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Accueil | Portraits | François d’Orcival

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18 août 2018

Temps de lecture : 10 minutes

18 août 2018

Accueil | Portraits | François d’Orcival

François d’Orcival

Temps de lecture : 10 minutes

À tous les carrefours de la droite

Le prési­dent du comité édi­to­r­i­al et mem­bre du con­seil de sur­veil­lance de Valeurs actuelles est un per­son­nage clef de la presse française dite « de droite ». Après une jeunesse mil­i­tante très active, il occupe une place de choix dans la société politico-médiatique.

Famille et formation

François d’Or­ci­val, né Amau­ry de Chaunac-Lan­zac, est né le 11 févri­er 1942 à Auri­gnac, en Haute-Garonne, dans une famille aris­to­crate orig­i­naire du Périg­ord. Il est diplômé de la Sor­bonne en Let­tres et His­toire, diplômé du Cen­tre de per­fec­tion­nement des Affaires et audi­teur de l’Institut des Hautes études de défense nationale (IHEDN). Sa for­ma­tion poli­tique et jour­nal­is­tique se con­fond avec son par­cours mil­i­tant, puisqu’il s’est engagé avant même ses 18 ans dans le mou­ve­ment Jeune nation, débu­tant ain­si une longue péri­ode d’activisme qui dur­era jusqu’en 1968, date à laque­lle il entre à Valeurs actuelles. Le mag­a­zine est alors dirigé par son fon­da­teur, Ray­mond Bourgine, qui prend un fort ascen­dant sur François d’Orcival.

Parcours professionnel

À 24 ans, en 1966, François d’Orcival tra­vaille quelque temps comme sta­giaire au Spec­ta­cle du Monde et à Valeurs actuelles, puis au Nou­veau Jour­nal. En 1968, il est engagé à Valeurs actuelles par Ray­mond Bourgine, fon­da­teur du mag­a­zine, qui le nomme rédac­teur en chef en 1977. Con­traire­ment à l’idée reçue, il ne par­ticipe pas à la fon­da­tion du Figaro Mag­a­zine en 1978. Bien au con­traire, l’ap­pari­tion de ce nou­veau con­cur­rent ne l’en­chante guère, d’au­tant que plusieurs rédac­teurs de Valeurs actuelles quit­tent le mag­a­zine pour rejoin­dre le Figaro Mag­a­zine, à com­mencer par Patrice de Plun­kett. Ce n’est que bien après la nor­mal­i­sa­tion idéologique du mag­a­zine et sa banal­i­sa­tion qu’il com­mence à y sign­er des chroniques, en 2005.

En 1984, il devient directeur de la rédac­tion de Valeurs actuelles puis, en 1990, à la mort de Ray­mond Bourgine, le rem­place à la prési­dence du direc­toire du groupe Val­monde (Valeurs actuelles, Spec­ta­cle du Monde, auquel vien­dra s’ajouter Jours de chas­se). Jusqu’en 2002, il dirige les rédac­tions de Valeurs actuelles et Spec­ta­cle du Monde, dont il pré­side encore aujourd’hui les con­férences de rédaction.

Depuis 1998, il est prési­dent du SPPMO, le Syn­di­cat Pro­fes­sion­nel de la Presse Mag­a­zine et d’Opinion, dont la mis­sion est de défendre la lib­erté de la presse, en s’assurant notam­ment que tous les titres sont traités de la même manière par la poste et les dis­trib­u­teurs de presse, et représen­tés auprès des instances publiques et organ­i­sa­tions pro­fes­sion­nelles. Le SPPMO regroupe 89 titres très var­iés, dont Le Nou­v­el Obser­va­teur, Le Canard enchaîné, Char­lie Heb­do, Témoignage chré­tien, L’Hebdo des social­istes, Actu­al­ité Juive Heb­do, Infor­ma­tions ouvrières, mais aus­si des jour­naux spé­cial­isés : finances, art de vivre, jeunesse, sports, etc.

