Ojim.fr
Veille médias
Dossiers
Portraits
Infographies
Vidéos
Faire un don
PUBLICATIONS
Yann Barthès, Dilcrah, Netflix, Frontex, Bellingcat... Découvrez les publications papier et numériques de l'Observatoire du journalisme.
→ En savoir plus
PUBLICATIONS
Yann Barthès, Dilcrah, Netflix, Frontex, Bellingcat... Découvrez les publications papier et numériques de l'Observatoire du journalisme.
→ En savoir plus
Assange suite du procès

L’article que vous allez lire est gratuit. Mais il a un coût. Un article revient à 50 €, un portrait à 100 €, un dossier à 400 €. Notre indépendance repose sur vos dons. Après déduction fiscale un don de 100 € revient à 34 €. Merci de votre soutien, sans lui nous disparaîtrions.

18 octobre 2020

Temps de lecture : 4 minutes
Accueil | Veille médias | Assange suite du procès

Assange suite du procès

Temps de lecture : 4 minutes

Grâce à Consortium News chacun peut suivre (en anglais) les audiences du procès Assange. Nous avons publié un résumé des six premières audiences que vous trouverez ici. Avec un décalage, la suite ci-dessous avec les résumés des audiences 7 à 12.

Jour 7, deux témoins : Ellsberg et Goetz

John Goetz, ancien jour­nal­iste du Spiegel a con­fir­mé que Assange avait fait tout son pos­si­ble pour sup­primer les noms des infor­ma­teurs révélés par Wik­iLeaks. Il a affir­mé que c’était les jour­nal­istes du Guardian qui avaient révélés les mots de passe per­me­t­tant de décou­vrir ces noms.

Dan Ells­berg con­nu pour ses Pen­tagone papers a insisté sur le fait qu’aucun infor­ma­teur n’avait été blessé ni même men­acé et que Assange n’avait pas divul­gué leurs noms en pre­mier. Le père d’Assange s’est ensuite adressé aux médias

Jour 8, la loi sur l’espionnage

Iraq body court (qui compte les morts en Irak) est présidé par le Pro­fesseur John Slo­bo­da qui témoigne pour la défense. Il estime que les doc­u­ments pub­liés par Wik­iLeaks ont été trop expurgés plutôt que pas assez. Le pro­cureur a ten­té de min­er ce témoignage esti­mant que John Slo­bo­da n’a pas d’expérience dans ce domaine.

Carey Shenkman avo­cat et expert de la loi sur l’espionnage explique que cette loi a été votée en 1917 dans un con­texte de guerre mon­di­ale. Il a con­fir­mé que cette loi est en con­tra­dic­tion avec le pre­mier amende­ment qui pro­tège la lib­erté d’expression et qu’elle a tou­jours été util­isée pour des raisons poli­tiques par les prési­dents, de Wil­son à Nixon en pas­sant par Roo­sevelt et main­tenant par Trump.

Jour 9, le sort des informateurs toujours l’enjeu majeur

Le jour­nal­iste Nicky Hager, un néo-zélandais a écrit plusieurs livres sur la con­duite des troupes néo-zélandais­es en Afghanistan. Il a con­fir­mé une fois de plus que Wik­iLeaks n’a pub­lié les noms des infor­ma­teurs qu’après que le Guardian ait révélé le mot de passe les protégeant.

Jen­nifer Robin­son, avo­cat de la défense, relate une vis­ite d’un mem­bre du Con­grès améri­cain à Assange le 15 août 2017 à l’ambassade équa­to­ri­enne à Lon­dres. Cette par­lemen­taire — Dana Rohrabach­er — pro­pose à Assange un accord gagnant/gagnant. Une sorte d’immunité con­tre le nom de sa source qui avait révélé les cour­riels du camp démoc­rate en 2016.

Le témoignage d’El Mas­ri, enlevé et tor­turé par la CIA n’est pas recev­able en direct. Il est lu par l’avocat Sum­mers qui souligne que son his­toire serait restée secrète sans Julian Assange.

Jour 10 Trump a exigé l’arrestation d’Assange

Chris­t­ian Grothoff, pro­fesseur d’informatique à l’université de Berne, présente la chronolo­gie des câbles non cen­surés du Départe­ment d’États qui sont au cœur de l’affaire. Le mot de passe a été pub­lié le 25 août dans le livre des jour­nal­istes du Gura­di­an, repris le 30 août par un site d’information et seule­ment ensuite par Wik­iLeaks le 2 sep­tem­bre. Le pro­cureur Smith l’a accusé de par­tial­ité pour avoir demandé au prési­dent Trump d’abandonner les pour­suites con­tre Assange.

L’accusation recon­naît que Wik­iLeaks n’a pas été le pre­mier à pub­li­er des câbles diplo­ma­tiques non cen­surés mais que cette pub­li­ca­tion a eu une plus grande portée. Un avo­cat de la défense a lu le témoignage de la jour­nal­iste Cas­san­dra Fair­banks : elle témoigne que c’est Don­ald Trump qui a don­né l’ordre d’arrêter Assange en avril 2019. Un proche du prési­dent lui a déclaré en octo­bre 2018 que les États-Unis voulaient faire enlever Assange pour l’extrader ensuite.

Jour 11, Assange est-il un simulateur ?

Le pre­mier témoignage est médi­cal, le pro­fesseur Michael Kopel­man est pro­fesseur de neu­rolo­gie au King’s Col­lege de Lon­dres. Il a ren­du vis­ite 17 fois à Assange à la prison de haute sécu­rité de Bell­marsh. Son diag­nos­tic : dépres­sion sévère avec perte de som­meil, d’appétit et de poids. Risque élevé de sui­cide. Le pro­cureur Lewis con­teste la qual­i­fi­ca­tion de Kopel­man dis­ant qu’il ne tra­vaille pas dans les pris­ons. Il sug­gère que Assange simule ou exagère ses symp­tômes lors des con­sul­ta­tions. Il décrit un Assange enjoué, plaisan­tant et jouant au billard.

Jour 12, Assange est il autiste, risque-t-il de se suicider ?

Nou­velle séance médi­cale. Témoins le Dr Quin­ton Dee­ley, spé­cial­iste de l’autisme et le pro­fesseur psy­chi­a­tre Paul Mullen de l’université de Mel­bourne. Dee­ley a exposé les symp­tômes du syn­drome d’Asperger dont souf­fre Assange, il par­le de « rumi­na­tion sur le sui­cide » si Assange devait être extradé. Le pro­cureur Lewis nie sa qual­i­fi­ca­tion, souligne son manque d’expérience des pris­ons et décrit un Assange de bonne humeur et sim­u­la­teur quand il le faut. Un autre psy­chi­a­tre cité par le pro­cureur par­le sim­ple­ment de « dépres­sion mod­érée » et affirme qu’il est capa­ble de « gér­er le risque de son suicide ».

Le pro­cureur démolit ensuite la thèse du risque de sui­cide en cas d’extradition. Il expose que la prison spé­ciale du Col­orado dans laque­lle Assange serait incar­céré béné­fi­cie d’une bib­lio­thèque, de péri­odiques, de 30 chaines de télévi­sion, d’activités artis­tiques etc. À suivre.