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Camille Vigogne Le Coat

19 décembre 2023

Temps de lecture : 9 minutes
Accueil | Portraits | Camille Vigogne Le Coat
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Camille Vigogne Le Coat

Temps de lecture : 9 minutes

Profession sycophante

« Syco­phante : Nom qu’on don­nait dans Athènes aux dénon­ci­a­teurs qui livraient aux pas­sions de la foule les citoyens émi­nents et surtout ceux dont elle red­outait le plus la ver­tu ou la rai­son » Dic­tio­n­naire Lit­tré, édi­tion de 1875.

C’est la petite journaliste libérale libertaire qui monte. Dissimulant derrière un joli minois une volonté de nuire à toutes les personnalités de la droite non alignée, Camille Vigogne Le Coat, originaire de Rennes, se rêve en nouvelle Ariane Chemin sa consœur du Monde. Depuis 2010, elle consacre une bonne partie de son énergie et sa plume à tirer le portrait de journalistes, d’éditeurs ou d’hommes politiques dont elle juge les idées dangereuses. Parmi ses cibles favorites : Génération Identitaire et ses épigones figurent en bonne place, uniquement détrônées par Éric Zemmour, dont la campagne semble particulièrement mobiliser le service politique de L’Express. Elle est l’épouse d’un journaliste passé par L’Express, et qui couvre également la droite pour le compte du Monde. Après avoir quitté L’Express pour l’Obs elle publie en novembre 2023 Les Rapaces, une enquête à charge sur le RN dans le Var.

Portrait vidéo

Formation

  • 2009–2014 : Sci­ences Po Bor­deaux, Mas­ter 2 jour­nal­isme, men­tion Assez bien
  • 2010–2013 : Uni­ver­sité de Turin, Sci­ences politiques
  • 2014–2016 : Sci­ences Po Paris, Mas­ter 2 journalisme

Parcours professionnel

Depuis 2010

Pigiste pour la revue Charles. Inter­view de Michel Bassi (n°7) ; de Chris­tine Boutin (n°9), dans un dossier « Poli­tique et sex­u­al­ité », où Chris­tine Boutin déclarait : « Je suis une pécher­esse » ; enquête sur le bilan de Dominique Voynet à Mon­treuil (n°11) ; por­trait d’Éric Richer­moz, can­di­dat FN de la Somme, qual­i­fié de « généra­tion Philip­pot » (n°23)

2012

Sta­giaire durant deux mois (juin et juil­let) au ser­vice Étranger de Libéra­tion : elle traite des vio­lences con­fes­sion­nelles au Nigéria, de la prési­den­tielle égyp­ti­enne et des lég­isla­tives séné­galais­es. Elle a aus­si les hon­neurs du por­trait de dernière page, où elle dépeint le chirurgien Pierre Foldès.

Durant l’été, elle pige pour les Inrocks, notam­ment sur Nico­las Sarkozy et François Fil­lon après la défaite de la droite aux prési­den­tielles. Elle con­sacre aus­si un arti­cle aux Iden­ti­taires, mon­trant par là son appétit pour les fig­ures de la droite rad­i­cale. Son tro­pisme ital­ien se man­i­feste aus­si, à tra­vers un arti­cle sur la jeunesse et Beppe Gril­lo, alors dirigeant du Mou­ve­ment 5 Étoiles.

Sta­giaire durant deux mois (sep­tem­bre-octo­bre) au Monde. Elle cou­vre divers événe­ments poli­tiques, comme les journées par­lemen­taires du Front de Gauche ou la ren­trée par­lemen­taire de Nico­las Dupont-Aignan.

2014 – 2016

De jan­vi­er 2014 à juin 2016, elle est jour­nal­iste poli­tique à La Chaîne Par­lemen­taire (LCP).

Depuis 2014

Pigiste pour Les Inrocks et Slate, où elle suit par­ti­c­ulière­ment les cam­pagnes élec­torales ital­i­ennes, avec notam­ment un papi­er sur les femmes poli­tiques italiennes.

2016

De juin à sep­tem­bre, elle est jour­nal­iste rédac­trice au ser­vice infor­ma­tions générales de TF1.

2016 – 2019

Elle est jour­nal­iste pour « C Poli­tique » sur France 5.

2018–2019

Réalise des por­traits de per­son­nal­ités de droite pour M le mag­a­zine du Monde.

Depuis 2019

Au mois d’août, elle rejoint L’Express nou­velle for­mule, comme jour­nal­iste poli­tique, où elle traite par­ti­c­ulière­ment le Rassem­ble­ment nation­al, la droite et l’extrême droite. Mal à l’aise sur les plateaux télé, elle peut enfin se con­sacr­er à sa pas­sion d’enquête sur les réseaux de la droite. Sur la nou­velle for­mule de L’Ex­press, voir notre compte-ren­du.