De 2004 à 2006, il a égale­ment été à la tête de la FNFP, Fédéra­tion nationale de la presse française, une organ­i­sa­tion patronale de presse, qui dis­paraît en 2009.

Il est mem­bre du Comité d’Honneur de La Revue des Deux Mon­des (fondée par Marc Ladre­it de Lachar­rière) avec Alexan­dre Adler, Alain Minc, Françoise Chan­der­nagor ou encore Erik Israelewicz. Il par­ticipe chaque mois au fameux dîn­er du Cer­cle de la Revue des Deux Mon­des, organ­isé autour d’un mem­bre du gou­verne­ment au George V‑Four Sea­sons à Paris.

Cheva­lier de la Légion d’Honneur et de l’Ordre nation­al du Mérite, il est élu en juin 2008 à l’Académie des sci­ences morales et poli­tiques, au fau­teuil d’Henri Amouroux. Cette entrée à l’Institut s’est faite grâce au par­rainage et au sou­tien act­if de l’historien Jean Tulard.

En 2007, François d’Orcival pub­lie « Le Roman de l’Élysée », ce qui lui vaut de faire la présen­ta­tion en vidéo du Palais de l’Élysée sur le site Inter­net de la prési­dence, pen­dant le man­dat de Nico­las Sarkozy.

Parcours militant

Le jeune Amau­ry de Chaunac-Lan­zac s’engage très tôt en poli­tique, à la faveur des évène­ments de l’Algérie française, puisqu’avant même d’arriver à Paris il était respon­s­able de la Fédéra­tion du Sud-Ouest du mou­ve­ment nation­al­iste Jeune Nation.

En 1960, il par­ticipe à la refon­da­tion du mou­ve­ment sous le titre de la FEN (Fédéra­tion des Etu­di­ants Nation­al­istes). Il est un des rédac­teurs du texte fon­da­teur : « Le man­i­feste de la classe 60 », l’une des prin­ci­pales références de la pen­sée « nation­al­iste», inspirée par le texte de l’écrivain Robert Brasil­lach, Let­tre à un sol­dat de la classe 60.

Le philosophe Alain de Benoist, qui le ren­con­tre à ce moment-là, le décrit ain­si : « C’é­tait un garçon sym­pa­thique, aux grandes qual­ités évi­dentes – qual­ités d’écri­t­ure et qual­ités de com­man­de­ment –, et qui avait de sur­croit déjà une expéri­ence jour­nal­is­tique car il avait col­laboré au men­su­el C’est-à-dire, fondé en 1956 par Jean Fer­ré (…). Très formel, usant d’un lan­gage très policé, dans un style assez “diplo­mate”, il était beau­coup moins bohème que moi. Nous avons mis des années avant de nous tutoy­er ! Mais nous nous enten­dions à mer­veille, si bien que je suis rapi­de­ment devenu son adjoint. » (Mémoire vive, Édi­tions de Fal­lois, mai 2012)

François d’Orcival devient rédac­teur en chef des Cahiers uni­ver­si­taires, revue offi­cieuse de la FEN, qui avait pour but de lut­ter con­tre la « marx­i­sa­tion » de l’u­ni­ver­sité. Il nomme Alain de Benoist secré­taire de rédaction.

La FEN, sous l’impulsion notam­ment de François d’Orcival, Dominique Ven­ner et Alain de Benoist, se développe rapi­de­ment : une con­férence fédérale des respon­s­ables est organ­isée deux fois par an, et des camps écoles ont lieu chaque été.

À l’époque de l’OAS, en 1962, François d’Orcival crée avec Alain de Benoist le jour­nal France Infor­ma­tions. Sus­pec­té d’ac­tivisme, il est enfer­mé à titre préven­tif pen­dant quelques mois au camp de Saint-Maurice-l’Ardoise.

