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Accueil | Portraits | Salomé Saqué

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22 février 2023

Temps de lecture : 14 minutes

22 février 2023

Accueil | Portraits | Salomé Saqué

Salomé Saqué

Temps de lecture : 14 minutes

Gueule d’atmosphère

« L’écologie n’est pas une cause. C’est une ques­tion de survie col­lec­tive », Arrêts sur image, 24/06/2022.

Contrairement à Arletty, Salomé Saqué peut se targuer d’une fort télégénique « gueule d’atmosphère ». Fille d’enseignants dont elle a hérité le ton didactique et assuré, elle est l’incarnation idoine des aspirations de la jeunesse urbaine et connectée, éprise de justice sociale et climatique, dont la culture politique est aisément résumable dans un statut Instagram ou une vidéo Brut montée à la serpe. Plutôt formée pour la presse écrite, elle doit sa notoriété à une intervention télévisuelle partagée massivement où elle semble admonester des boomers ne prenant pas assez au sérieux à son goût le dérèglement climatique. Un pied sur le service public et l’autre dans les médias indépendants (d’extrême-gauche, cela s’entend), elle se décrit volontiers comme « une journaliste économique », une matière qu’elle n’a pourtant jamais étudié et qu’elle ne voit pas comme « une science dure ». Originaire d’un petit village du sud de l’Auvergne, elle doit toutefois à sa jeunesse rurale des convictions écologistes plus ancrées que ses consœurs parisiennes. Portrait d’une jeune pousse dont le discours prend plus que jamais racine dans les cervelles de pois chiches.

Formation

Du fait de la local­i­sa­tion reculée de son vil­lage, elle est interne au lycée Mar­cel Gimond d’Aubenas.

Elle intè­gre la pré­pa lit­téraire du lycée Édouard Her­riot de Lyon en 2015 (spé­cial­ité his­toire-géo­gra­phie) sans savoir qu’elle s’apprête à pré­par­er le con­cours de l’École nor­male Supérieure. À l’issue de celle-ci, elle entre en troisième année de licence de sci­ences poli­tiques à l’université de Lyon II. Elle en prof­ite pour pren­dre des cours de théâtre au con­ser­va­toire de la cap­i­tale des Gaules.

En 2017, elle pose sa tente à l’Université Com­putense de Madrid à l’occasion d’une année d’échange uni­ver­si­taire en géopoli­tique et jour­nal­isme. Sa pre­mière approche con­crète du jour­nal­isme date de cette péri­ode. Elle se pas­sionne pour le con­flit israé­lo-pales­tinien et se rend sur place pour effectuer son pre­mier reportage. Son pro­fesseur de droit espag­nol la recom­mande pour un stage qu’elle effectue sur la radio publique RTVE.

Suite à cette expéri­ence fon­da­trice, elle débar­que à Paris en 2018 et fait l’expérience de la pré­car­ité, pas­sage obligé des enfants de la classe moyenne dans la cap­i­tale. Son père devra con­tracter un prêt pour l’aider à boucler ses études. Jonglant entre les petits boulots, les stages et les voy­ages en sac à dos relayés sur Insta­gram, elle trou­ve le temps de décrocher deux mas­ters. Le pre­mier en poli­tique russe et con­flits au Moyen-Ori­ent à l’American Grad­u­ate School (son mémoire est con­sacré aux rela­tions diplo­ma­tiques entre la Russie et l’Afghanistan) et le sec­ond à Paris Sud en droit inter­na­tion­al et européen.

Suite à son stage réus­si à France 24, elle se décide enfin à suiv­re un cur­sus spé­cial­isé en jour­nal­isme. Elle mène de con­cert ses études et son activ­ité pro­fes­sion­nelle en pigeant pour France 24 la nuit et en suiv­ant les cours de son mas­ter de jour­nal­isme à la Sor­bonne Nou­velle le jour. Dans un reportage de France 3, il est pré­cisé qu’elle a « obtenu toutes les bours­es [pos­si­bles] pour financer ses études de droit international ».

Parcours professionnel

Audiovisuel

Elle effectue un pre­mier stage de cinq mois à France 24 en 2018 (« les stages télés étaient rémunérés, et m’évi­taient d’avoir deux boulots à côté »), à l’issue duquel elle est embauchée comme assis­tante, puis comme rédac­trice un an plus tard. Dans la foulée, elle appa­raît pour la pre­mière fois à la télé en juin 2019.

