seule­ment un coup de gueule ou un coup de blues. Non, il défend surtout sa caste men­acée en la dra­pant dans de grandes idées.

Source : Mar­i­anne — Crédit pho­to : anony­mous­col­lec­tive via Flickr (cc)