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Les tourments de l’École 42 de Xavier Niel, omerta des médias

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14 juin 2019

Temps de lecture : 3 minutes
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Les tourments de l’École 42 de Xavier Niel, omerta des médias

Temps de lecture : 3 minutes

Xavier Niel est un entrepreneur à succès. Créateur de Free qui a bouleversé le monde des opérateurs téléphoniques en France et en Italie, business angel qui investit dans les jeunes pousses. Investisseur dans la presse, Le Monde, L’Obs, Le Nouveau magazine littéraire, Les Jours, Médiapart, Bakchich, Atlantico, Causeur etc. Et créateur de l’École 42 qui se voulait innovante en formant gratuitement aux techniques digitales et à l’informatique 800 jeunes de 18 à 30 ans par an. Un condensé de carambouilles et d’escroqueries en tous genres. Au milieu du quasi silence des médias.

Vidéo-surveillance en tous genres

Gra­tu­ité absolue, ambiance anti-autori­taire, rela­tions dites décom­plexées entre étu­di­ants et direc­tion, péd­a­gogie sous forme de pro­jets, l’école créée en 2013 attire de nom­breux étu­di­ants. Sans doute pour mar­quer un pro­grès tech­nologique, le pre­mier directeur fait installer 60 caméras de vidéo-sur­veil­lance enreg­is­trant en per­ma­nence les étu­di­ants et le per­son­nel. Un sys­tème auquel cha­cun a accès, con­tre toutes les recom­man­da­tions pour pro­téger la vie privée, notam­ment de la CNIL.

Encore plus embar­ras­sant, fin 2014 le directeur se fait filmer admin­is­trant une fes­sée à une jeune femme con­sen­tante puis se livrant à des ébats intimes avec elle. Alors qu’il sait per­tinem­ment que la vidéo est vis­i­ble aus­si bien par les étu­di­ants que par les salariés. Une forme d’incitation indi­recte à une décon­trac­tion sex­uelle dont vont large­ment user les élèves, créant une atmo­sphère irres­pirable pour nom­bre d’étudiantes.

Faux diplôme et carambouilles

Tou­jours plus fort, L’Usine nou­velle et Médi­a­part révè­lent que le directeur rémunéré plus de 400.000€ par an n’est pas tit­u­laire d’un diplôme dont il se récla­mait : Nico­las Sadirac n’aurait jamais été diplômé de l’université de Los Ange­les ni de celle de Stanford.

Et ce n’est pas tout, les co-fon­da­teurs (mais pas Xavier Niel qui met de sa poche près de 10M€ par an pour financer l’école à Paris et sa sœur aux États-Unis, des mon­tants en par­tie défis­cal­isés) prof­i­tent d’une ambiguïté statu­taire pour faire des affaires entre eux. Il existe une École 42, asso­ci­a­tion sans but lucratif et une société 42 Labs qui fac­ture ses ser­vices aux grandes entre­pris­es. Et d’étranges sur­fac­tura­tions appa­rais­sent lors d’achats de matériel pour l’une ou l’autre école : chais­es achetées 60 € et reven­dues à l’école qua­tre fois le prix, com­mis­sions sur les achats de matériel infor­ma­tique, sommes cir­cu­lant en liq­uide, col­lab­o­ra­teur proche du prési­dent et anci­en­nement con­damné pour traf­ic ce cig­a­rettes sur inter­net, une liste à la Prévert.

Xavier Niel alerté fait réalis­er un audit, obtient la « démis­sion » du directeur rem­placé à l’automne 2018. Une affaire dont seuls Médi­a­part et L’Usine nou­velle ont par­lé. Les investisse­ments de Xavier Niel dans les médias sem­blent être effi­caces. Nous citons notre arti­cle du 14 févri­er 2019 et une phrase de l’intéressé, rap­portée par L’Express et le Canard enchaîné : « J’investis dans des jour­naux pour que les jour­nal­istes me foutent la paix ». Une stratégie qui sem­ble effi­cace. Sauf pour Médi­a­part dont Niel ne pos­sède indi­recte­ment (via un pool d’investisseurs privés) que moins de 3% des actions, un mon­tant sans doute insuffisant.

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