Se sen­tant bridée sur un média de ser­vice pub­lic, elle se con­sacre bénév­ole­ment sur son temps libre à des sujets pour Le Vent Se Lève où elle fonde le pôle vidéo. Sa notoriété dépasse l’étroit cer­cle asso­ci­atif d’extrême-gauche lorsqu’elle va sur le ter­rain cou­vrir les exac­tions poli­cières lors de l’épisode des Gilets Jaunes. « Ça a été le point de départ de mon engage­ment pour plus de lib­erté édi­to­ri­ale. J’ai vu le hia­tus entre la réal­ité et ce qu’on mon­trait dans les médias ». Début 2019, elle reçoit notam­ment dans le mod­este stu­dio du média des man­i­fes­tants estropiés. Selon elle, sa jeunesse rurale explique qu’elle soit plus en phase avec les préoc­cu­pa­tions de la France périphérique.

C’est là qu’elle est repérée par Denis Robert, ancien jour­nal­iste d’investigation de Libéra­tion, qui lui pro­pose de le rejoin­dre sur Le Média, vais­seau-ami­ral médi­a­tique de la mélen­chonie, dont il est directeur de la rédac­tion. Elle y ani­me quelques émissions.

Suite à des dif­férends avec des jour­nal­istes (« de vrais idéo­logues, des sortes de cryp­to-com­mu­nistes, qui ne voulaient sim­ple­ment pas de chef ») qui l’amène à être licen­cié pour faute grave, Denis Robert lui pro­pose de la rejoin­dre dans l’aventure Blast au début de l’année 2021, un pure play­er qu’il vient de fonder et qui reprend les mêmes codes et thé­ma­tiques que Le Média. Saqué est respon­s­able du pôle économie à la rédac­tion. Les titres des vidéos sont élo­quents : « Payons-nous trop d’impôts ? », « Faut-il en finir avec l’héritage ? » ou encore « Pourquoi fumer c’est de droite ».

Par­al­lèle­ment, ses incur­sions sur le ser­vice pub­lic se font plus régulières à compter de 2021 : chroniqueuse sur

LCP dans l’émission « Ça vous regarde » jusqu’à l’été 2022, elle a égale­ment son rond de servi­ette au sein du « Club 28 min­utes » dif­fusé sur Arte et sur le plateau de C poli­tique ani­mée par Karim Ris­souli tous les dimanch­es à 18h30.

Radio

Côté radio, elle offi­cie notam­ment sur France Info pour ani­mer « Un degré de con­science » aux côtés de la sci­en­tifique Emma Haz­iza. Par­al­lèle­ment, elle prête occa­sion­nelle­ment sa voix au jour­nal audio du Monde diplo­ma­tique qui con­siste à pro­pos­er aux abon­nés une sélec­tion d’articles en for­mat podcast.

Presse écrite

Au-delà d’un stage anec­do­tique au Monde Diplo­ma­tique, elle signe des chroniques dans Social­ter sur des sujets con­nex­es à la poli­tique et l’économie.

Parcours militant

À Téléra­ma, elle pré­cise « qu’elle réfute le terme mil­i­tante, ne par­ticipe à aucune asso ou par­ti politique ».

Selon un arti­cle paru dans Straté­gies, elle est décrite comme « proche du mou­ve­ment Podemos ». Le Monde souligne que la fac­ulté de sci­ences poli­tiques de l’université Com­putense de Madrid, où elle effectue son année d’échange uni­ver­si­taire, est le berceau du mou­ve­ment d’extrême-gauche qui se coalise en 2014 autour d’universitaires, dont le secré­taire général Pablo Igle­sias, qui y enseignait les sci­ences politiques.

Au sujet d’Alexandra Oca­sio-Cortez, elle déclare que c’est l’une des rares femmes poli­tiques qu’elle trou­ve « vrai­ment intè­gre et en phase avec les enjeux de notre temps ».

Pour ce qui est de ses lec­tures, elle révèle que Beauté fatale de Mona Chol­let est le pre­mier livre fémin­iste qu’elle a lu et que cette lec­ture lui a per­mis de pren­dre con­science de toutes les oppres­sions que les femmes peu­vent subir. « Ce livre par­le du rap­port à la physique, à la beauté et que le rap­port que les femmes ont à leur physique est éminem­ment poli­tique ».

