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L’éternelle complainte de L’Humanité

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12 juillet 2016

Temps de lecture : 2 minutes
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L’éternelle complainte de L’Humanité

Temps de lecture : 2 minutes

Fidèle à son goût marqué pour les subventions et les dons, le quotidien communiste continue de tendre la main vers l’État et ses lecteurs. Sans jamais se remettre en cause.

Les électeurs com­mu­nistes ont beau être de moins en moins nom­breux, ils ont encore don­né plus de trois mil­lions d’eu­ros à L’Hu­man­ité dans le cadre de sa souscrip­tion lancée en 2015. Le cru 2016 s’an­nonce du même ton­neau, voire meilleur. Près d’1,5 mil­lion d’eu­ros seraient déjà entrés en six mois dans les caiss­es du jour­nal. Le nou­veau dis­posi­tif d’en­tre­prise sol­idaire de presse, qui per­met la défis­cal­i­sa­tion des dons aux titres d’in­for­ma­tion poli­tique et générale, est une aubaine que L’Hu­ma s’est empressé de saisir en juin.

Patrick Le Hyaric, le directeur, qui présen­tait en juin les comptes 2015 dans les colonnes de L’Hu­ma, a expliqué que sans la manne des lecteurs, le titre était men­acé de fail­lite. Son déficit ramené à 300 000 euros en 2015, se serait sans elle élevé à près de sept mil­lions d’eu­ros. Car aux recettes excep­tion­nelles provenant des lecteurs de L’Hu­ma, s’a­joute chaque année le coup de pouce éta­tique. Toutes aides con­fon­dues, le titre a encore touché trois autres mil­lions en 2015.

L’é­tat prov­i­dence, que L’Hu­man­ité appelle en per­ma­nence à la rescousse au nom de la défense du plu­ral­isme et de l’indépen­dance de la presse, per­met au jour­nal d’éviter une remise en cause struc­turelle de son mod­èle économique. Dif­fu­sant moins de 37 000 exem­plaires, le quo­ti­di­en com­mu­niste con­tin­ue à financer une masse salar­i­ale pléthorique : 175 per­son­nes ! A titre d’ex­em­ple, le pure play­er Medi­a­part (120 000 exem­plaires en 2015) ou encore le quo­ti­di­en libéral L’Opin­ion (35 000 exem­plaires en 2015) emploient trois ou qua­tre fois moins de personnel.

L’ab­sence de capac­ité d’in­vestisse­ment- due en par­tie à ces charges salar­i­ales- empêche par ailleurs L’Hu­man­ité de se dot­er d’un dis­posi­tif dig­i­tal effi­cace et surtout rémunéra­teur. Les recettes dig­i­tales du groupe restent mar­ginales dans le chiffre d’af­faires total. Les dirigeants de L’Hu­man­ité restent égale­ment per­suadés que l’avenir du quo­ti­di­en se situe encore essen­tielle­ment dans la ver­sion imprimée, ven­due en kiosques. La phy­s­ionomie du lec­torat- plutôt âgée- les con­forte dans cette voie. Une vision à court ou moyen terme, peu por­teuse pour l’avenir du jour­nal créé par Jean Jau­rès en 1904.