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TPMP : Échange surréaliste entre Lorànt Deutsch et Gilles Verdez

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8 novembre 2013

Temps de lecture : 4 minutes
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TPMP : Échange surréaliste entre Lorànt Deutsch et Gilles Verdez

Temps de lecture : 4 minutes

Mardi dernier, Lorànt Deutsch était l’invité de l’émission de divertissement de Cyril Hanouna, « Touche pas à mon poste », pour faire la promotion de son livre Hexagone traitant de l’Histoire de France. Mal lui en a pris !

À vouloir se faire inviter chez Hanouna, on finit bien vite par voir son livre d’Histoire jugé par un spé­cial­iste du foot­ball. D’entrée de jeu, Gilles Verdez, qui a écrit cinq ouvrages sur le bal­lon rond, attaque : « Je trou­ve que votre livre est dan­gereux parce que c’est un livre de la France blanche, de la France nation­al­iste. Je trou­ve que vous nous ressortez une idée de l’Histoire qui n’est plus enseignée depuis 1970 ».

Et celui-ci d’ajouter, comme si c’était un crime : « C’est l’histoire des mythes fon­da­teurs, des mythes de la nation, des grands per­son­nages, de la monar­chie, donc l’histoire des rois de France. » Ce dernier ose même l’anachronisme : « C’est une his­toire qui flirte avec les thèmes iden­ti­taires de l’extrême-droite et je trou­ve que sor­tir ce livre en ce moment, c’est dan­gereux et vous flirtez avec les prob­lé­ma­tiques extrême-droite »…

« Est-ce qu’on a le droit d’aimer l’His­toire de France ? Est-ce qu’on a le droit de racon­ter cette His­toire sans être taxé de réac ou de facho ? », lui rétorque Lorànt Deutsch. Pour Gilles Verdez, c’est sim­ple : relater la con­ver­sion des églis­es et syn­a­gogues en mosquée par les musul­mans au VII­Ie siè­cle, c’est être raciste. Dire qu’en 1940, l’armée française n’était pas capa­ble de se bat­tre, c’est être pétain­iste. Le tout à l’avenant. Deutsch se défend : « On m’a traité de ‘nazil­lon’, moi qui suis fils de juifs, petit-fils de déportés… Je n’ai qu’un seul défi, un seul com­bat, c’est du dire du bien de mon pays. » Mais cela est, sem­ble-t-il, déjà trop. Par­ler de la France royale et chré­ti­enne est-il devenu une faute morale, à l’instar du négationnisme ?

« C’est un livre réac’ et même dans la reli­gion, vous êtes prob­lé­ma­tique », a égale­ment lancé Verdez, dans une for­mule peu claire. Prob­a­ble­ment faut-il com­pren­dre que Lorànt Deutsch ne s’est pas mon­tré assez sévère avec l’Eglise, qu’il tient pour un élé­ment con­sti­tu­tif de l’identité de la France. « C’est vous qui vous faites de l’idéologie et de la récupéra­tion et vous voyez avec les yeux du XXIe Siè­cle, des phénomènes qui se sont pro­duits il y a 1300 ans », lui a répon­du l’acteur.

À se faire incendi­er par un spé­cial­iste du foot­ball, on finit par voir rap­pli­quer à sa rescousse un autre chroniqueur spé­cial­isé dans ce domaine : Bruno-Roger Petit. Le con­tribu­teur du « Plus » du Nou­v­el Obs ne s’est pas fait atten­dre pour applaudir à tout rompre. Pour lui, la « France chré­ti­enne et blanche » est un « con­te » qui a « peu à voir avec la vérité ». Nous expli­quera-t-on dans quelques années que ce pays est black-blanc-beur depuis Verc­ingé­torix ? Et Petit de citer les mêmes pas­sages que Gilles Verdez, prou­vant de ce fait que, comme son com­père (qui l’a avoué à demi-mot), il n’avait pas lu le livre. Un livre « unanime­ment con­damnés par les his­to­riens de méti­er », selon lui. Et par L’Équipe ?

Le jour­nal­iste n’hésite pas en out­re à déclar­er sans sour­ciller que « Hanouna pro­duit une télévi­sion de la lib­erté »… Et d’ajouter : « La télé façon Hanouna se situe quelque part entre le “Droit de réponse” de Polac et le “Petit rap­por­teur” de Mar­tin »… Polac, reviens, ils sont devenus fous !

Voir notre Dossier sur le sujet : 
Lorànt Deutsch et la bataille de l’Histoire dans les médias