Publications

  • Sois jeune et tais-toi : Réponse à ceux qui cri­tiquent la jeunesse, Pay­ot, mars 2023

Collaborations

En 2019, elle ani­me sa pre­mière table-ronde d’envergure sur le thème de l’écologie pop­u­laire. Elle mod­ère une dis­cus­sion à laque­lle pren­nent part Aurélien Taché, Del­phine Batho et Adrien Quatennens.

En mai 2022, elle par­ticipe à une table ronde inti­t­ulée «Con­cen­tra­tion des médias : indépen­dance économique, indépen­dance édi­to­ri­ale» à l’occasion des Assis­es du Jour­nal­isme à l’instigation de l’Ecole de Jour­nal­isme de Tours. Quelques mois aupar­a­vant, c’était à la Bourse de Paris qu’elle inter­ve­nait, tou­jours sur le même sujet.

Actrice déçue de son pro­pre aveu, elle monte pour­tant sur scène le temps d’animer deux tables ron­des la con­tre-soirée élec­torale de Guil­laume Meurice tenue au théâtre de la Cigale le 2 mai 2022. Par­mi les inter­venants fig­urent notam­ment Arié Ali­mi, avo­cat de Taha Bouhafs,  et l’humoriste rica­neur de Quo­ti­di­en Pablo Mira. Sur Face­book, elle tient à saluer « ces artistes tal­entueux qui ont réus­si à nous faire rire un soir d’élection ».

Invitée du Fes­ti­val Inter­na­tion­al du Jour­nal­isme de Couthures, piloté par Le Monde, en juil­let 2022, elle est inter­viewée à cette occa­sion sur les ondes d’une radio locale.

Vie privée

Aînée de trois enfants, elle est la fille d’enseignants en lycée pro­fes­sion­nel qui ont quit­té la région parisi­enne pour l’Ardèche alors que leur fille était enfant. Son père est pro­fesseur d’histoire.

Ils ont dit

« Lors d’une émis­sion con­sacrée à la COP 26, la jour­nal­iste ne s’est pas lais­sé désta­bilis­er par les rires moqueurs de chroniqueurs, qui furent qual­i­fiés par la présen­ta­trice Élis­a­beth Quin de « boomers ». La relève sem­ble assurée », Téléra­ma, 05/01/2022.

« Éti­enne Ger­nelle du “Point” et moi-même répon­dons aux ques­tions dElis­a­beth Quin sur le change­ment cli­ma­tique. Nous insis­tons tous les deux sur lurgence de la sit­u­a­tion (nous ne sommes pas cli­matoscep­tiques et encore moins crétins), et nous pointons le fait que la France ou lEurope seules ne chang­eront pas la donne, les cartes étant surtout entre les mains de la Chine, de lInde ou du Brésil.
Ensuite Salomé Saqué inter­vient. Mais, au cours de son développe­ment (le plus long des trois inter­venants, notons-le au pas­sage), qui ne sus­cite aucune hilar­ité, elle explique que sa généra­tion ““va vivre l’effondrement””. À ce moment Eti­enne Ger­nelle lance ironique : ““Mer­ci pour nous”” ! Car elle sem­ble effec­tive­ment laiss­er enten­dre que les vieux, eux, seront morts et enter­rés à ce moment, une expres­sion pour le moins mal­adroite alors. Cest sur ce point quon éclate de rire, pas sur le change­ment cli­ma­tique. Pour infor­ma­tion, le “club” de “28 min­utes” est un lieu de débat déten­du où le rire nest pas inter­dit ou vécu comme une trahi­son. Salomé Saqué elle-même rit et ter­mine son développe­ment sans plus être inter­rompue, même si, il est vrai, on a du mal à calmer nos fous rires. On mesure donc la grav­ité de laffront fait à la cause du change­ment cli­ma­tique… », droit de réponse de Jean Qua­tremer, Arrêts sur images, 12/01/2022.

« Cette courte séquence est dev­enue un buzz parce que Salomé Saqué a posté sur ses réseaux lextrait en ques­tion (ce qui au pas­sage narrange pas le bilan car­bone de la planète…), mais sans le con­texte. Il faut dire que la phrase daccom­pa­g­ne­ment était ambigüe : “Lorsque je par­le change­ment cli­ma­tique à la télévi­sion” », droit de réponse de Jean Qua­tremer, Arrêts sur images, 12/01/2022.

