Ojim.fr
Veille médias
Dossiers
Portraits
Infographies
Vidéos
Faire un don
PUBLICATIONS
Yann Barthès, Dilcrah, Netflix, Frontex, Bellingcat... Découvrez les publications papier et numériques de l'Observatoire du journalisme.
→ En savoir plus
PUBLICATIONS
Yann Barthès, Dilcrah, Netflix, Frontex, Bellingcat... Découvrez les publications papier et numériques de l'Observatoire du journalisme.
→ En savoir plus
Accueil | not_global | Baromètre social des Assises du journalisme par Jean-Marie Charon : moins de monde, plus de précarité

L’article que vous allez lire est gratuit. Le mois de décembre est le plus important pour nous, celui où nos lecteurs peuvent nous aider par un don avec un reçu fiscal pour 2023 de 66% de leur don. Merci de votre soutien, sans lui nous disparaîtrions.

23 mars 2018

Temps de lecture : 3 minutes
Accueil | not_global | Baromètre social des Assises du journalisme par Jean-Marie Charon : moins de monde, plus de précarité

Baromètre social des Assises du journalisme par Jean-Marie Charon : moins de monde, plus de précarité

Temps de lecture : 3 minutes

Un moment important des annuelles Assises du journalisme organisées par Jérôme Bouvier est la présentation très professionnelle du Professeur Jean-Marie Charon du Baromètre social de la profession. Cette synthèse a été réalisée avec la collaboration de la Commission de la Carte des journalistes professionnels, la Correspondance de la Presse, du SNJ, de la CFDT,du SNJ-CGT, de l’Observatoire des Métiers de l’Audiovisuel et Audiens.

Un nombre moins élevé de journalistes, plus précaires

35047 cartes de presse ont été attribuées en 2017 con­tre 37307 en 2009 soit une diminu­tion de 6%. Par­al­lèle­ment la pré­car­ité aug­mente avec une pro­por­tion de pigistes (payés à la pièce) + chômeurs qui aug­mente de près de 4% en onze ans. Bien plus, de nom­breuses entre­pris­es con­tour­nent le statut de pigiste via la micro entre­prise voire le méti­er d’intermittent du spec­ta­cle ou encore par les droits d’auteur. Si l’on élar­git aux emplois tous con­fon­dus de la presse écrite (mise en pages, admin­is­tra­tion, impres­sion, dis­tri­b­u­tion etc) la presse écrite dans son ensem­ble a per­du 28% de ses effec­tifs entre 2006 et 2017. La fémin­i­sa­tion de la pro­fes­sion se pour­suit avec près de 47% des cartes de presse féminines.

En par­al­lèle les CLP (cor­re­spon­dants locaux de presse), payés au lance pier­res, ayant par­fois mais pas tou­jours un deux­ième méti­er, sont plus de 26.000. Com­bi­en peu­vent être assim­ilés à des jour­nal­istes ? Sans compter les rédac­teurs dépen­dant de la con­ven­tion Syn­tec, qui sont plusieurs centaines.

Licenciements : moins chez les quotidiens, plus chez les magazines

Si La Voix du Nord va de restruc­tura­tion en réor­gan­i­sa­tion (plus de cent postes sup­primés au total) et si le quo­ti­di­en com­mu­niste La Mar­seil­laise sem­ble très mal en point, en dehors de L’Équipe (25 départs de tech­ni­ciens) il n’y a pas eu de grands plans de diminu­tion des effec­tifs dans les quo­ti­di­ens. Ce n’est pas le cas dans les mag­a­zines, tour à tour Causette, Les Inrocks, L’Obs (45 jour­nal­istes en moins), Mar­i­anne ont subi des baiss­es d’effectifs.

Dans les médias radio-télé Euronews a enreg­istré 80 « départs volon­taires », Radio Ori­ent s’est séparé de la moitié de ses effec­tifs, Radio France a vu des trans­ferts impor­tants vers France Info. La chaîne mar­tini­quaise ATV (54 salariés) est en redresse­ment judi­ci­aire alors que Sport365 et Cam­pagne TV ont cessé d’émettre.

Départ de trentenaires

Alors que les diminu­tions d’effectifs touchaient tra­di­tion­nelle­ment les plus âgés, une pro­por­tion crois­sante de jeunes jour­nal­istes font le choix de quit­ter leur entre­prise soit pour créer leur média soit pour un autre secteur, illus­trant le rac­cour­cisse­ment des car­rières (15 ans en moyenne) et sou­vent une décep­tion de la pra­tique de leur métier.

Synthèse

Car­rières plus cour­tes, moins rémunérées, aug­men­ta­tion de la « zone grise » des statuts incer­tains (et ne subis­sant pas de charges sociales), con­cen­tra­tion aux mains de mil­liar­daires vivant para­doxale­ment des sub­ven­tions publiques pour leurs activ­ités médias, tous ces élé­ments n’incitent ni à l’indépendance d’esprit, ni à l’exercice sere­in de la pro­fes­sion. Un jeune jour­nal­iste sait qu’il peut être rem­placé du jour au lende­main, un moins jeune tient à son poste et à son évo­lu­tion de car­rière, avec de bril­lantes excep­tions certes, mais l’exception n’infirme pas la règle, elle la confirme.