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IA : Google veut faire de la « magi » et même chercher plus loin

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28 mai 2023

Temps de lecture : 4 minutes
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IA : Google veut faire de la « magi » et même chercher plus loin

Temps de lecture : 4 minutes

Google l’a annoncé mi-mai 2023 : la firme travaillerait au développement d’une Intelligence Artificielle, « Magi », destinée à intégrer son moteur de recherche. Ce serait sa riposte dans le domaine de l’IA (intelligence artificielle). Il s’agirait de mettre en ligne un moteur de recherche bien plus puissant et alimenté par une Intelligence Artificielle, ce qui aurait comme première conséquence de donner une nouvelle forme visuelle à ce même moteur de recherche et donc de signer la fin des petits liens bleus auxquels le monde entier est habitué depuis longtemps. L’objectif ? Que l’expérience des internautes soit plus personnalisée.

Un peu de « magi » ne fait jamais de mal

L’information a été révélée par le New York Times. Le but serait de con­cur­rencer la mon­tée en puis­sance de Bing, le moteur de recherche de Microsoft de plus en plus util­isé depuis qu’il intè­gre, et c’est glob­ale­ment une réus­site, un chat­bot ani­mé par Chat­G­PT. En l’état actuel de la guerre dans le domaine de l’Intelligence Arti­fi­cielle, le chat n’est jamais bien loin.

De façon à ne plus être pris de vitesse, Google aurait mobil­isé 160 de ses employés tra­vail­lant à plein temps sur le développe­ment de « Magi », lequel devrait s’appuyer avant tout sur le chat­bot Bard amélioré.

Une fois « Magi » inté­gré, le moteur de recherche de Google deviendrait un véri­ta­ble out­il con­ver­sa­tion­nel, ce qui viendrait s’ajouter à son rôle habituel. Con­crète­ment ? La recherche d’information par le biais de Google serait facil­itée par un out­il de dis­cus­sion, « Searcha­long ». Tous les modes de recherche aux­quels les inter­nautes sont habitués seraient élar­gis grâce à l’outil con­ver­sa­tion­nel. Une révo­lu­tion car ce serait l’internaute qui deman­derait en con­ver­sant et non plus en tapant un mot ou une série de mots. L’Intelligence arti­fi­cielle ne con­duirait pas vers des pages con­tenant de sites, avec par­fois des cen­taines de mil­liers de répons­es, mais directe­ment vers des sélec­tions d’informations plus pré­cis­es et si besoin des listes claires de pro­duits à l’achat cor­re­spon­dant aux demandes.

« Magi » n’ira pas sans Google Search, un outil à même de tuer le journalisme web ?

Google Search intè­gre déjà de l’Intelligence Arti­fi­cielle depuis longtemps, avec un impact sou­vent jugé posi­tif sur le fonc­tion­nement de divers out­ils, comme Mul­ti­search. Mais Google veut aller plus loin, par exem­ple en développe­ment aus­si un généra­teur d’images qui s’appellerait GIFI. Il ya aurait aus­si un out­il d’apprentissage lin­guis­tique prévu (Tivoli Tutor).

Plus impor­tant : le rôle que Google Search va jouer rel­a­tive­ment aux médias en ligne.

A ce pro­pos, l’industrie du jour­nal­isme en ligne com­mence à sérieuse­ment se pos­er des ques­tions. De quoi la peur est-elle le nom ? L’Intelligence Arti­fi­cielle de Google Search pour­rait peu à peu rem­plac­er les jour­nal­istes qui écrivent en ligne en générant automa­tique­ment des con­tenus (cela existe déjà un peu) à par­tir de don­nées et d’informations récupérées en ligne. Le sys­tème en vigueur qui voit les jour­nal­istes se recopi­er les uns les autres, en par­tie, ne serait plus seule­ment mul­ti­plié, il perdrait sa rai­son d’être au prof­it d’une infor­ma­tion dev­enue unique et générée par une Intel­li­gence Arti­fi­cielle. Et Google a d’ores et déjà annon­cé qu’il n’avait pas l’intention de pay­er les édi­teurs de con­tenus, ni leurs jour­nal­istes, pour utilis­er ce qui est disponible sur le web.

Les journalistes se mettent la corde au cou

Nom­bre de jour­nal­istes sont par ailleurs com­plices du sys­tème qui se met peu à peu en place puisqu’ ils se sont pré­cip­ités sur les généra­teurs de con­tenus tels que Chat­G­PT afin de gag­n­er du temps dans la rédac­tion de leurs arti­cles, leurs recherch­es, etc…. Il serait du reste intéres­sant d’avoir des don­nées sur le nom­bre d’articles pré­ten­du­ment de presse mais en réal­ité déjà rédigés par des généra­teurs de con­tenus tels que Chat­G­PT et mis en ligne comme s’ils étaient écrits par des jour­nal­istes. Sans compter la ques­tion des présen­ta­tri­ces télévisées puisque dans cer­tains pays celles-ci ne sont déjà plus des êtres humains mais des images virtuelles générées par l’Intelligence Arti­fi­cielle (Koweit, quelques chaînes YouTube américaines).

Il y a urgence à redéfinir la déon­tolo­gie du méti­er de jour­nal­iste, nous y reviendrons.