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La guerre rend-elle les journalistes fous ?

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19 juillet 2014

Temps de lecture : 2 minutes
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La guerre rend-elle les journalistes fous ?

Temps de lecture : 2 minutes

La guerre ne rend décidément pas les journalistes plus critiques vis-à-vis de l’information qu’ils sont censés rapporter et décrypter.

Same­di dernier, sur la chaîne russe Piervy Kanal, une habi­tante de Sla­vian­sk, mère de qua­tre enfants qui se trou­ve actuelle­ment dans un camp de réfugiés de l’oblast de Ros­tov (Russie) racon­tait ain­si ce qu’elle avait « vu » une semaine aupar­a­vant, quand l’armée ukraini­enne est entrée dans Slaviansk.

Voici la tra­duc­tion du début de son témoignage : “Cen­tre ville, place Lénine, le seul endroit où on peut rassem­bler des gens. Il n’y a que des femmes, parce qu’il n’y a plus d’hommes. Des femmes, des jeunes filles, des vieux. Cela s’ap­pelle une exé­cu­tion publique. Ils ont pris un garçon­net de 3 ans, un tout petit, avec sa petite culotte et son tee-shirt et, comme Jésus, ils l’ont cru­ci­fié sur le pan­neau des annonces munic­i­pales. L’un enfonçait les clous, deux autres le tenaient. Sous les yeux de sa maman. Ils main­te­naient la maman et la maman regar­dait son enfant se vider de son sang. Des cris. Des hurlements. En plus, ils ont lacéré le petit pour qu’il souf­fre davan­tage. C’é­tait insouten­able, les gens s’é­vanouis­saient. Après une heure et demie de tor­tures, quand l’en­fant est mort, ils ont attaché la mère évanouie aux che­nilles d’un tank et ils ont fait 3 fois le tour de la place. Son périmètre fait un kilomètre.”

Las, un jour­nal­iste, Vladimir Goly­chev, qui s’est penché sur cette « cru­ci­fix­ion », a décou­vert que cette his­toire rap­portée par cette réfugiée était tirée de… la qua­trième sai­son de Games of Thrones !

Mais si la dés­in­for­ma­tion fait des rav­ages en Russie, le « camp occi­den­tal » n’est évidem­ment pas épargné. Après avoir vu des mil­i­taires ukrainiens avec des ban­deaux sur les yeux, Car­o­line Fourest affir­mait ain­si, le 6 mai dernier, au micro de France Cul­ture, que les pro-Russ­es leur avaient arraché les globes ocu­laires au couteau !

Un partout dans la dés­in­for­ma­tion morbide.

Crédit pho­to : ale_paiva via SXC (cc)