Le 25 jan­vi­er 1964, c’est lui qui prononce l’ex­clu­sion de la FEN de plusieurs respon­s­ables de la sec­tion parisi­enne, dont Alain Madelin et Gérard Longuet ! « Ces élé­ments se sont déjà fait arrêter par des ron­des de police à Paris, depuis leur exclu­sion, en train de se livr­er à des actes de pur ban­ditisme rel­e­vant du droit com­mun ». Ils auraient en fait ten­té d’en­tr­er en rébel­lion con­tre d’Or­ci­val… C’est ain­si qu’ils fondèrent le mou­ve­ment Occi­dent. Con­traire­ment à ce qu’affirment sou­vent des jour­nal­istes mal infor­més, François d’Orcival n’a donc jamais été mem­bre de ce mouvement.

Collaborations

François d’Orcival a signé plusieurs ouvrages avec Fab­rice Laroche (Alain de Benoist), dont Le courage est leur patrie en 1965. Un texte qui peut se lire aujour­d’hui encore « comme une défense et illus­tra­tion des ver­tus du mil­i­tant de base. C’est aus­si un témoignage qui reste très utile pour con­naître notre état d’e­sprit du moment », selon Alain de Benoist (dans Mémoire vive, Edi­tions de Fal­lois, mai 2012). Mais aus­si : Rhodésie, pays des lions fidèles (1966) et His­toire de la Gestapo, avec Jean Mabire et André Bris­saud (1973), Les Marines à Khé Sanh (avec Jacques-François de Chaunac), Édi­tions du Rocher (1991) et Le Roman de l’Élysée, Édi­tions du Rocher (2007).

Même si les médias aux­quels il col­la­bore ne sont plus les mêmes, François d’Orcival est resté un jour­nal­iste pro­lifique. Il signe chaque semaine une chronique dans Le Figaro mag­a­zine, sur Canal Académie (le mag­a­zine des Académies sur inter­net), et rédi­ge régulière­ment arti­cles et édi­to­ri­aux dans Valeurs actuelles. Il est sou­vent invité des plateaux de télévi­sion et radio pour com­menter l’actualité politique.

On peut l’écouter à la radio, le mer­cre­di à 8h50 sur France Info, dans « Le duel des édi­to­ri­al­istes » ; et à la télévi­sion le jeu­di, sur LCI, à 10h10 puis 14h10 dans « Choi­sis­sez votre camp ».

De mars 2007 à juil­let 2018 il avait une entre­prise de con­seil (SARLU) qui fai­sait 57.400 € de chiffre d’af­faires en 2016.

Ce qu’il gagne

Non ren­seigné.

Pub­li­ca­tions

  • Le Courage est leur patrie, avec Fab­rice Laroche (Alain de Benoist), 1965
  • Rhodésie, pays des lions fidèles, avec Fab­rice Laroche, 1966
  • Le Danube était noir — la cause de la Slo­vaquie indépen­dante, 1968
  • Les Marines : scènes de la vie et des com­bats du corps des Marines des États-Unis, 1971
  • His­toire de la Gestapo, avec Fab­rice Laroche, Jean Mabire et André Bris­saud, 1973
  • Les Marines à Khé Sanh, avec Jacques-François de Chaunac, 1968 ; 1991
  • Le roman de l’Elysée, Édi­tions du Rocher, 425 p., 2007
  • L’Élysée fan­tôme. Les années noires, Robert Laf­font, 2011.
  • Le nou­veau roman de l’Elysée, Édi­tions du Rocher, 2012.
  • His­toires de l’Élysée, Tem­pus, 2017, 603 pages.

Il l’a fait

Le 24 avril 2007, entre les deux tours de l’élection prési­den­tielle, c’est sous l’impulsion de François d’Orcival que Valeurs actuelles titre en une : « Pourquoi nous voterons Sarkozy » (au grand dam de cer­tains jour­nal­istes de la rédaction).