« On peut y voir une Antigone entre deux oncles Créon, prête à tout pour ne pas se taire. Une jeunesse révoltée du monde, du patri­ar­cat, de l’im­mo­bil­isme, des tra­di­tions de pen­sées, une jeunesse déçue, ten­tant de trou­ver l’én­ergie pour désta­bilis­er l’or­dre établi. Energie que la jeune femme porte en elle depuis longtemps. Car qu’on ne se méprenne pas, Salomé Saqué n’est pas le fruit d’un buzz. Elle a la voix déter­minée, le verbe clair, tout est ancré. Son regard porte au loin, pointant le dernier rang. Le secret d’un savoir-dire qu’elle doit à ses 15 ans de théâtre, et quelques cours au con­ser­va­toire de Lyon, à lire et relire Mari­vaux, qu’elle adore, « jouer le bur­lesque et faire rire », Straté­gies, 17/02/2022.

« Cer­tains ver­ront une jeune idéal­iste. Mais comme une part crois­sante de sa généra­tion — et comme Antigone face au réel — elle ne veut pas d’en­fant. « Pas dans un avenir aus­si hos­tile », rétorque-t-elle. Elle assume fer­me­ment une posi­tion qu’en silence, sûre­ment beau­coup com­pren­nent », Ibid.

« Lannée 2020 com­mence tard mais bien, Salomé Saqué démarre avec un séjour à Cuba. Petite men­tion pour ce poste ou elle se remé­more son 20m² parisien. Apparte­ment quelle a rarement con­nu puisquelle est tou­jours à des mil­liers de kilomètres de Paris. Surtout que quand elle nest pas en vacances elle est chez ses par­ents en Ardèche. Men­tion égale­ment pour cette pub­li­ca­tion, où Salomé Saqué se félicite de lagri­cul­ture biologique cubaine sans pes­ti­cides ni pro­duits chim­iques alors quils en ont tout sim­ple­ment pas accès à cause de lembar­go améri­cain. « Les méth­odes agri­coles sont tra­di­tion­nelles, loin du pro­duc­tivisme occi­den­tal. Privés de machines agri­coles, les champs sont labourés par la trac­tion des bœufs, le man­ioc est découpé à la machette, et l’élevage des ani­maux se fait dans de petits enc­los ou dans le jardin des par­ti­c­uliers. » Pays qui je le rap­pelle, a salaire moyen avoisi­nant les 30; en soit une toute petite dif­férence face aux dépens­es men­su­elles supérieures à 5 000 de notre jour­nal­iste. L’écologie cest bien mais pour les autres, si on veut garder son rythme de vie de bobo parisien, cela nest mal­heureuse­ment pas trop com­pat­i­ble. Notre spé­cial­iste de l’écologie oublie malen­con­treuse­ment que Cuba nest pas indépen­dant au niveau de la nour­ri­t­ure et importe entre 30 et 40% de sa nour­ri­t­ure (avec cer­taines esti­ma­tions tour­nant autour de 80%) pour sub­venir à ses besoins. Étrange doubli­er de par­ler de la mal­nu­tri­tion très présente sur l’île. Mais bon, le plus impor­tant cest quils soient éco­los les cubains après tout ! », L’explorer économique, 11/06/2022.

« Effec­tive­ment, quand je suis arrivée à HEC, on ne par­lait pas du tout du fait que les métiers aux­quels nous étions for­més étaient la prin­ci­pale cause du dépasse­ment des lim­ites plané­taires. Cest grâce à des con­férences sur YouTube, comme celles de Jean-Marc Jan­covi­ci, prési­dent du Shift Project, Dominique Bourg ou Gaël Giraud, et des comptes Insta­gram, comme ceux de Salomé Saqué ou Bon Pote, que jai pris con­science de cela », Anne-Fleur Goll, étu­di­ante d’HEC, Chal­lenges, 09/12/2022.

Sa nébuleuse

Denis Robert fon­da­teur de Blast, pour qui la jeune femme « est pré­cise, métic­uleuse et ne se laisse pas marcher sur les pieds ».

Pour sa rédac­trice en chef à Blast, Soumaya Benais­sa, passée par Pub­lic Sénat et France 24, Salomé « est une jour­nal­iste engagée, mais pas par­ti­sane, qui tra­vaille énor­mé­ment ses sujets, et qui met à dis­po­si­tion ses sources doc­u­men­taires dans une volon­té de trans­parence pour que les spec­ta­teurs puis­sent aus­si se forg­er une opinion ».