Depuis septembre 2020

Elle devient chroniqueuse dans l’émission « C Poli­tique » présen­tée par Karim Ris­souli (pour qui « la fémin­i­sa­tion du plateau est un vrai choix ») sur France 5. Fin 2021, elle est rem­placée par Yaël Goosz pen­dant sa grossesse.

2021–2022

Elle est la pre­mière jour­nal­iste à soulever l’hypothèse d’une can­di­da­ture Zem­mour dans une longue enquête parue en févri­er 2021 dans L’Express. Jamais avare de scoops, elle est égale­ment la pre­mière à recueil­lir les con­fi­dences de Pierre Meurin, un des con­seillers du can­di­dat, immé­di­ate­ment après que ce dernier ait fait défec­tion. Pour la jeune femme, l’homme est « un nation­al­iste obsédé par la déca­dence », ce qui laisse penser que cou­vrir sa cam­pagne s’apparente pour elle à un long chemin de croix.

Par­al­lèle­ment, elle est pro­mue rédac­trice en chef adjointe au sein du ser­vice poli­tique de l’hebdomadaire et com­mence à réalis­er des entre­tiens en duplex depuis la France pour la Radio Télévi­sion Suisse (RTS).

Janvier 2023

La jour­nal­iste signe un réquisi­toire de la ges­tion poli­tique de David Rach­line, maire de Fréjus et mem­bre du con­seil nation­al du RN. Elle passe en revue dif­férents élé­ments met­tant en cause sa pro­bité, plus par­ti­c­ulière­ment l’achat d’une mon­tre de luxe avec des deniers publics et des arrange­ments avec un entre­pre­neur local pour l’obtention de marchés publics. Un mai­gre butin pour le jour­nal qui a Rach­line en ligne de mire depuis 2014, l’année de son élec­tion à la tête de la ville. Il faut dire que la ges­tion munic­i­pale du RN s’est pro­fes­sion­nal­isée depuis les années 1990, d’où le butin de guerre somme toute mod­este de Le Coat. En creux, elle sem­ble reprocher à la droite LR locale de ne pas pra­ti­quer de cor­don san­i­taire, un con­cept qui lui tient à cœur, autour de l’édile RN, et de col­la­bor­er avec lui sur des pro­jets d’urbanisme dans l’agglomération varoise. Son enquête à charge sera trans­for­mée en livre inti­t­ulé Les Rapaces, paru en novem­bre 2023.

Parcours militant

Non ren­seigné

Ce qu’elle gagne

Non ren­seigné

Publications

En mai 2016, elle pub­lie Je serai prési­dent ! L’his­toire du jeune et ambitieux Alain Jup­pé (Édi­tions La Ten­go). À not­er que les édi­tions La Ten­go, créées en 2009 par Frédéric Houdaille, fon­da­teur de l’agence de com­mu­ni­ca­tion H2 COM, asso­cié à Alexan­dre Chabert, ancien jour­nal­iste des Inrocks, pub­lient aus­si la revue Charles.

En novem­bre 2023, elle fait paraître aux édi­tions Les Arènes un pam­phlet con­tre la ges­tion de David Rach­line, maire de Fréjus, et con­tre les dif­férentes strates du RN dans le Var. L’ouvrage, inti­t­ulé Les Rapaces, enquête sur la “mafia varoise” de Marine Le Pen, est large­ment repris dans la presse mainstream.

Sa nébuleuse

Les édi­teurs et jour­nal­istes de la mai­son d’édition de gauche La Ten­go, notam­ment ceux de la revue Charles, Olivi­er Faye, jour­nal­iste au Monde, Jérôme Dupuis de L’Express avec lequel elle co-signe parfois.

En sep­tem­bre 2019, elle fait par­tie avec sa con­sœur Ivanne Trip­pen­bach de L’Opinion et son con­frère Tris­tan Berth­eloot de Libé des jour­nal­istes que les organ­isa­teurs de la Con­ven­tion de la droite refusent d’accréditer, arguant de leur mau­vaise foi et de leur volon­té de nuire. Elle déclenche un appel au boy­cott de la Con­ven­tion par tous les jour­nal­istes de la presse écrite française, au nom de « la lib­erté d’informer ». Appel qui sera relayé jusqu’au Figaro. Finale­ment les organ­isa­teurs de la Con­ven­tion cèdent et elle est accréditée.