A la veille du 6 mai 2012, François d’Orcival sou­tient tou­jours le can­di­dat Sarkozy dans un édi­to­r­i­al engagé. En avril 2005, il signe un édi­to­r­i­al de Valeurs actuelles dans lequel il prend fait et cause pour la rat­i­fi­ca­tion du traité européen de Lisbonne.

Il l’a dit

Au sujet de ses pre­miers engage­ments poli­tiques et de l’Algérie française : « Cela cor­re­spond à des con­vic­tions de jeunesse, au bouil­lon­nement des 20 ans. Je n’ai pas à renier cette époque, et il n’y a rien qui soit indigne. En 1962, j’ai été interné dans un camp, car j’étais Algérie française. Nous étions anti­marx­istes, mais je n’ai pas fait par­tie d’Occident. Je n’ai jamais été un extrémiste…) Tout ce que je peux dire, c’est de Gaulle avait rai­son » Le Monde, 13 févri­er 2005

Au sujet de sa pas­sion pour le jour­nal­isme : « J’ai tou­jours voulu devenir jour­nal­iste et rédi­geais mon pre­mier arti­cle pour Tintin, en 1956… J’ai con­sacré tout mon temps à la presse ; la réus­site est donc une ques­tion de tra­vail, peut-être aus­si de com­pé­tence. Une pas­sion, pas une activ­ité annexe. J’ai com­mencé par cor­riger les fautes d’orthographe. Après, c’est un choix per­son­nel : si l’on a de l’am­bi­tion et si l’on accepte de pren­dre des respon­s­abil­ités, alors on grimpe jusqu’en haut ; mais on peut aus­si préfér­er toute sa vie l’é­ti­quette de grand reporter. », entre­tien avec Etnoka.fr

Au sujet d’Hélie de Saint Marc : « Dans la cour des Invalides, le prési­dent de la République remet le grand cor­don de la grand-croix de la Légion d’hon­neur à un sol­dat à béret vert cour­bé sous le poids des saisons. A tra­vers Hélie de Saint Marc, ain­si décoré le 28 novem­bre par Nico­las Sarkozy, la République refer­mait les cica­tri­ces lais­sées dans les armées par les tragédies de 1940, de l’In­do­chine et de l’Al­gérie. Elle leur rendait ce que le gou­verneur mil­i­taire de Paris, le général Bruno Dary, a appelé “l’é­toile de l’hon­neur”. Et pas seule­ment un hom­mage. Elle éle­vait à la plus haute dig­nité de la Légion d’hon­neur un sol­dat de 89 ans qui incar­na, entre sa vingtième et sa quar­an­tième année, les moments les plus douloureux de notre his­toire : la dépor­ta­tion, l’hu­mil­i­a­tion, la prison. » Le Figaro Mag­a­zine — 3 décem­bre 2011

« Il n’y a rien de plus con­tagieux que le décourage­ment. Et ce n’est pas la révo­lu­tion des mœurs que l’on nous pré­pare qui va créer la force morale néces­saire au retour de la con­fi­ance sans laque­lle rien n’est pos­si­ble. » Valeurs Actuelles - 13 sep­tem­bre 2012

Sa nébuleuse

Non ren­seigné.

Ils ont dit

« Cha­peauté par le pro­prié­taire du mag­a­zine – le député UMP Olivi­er Das­sault – le comité édi­to­r­i­al de Valeurs Actuelles est dirigé par l’académicien Amau­ry de Chaunac-Lan­zac alias François d’Orcival. Ce jour­nal­iste régulière­ment invité dans les talk-shows notam­ment sur I>télé, LCI et France 3, a la par­tic­u­lar­ité d’avoir été un com­pagnon de route dans sa jeunesse, de divers­es mou­vances d’extrême droite ». (Oumma.com)

Crédit pho­to : Direct 8 (cap­ture d’écran)

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