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Accueil | Veille médias | Conflit russo-ukrainien : pourquoi nous attendrons pour en parler

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28 février 2022

Temps de lecture : 3 minutes
Accueil | Veille médias | Conflit russo-ukrainien : pourquoi nous attendrons pour en parler

Conflit russo-ukrainien : pourquoi nous attendrons pour en parler

Temps de lecture : 3 minutes

Certains lecteurs nous ont déjà demandé : pourquoi ne parlez-vous pas des retombées médiatiques du conflit russo-ukrainien ? Notre réponse : il est trop tôt et le vacarme médiatique est trop assourdissant. Cependant, nous pouvons rappeler quelques évidences et donner quelques conseils utiles, en sept points.

1. En temps de guerre, les « bouteil­lons », fauss­es infor­ma­tions de pro­pa­gande, fleuris­sent comme pâquerettes au print­emps. Soyons atten­tifs et prenons un peu de recul sur l’actualité immé­di­ate, celle de la minute qui risque d’être démen­tie dans l’heure qui suit. À titre d’exemple, CNN a pub­lié le por­trait d’un jour­nal­iste mort sur le front ukrainien ; en 2021, la pho­to de ce même jour­nal­iste mort en… Afghanistan avait déjà été publiée.

2. Évi­tons le réflexe de la volière. Ren­trez dans une volière calme, tapez brusque­ment dans vos mains, tous les oiseaux s’envolent en même temps. Si l’information est uni­voque, à la radio, à la télévi­sion, dans la presse écrite, du côté con­ser­va­teur comme du côté pro­gres­siste, méfi­ance : c’est l’homme qui tape dans ses mains qu’il faut observ­er, pas le vol des oiseaux.

3. Il y a bien enten­du une pro­pa­gande russe comme il y a une pro­pa­gande améri­caine. La pro­pa­gande russe se lim­ite à la chaîne RT (financée par l’État russe) et à ceux qui réper­cu­tent ses infor­ma­tions. C’est lim­ité et bien iden­ti­fi­able. La pro­pa­gande améri­caine est infin­i­ment plus puis­sante et présente à presque tous les étages des médias main­stream. Les investisse­ments dans les médias de la French Amer­i­can Foun­da­tion, qui depuis plus de 40 ans sélec­tionne les jeunes tal­ents médi­a­tiques les plus promet­teurs appelés « Young Lead­ers » pour les cajol­er, ne sont pas tou­jours improductifs.

4. L’histoire est tou­jours écrite ou réécrite par ceux qui pos­sè­dent le mono­pole ou le qua­si-mono­pole des moyens de dif­fu­sion. L’oligopole des GAFAM est garan­ti 100% améri­cain. Il n’est pas inutile de le garder à l’esprit.

5. L’émotion tue la com­préhen­sion et la com­préhen­sion n’est pas l’approbation. Il n’est pas inter­dit de revenir aux racines du con­flit. Il peut être utile de se sou­venir d’autres con­flits, les bom­barde­ments sur la Ser­bie par l’OTAN en 1999 par exem­ple, et de faire une comparaison.

6. Un trip­tyque d’équivalences se met en place : monde occi­den­tal = com­mu­nauté inter­na­tionale = con­science uni­verselle. Ces pseu­do-équiv­a­lences peu­vent et doivent être discutées.

7. Der­rière ce con­flit frat­ri­cide, c’est bien la provin­cial­i­sa­tion améri­caine de l’Europe qui se pro­file ou se con­forte. On peut s’en réjouir. Ou pas.

Claude Chol­let

PS Con­traire­ment à nos habi­tudes, cet arti­cle est signé. Il a en effet un car­ac­tère d’éditorial qui ne cor­re­spond pas à notre ton habituel.