Ojim.fr
PUBLICATIONS
Yann Barthès, Dilcrah, Netflix, Frontex, Bellingcat... Découvrez les publications papier et numériques de l'Observatoire du journalisme.
→ En savoir plus
PUBLICATIONS
Yann Barthès, Dilcrah, Netflix, Frontex, Bellingcat... Découvrez les publications papier et numériques de l'Observatoire du journalisme.
→ En savoir plus
Le Nouvel économiste à nouveau sur le grill

28 novembre 2014

Temps de lecture : 3 minutes
Accueil | Veille médias | Le Nouvel économiste à nouveau sur le grill

Le Nouvel économiste à nouveau sur le grill

Temps de lecture : 3 minutes

Placé en liquidation judiciaire le 17 novembre, l’hebdomadaire Le Nouvel économiste (DSH 2013–2014 : 12 901 exemplaires) continue néanmoins à paraître. La société a obtenu une poursuite d’activité. Henri Nijdam, le directeur de la publication, a trois mois pour trouver un repreneur. Il discute avec plusieurs acteurs des médias, dont le copropriétaire de Libération, Bruno Ledoux, pour céder le journal.

Avec qua­tre mil­lions d’eu­ros de pas­sif, Les pub­li­ca­tions du Nou­v­el écon­o­miste SA ont été con­traintes de met­tre un genou à terre. Il s’ag­it pour les deux tiers (trois mil­lions) de dettes sociales, Urssaf et TVA essen­tielle­ment, que la société est inca­pable de rem­bours­er sur trois ans, faute de cash-flow. Le Nou­v­el écon­o­miste subi­rait aus­si les coûts liés à la restruc­tura­tion de son mod­èle économique à par­tir de 2012. Le titre a mis en place une organ­i­sa­tion priv­ilé­giant le numérique. Ce qui lui a per­mis de sup­primer la moitié de ses effec­tifs en deux ans, soit une quin­zaine de poste sur 30. La réor­gan­i­sa­tion porterait plutôt ses fruits, puisque les pertes, qui étaient d’1,1 mil­lion d’eu­ros en 2012, auraient été ramenées à 200 000 euros en 2014. Le chiffre d’af­faire aurait lui pro­gressé de 10% en 2014 à 4,1 mil­lions d’euros.

Pour autant, la sit­u­a­tion du Nou­v­el écon­o­miste reste pré­caire. D’une part, son posi­tion­nement édi­to­r­i­al, exclu­sive­ment tourné vers les décideurs, n’a pas prou­vé son effi­cience sur un créneau très con­cur­ren­tiel. La dif­fu­sion papi­er a encore per­du 7,6% sur l’ex­er­ci­ce 2013–2014. En son sein, les abon­nements ont reculé de près de 25%, com­pen­sés seule­ment en par­tie par les ver­sions numériques. Ces derniers ont aug­men­té de 4,6%. Dans les faits, c’est surtout l’ex­plo­sion (+36,4%) des ventes par tiers (Com­pag­nies aéri­ennes, hôtels, taxis, etc). qui a per­mis de lim­iter la casse. Le site lenouveleconomiste.fr (284 000 VU en octo­bre, selon l’édi­teur) est désor­mais au cen­tre du dis­posi­tif de recon­quête de lec­torat du Nou­v­el écon­o­miste. Son espace freemi­um, réservé aux abon­nés, cohab­ite avec une large par­tie gratuite.

C’est dans ce con­texte que le co-action­naire d’Hen­ri Nij­dam depuis 2004, Jacques Abergel, l’ex patron de la société d’af­fichage Giraudy, ne sem­ble plus décidé à met­tre au pot. Car si la dette sera apurée grâce à la mise en liq­ui­da­tion, des investisse­ments con­séquents sont néces­saires pour relancer Le Nou­v­el écon­o­miste. Bruno Ledoux, qui détient la majorité du cap­i­tal de Libéra­tion, aux côtés de Patrick Drahi, pour­rait être ain­si le nou­veau cheva­lier blanc du jour­nal. Depuis sa créa­tion en 1976, le titre est passé de mains en mains. Lagardère l’a ven­du en 1992 à Hen­ri Nij­dam, qui l’a ensuite cédé. Georges Ghosn puis Paul Dubrulle et Gérard Pelis­son l’ont détenu avant que Jacob Abbou (Le Jour­nal de l’au­to­mo­bile) ne le reprenne. Ce dernier a lui-même ven­du Le Nou­v­el écon­o­miste en 2004 au trio Abergel / Fetoux/ Nij­dam. Ces change­ments d’ac­tion­naires à répéti­tion ne don­nent man­i­feste­ment pas le tour­nis à Bruno Ledoux qui ajouterait ain­si une sec­onde brique à l’empire de médias dont le mil­lion­naire rêve. Même décli­nant, Le Nou­v­el écon­o­miste, et son Prix du man­ag­er de l’an­née, reste de sur­croît, une très belle mar­que de presse.

Voir aussi

Vidéos à la une

Derniers portraits ajoutés