Antoine Car­goet, fon­da­teur du Vent se Lève, qui estime que « Salomé ne sait pas men­tir. Elle incar­ne tout ce qu’elle dit car elle y croit ».

Elle est invitée en 2022 sur un pod­cast fémin­iste aux côtés de Palo­ma Moritz, for­mée à Sci­ences Po et passée par Le Média, actuelle­ment respon­s­able du pôle écolo­gie chez Blast et Camille Éti­enne, une anci­enne étu­di­ante de Sci­ences Po, porte-parole de dif­férents col­lec­tifs écol­o­gistes et par­ti­sane de la décrois­sance, comme elle l’expliquait aux par­tic­i­pants de l’université d’été du Medef en 2020.

Cette même Camille Éti­enne est la nou­velle rédac­trice en chef de Social­ter, une pub­li­ca­tion dans laque­lle Salomé Saqué livre une chronique men­su­elle con­sacrée à des sujets poli­tiques ou économiques.

Elle con­fie à Elle qu’elle « organ­ise régulière­ment des dîn­ers avec des col­lègues femmes. « C’est notre girls club ».

Elle l’a dit

« Je suis fatiguée d’être une femme jour­nal­iste et de recevoir ce genre de com­men­taire quo­ti­di­en­nement. Oui, tous les jours. Tous les matins, j’al­lume mon télé­phone et je lis qu’on veut me “bais­er”, me “brouter”, et par­fois me « vio­l­er », Twit­ter, 13/01/2021.

« Les images et leur viral­ité, c’est la manière la plus effi­cace aujourd’hui de men­er la bataille des idées. Et pour­tant, je viens du monde de l’écrit… J’adore Le Monde diplo­ma­tique par exem­ple. Mais face à CNews, et aux con­tenus vir­ilistes ou réacs qui cir­cu­lent sur Inter­net, il ne faut pas désert­er ce ter­rain », Le Monde, 30/01/2022.

« J’au­rais préféré ne jamais avoir à dire à la télévi­sion que je suis ter­ri­fiée, mais je ne sais plus com­ment faire pour informer sur la grav­ité de la sit­u­a­tion. Appli­quer main­tenant les solu­tions que pro­pose le GIEC, c’est le seul espoir qu’a ma généra­tion de pou­voir vivre dans un monde hab­it­able. Et dans cette vidéo, je ne prends pas « posi­tion ». Ceci n’est pas une “opin­ion”. Le rap­port du GIEC n’est pas une opin­ion. C’est la syn­thèse de 18 000 papiers sci­en­tifiques. Je rap­pelle que les 278 autri­ces et auteurs prin­ci­paux ont répon­du à 59 212 com­men­taires des gou­verne­ments et d’experts. C’est tout sim­ple­ment la syn­thèse du savoir que l’on a aujour­d’hui sur le dérè­gle­ment cli­ma­tique », LinkedIn, mars 2022.

« À titre per­son­nel, je l’admets volon­tiers : j’ai par­fois involon­taire­ment écrit des choses impré­cis­es, voire fauss­es, que j’ai rec­ti­fiées dès que j’en ai été infor­mée. Parce que je ne suis pas surhu­maine, parce que je peux me tromper, voire me faire moi-même bern­er ou manip­uler. Je fais tout ce qui est en mon pou­voir pour que ça ne soit pas le cas, mais je suis con­va­in­cue qu’assumer mes failles et affirmer mon hon­nêteté est plus con­struc­tif que ladite neu­tral­ité », Social­ter, 09/08/2022.

« Mais je pense qu’il y a un vrai prob­lème struc­turel de finance­ment des médias et d’indépendance des médias ; après il y a par exem­ple Arte, Cash Inves­ti­ga­tion, Envoyé Spé­cial, Le Monde, qui font des enquêtes incroy­ables, par exem­ple sur « Com­ment l’extrême droite a infil­tré les médias » :  ça serait dom­mage de s’en priv­er juste parce que ce sont des médias dit tra­di­tion­nels ; mais évidem­ment il faut garder un esprit cri­tique, regarder qui écrit, à quel.le jour­nal­iste on peut faire con­fi­ance… », Sci­ences Po Lille, 31/10/2022.

Illus­tra­tion : cap­ture d’écran vidéo Huff­Post via YouTube

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