Elle l’a dit

Sur Jean-François Colosi­mo : « Qui est Jean-François Colosi­mo, le patron des édi­tions du Cerf ? « Un par­fait oppor­tuniste d’extrême droite », comme le dit Aurélie Fil­ip­pet­ti, ou « l’esprit le plus fort et le plus struc­turé » que con­nait Régis Debray ? ». Por­trait dans M, le mag­a­zine du Monde, sep­tem­bre 2019.

Sur Syl­vain Tes­son : « Tes­son n’a pas craint d’animer le Libre Jour­nal de l’aven­ture, à la fin des années 1990, sur Radio Cour­toisie, auto­proclamée “radio de toutes les droites”, surtout les plus extrêmes. Ni de pré­fac­er, en 2015, un recueil de romans de Jean Ras­pail, avec lequel il aimait boire quelques whiskies en lui jouant de la corne­muse. Syl­vain Tes­son préfère voir dans l’au­teur du Camp des saints, roman pré­moni­toire et raciste sur les migrants, l’aven­turi­er qui par­tait en canoë à la ren­con­tre de tribus indi­ennes de Terre de Feu. Il n’a pas hésité non plus à accorder trois ans plus tard une inter­view qui fera la Une de la revue Elé­ments, en invi­tant pour l’oc­ca­sion à son domi­cile Alain de Benoist, théoricien de la Nou­velle Droite, courant eth­no-dif­féren­tial­iste rad­i­cal né en 1969. », L’Express 26/02/2020 (avec Jérôme Dupuis).

Sur le Rassem­ble­ment Nation­al : « En France, à l’Assem­blée nationale, les 89 députés du Rassem­ble­ment nation­al ten­tent de s’im­pos­er comme inter­locu­teurs “nor­maux” des autres for­ma­tions poli­tiques, dans une stratégie assumée dite de la cra­vate. Les macro­nistes, en leur lais­sant accéder à des postes à respon­s­abil­ité, espèrent mieux les étouf­fer. Une stratégie risquée : les par­ti­sans de la préférence nationale fer­ont tout pour prof­iter de cette porte ouverte pour s’in­staller défini­tive­ment au cœur du pou­voir. Avec un dan­ger poli­tique, réel, de ne plus pou­voir les y déloger », L’Express, 16/09/2022.
« Je pense que le RN est un par­ti d’extrême-droite et que c’est un par­ti anti-social. Il faut que, col­lec­tive­ment, nous soyons plus exigeants lorsqu’il s’agit de suiv­re ce par­ti et de décrypter ces propo­si­tions. Il reste des poches de rad­i­cal­ité impor­tantes à l’Assemblée nationale », C ce soir, 03/02/2023.

Ils ont dit

« Elle est rusée comme le ser­pent » (Un des organ­isa­teurs de la Con­ven­tion de la droite, cité par l’AFP).

« Bague­nau­dant au 11 rue de Médi­cis le jour où Jean-Marie Le Pen, l’ex-président du FN, présen­tait le deux­ième tome de ses mémoires à la Nou­velle Librairie, une jour­nal­iste de L’Express en ser­vice com­mandé n’y a croisé qu’une cen­taine de per­son­nes et des garçons aux « cheveux ras » … 350 per­son­nes se sont inscrites à la dédi­cace du « Men­hir » et il n’y avait cer­taine­ment moins de crânes rasés que dans les rues du Marais… Pas­sons ! […] Camille Vigogne Le Coat n’a d’ailleurs jamais rien vu. Le genre de jour­nal­iste poli­tique à écrire une bio offi­cielle Je serai prési­dent. L’histoire du jeune et ambitieux Alain Jup­pé, six mois avant sa déroute aux pri­maires ! On ne sera pas sur­pris d’apprendre qu’elle est spé­cial­isée dans l’« exxxtrême droite », un beau méti­er, autant dire qu’elle est gref­fière du tri­bunal médi­a­tique. Vigogne, gigogne, cigogne, cor­beau donc. Elle retran­scrit les ver­ba­tim des con­damnés à mort sur le ton d’une fiche de police. On imag­ine qu’elle envoie ensuite ses papiers sous pli au pro­cureur en faisant croa croa comme dans le film de Clouzot. De nos jours, un bon reporter est un bon rap­por­teur », François Bous­quet, Élé­ments, 19/11/2019.

« Je dénonce les allé­ga­tions diffam­a­toires et fan­tai­sistes de cet arti­cle, et en par­ti­c­uli­er la mise en cause du tra­vail des agents de la ville de Fréjus dans lattri­bu­tion des marchés publics. […] Je lis donc dans cet arti­cle de bass­es attaques aux­quelles je suis mal­heureuse­ment habitué depuis de longues années du fait de mon appar­te­nance poli­tique », David Rach­line, Var-Matin, 13/01/2023.

Pho­to : cap­ture d’écran vidéo Librairie Mollat

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